Les manifestations de samedi soir en Thaïlande se terminent pacifiquement

Les manifestations de samedi organisées en Thaïlande ont rassemblé entre 15 000 et 20 000 personnes à Bangkok et se sont toutes terminés pacifiquement.

La police n’était pas loin de ces rassemblements, mais un message clair est venu du sommet pour éviter un autre affichage de violence comme vendredi soir à l’intersection de Pathumwan, dans le quartier central du shopping de Bangkok.

Voir aussi : Manifestation en Thaïlande : tout ce que vous devez savoir

La police et les représentants du gouvernement ont tenté de court-circuiter les plans des manifestants en début d’après-midi hier en fermant de grandes parties du système de transport en commun – la ligne Sukhumvit et la liaison avec l’aéroport, et même des parties du MRT.

Plus tard, ils ont fermé l’ensemble du système de transport.

Leur but était de supprimer les moyens de transport dont disposaient les manifestants pour se rendre sur les lieux.

Leur tactique a eu pour effet de supprimer le mode de transport populaire pour tous les Bangkokiens mais n’a pas empêché les manifestants de se rendre sur les lieux des manifestations.

Les participants se sont bien rendus sur trois autres lieux de manifestation annoncés juste après 15 heures.

Sans le BTS, ils avaient encore une myriade d’autres moyens de se rendre sur les lieux de rassemblement, et ils l’ont fait.

Les organisateurs du rallye ont annoncé qu’il se terminerait à 20 heures.

La plupart des voies de transport de la ville ont repris leur service normal entre 20h30 et 21h00.

La police n’est intervenue sur aucun des lieux de manifestation.

Les principaux rassemblements ont eu lieu à Udom Suk, avec une marche vers Bang Na (au sud-est du centre ville principal sur les rives du Chao Phraya), Wong Wian Yai (à Thonburi le long de la ligne BTS) et Lat Phrao (au nord-est du centre ville).

D’autres rassemblements ont eu lieu à Sam Yan, Asok et Phaya Thai.

Il y a également eu des rassemblements dans d’autres provinces, notamment à Chiang Mai et à Chon Buri (Pattaya), et des rassemblements plus petits ailleurs.

Lors de cet après-midi les participants ont joué au jeux du chat et de la souris.

Les meneurs des manifestations ayant une parfaite maîtrise des opérations, comme si ils avaient été aidés par des professionnels, ont complètement dépassé la police.

A Lat Phrao, l’un des plus grands rassemblements, les manifestants étaient bien préparés à une nouvelle attaque de la police anti-émeute et ont distribué des casques de sécurité, des lunettes et des imperméables.

On peut se demander qui finance cette logistique.

Mais la répression n’a jamais eu lieu et les manifestants se sont dispersés de leur propre chef vers 20h30.

Un concert international de critique

Le gouvernement thaïlandais a fait fait l’objet de vives critiques autant national qu’international après avoir ordonné à la police anti-émeute de mettre fin au rassemblement de vendredi soir à l’intersection de Pathumwan, dans le centre de Bangkok.

Voir : La police a dispersé les manifestants à Bangkok avec des canons à eau de grande puissance, d’autres manifestations sont prévues aujourd’hui

L’artiste national Suchart Sawatsri et l’activiste Nuttaa Mahattana, entre autres, se sont joints au chœur de voix qui demandent au Premier ministre thaïlandais de cesser de recourir à la violence contre le mouvement de protestation mené par les étudiants.

L’économiste de Chulalongkorn, Narong Petchprasert, a déclaré qu’il y avait deux groupes en désaccord l’un avec l’autre sur le rôle de la monarchie… l’un veut maintenir le statu quo et l’autre veut des réformes… tandis que le troisième vise à exploiter le conflit entre eux pour gagner en pouvoir et en richesse, selon le journal Nation Thailand.

Le bureau du conseil des étudiants de l’université de Mahachulalongkornrajavidyalaya a également publié une déclaration disant qu’il ne soutient pas la violence du gouvernement contre le peuple, ajoutant qu’aucune violence ne devrait se produire dans la société.

Greenpeace Thaïlande a publié une déclaration dans laquelle elle « condamne la répression violente d’une manifestation pacifique ».

« Les gens ont le droit de manifester de manière non violente, ce qui est un droit humain fondamental.

Greenpeace appelle le gouvernement thaïlandais à mettre fin à la violence et aux actions injustifiées dès maintenant ».

Dans le paysage des médias sociaux, le traitement des manifestations par le Premier ministre thaïlandais et la police n’a guère été soutenu.

Mais il y a actuellement une censure envers ceux qui critique les manifestations et des comptes pro-militaires et pro-monarchie ont été fermé sur Twitter et Facebook.

La tendance des médias sociaux est de demander au Premier ministre thaïlandais de se retirer et de ne plus faire de coup d’État.

De son côté, le Premier ministre Prayut Chan-o-cha a déclaré qu’il n’excluait pas un couvre-feu général si les manifestations se poursuivaient.

Il a annoncé l’état d’urgence jeudi matin à 4 heures, empêchant le rassemblement de plus de 5 personnes, avec des avertissements sur la publication et le partage d’informations en ligne qui « pourraient nuire à la sécurité nationale ».

Les avertissements étaient destinés aux citoyens thaïlandais et aux médias.

Human Rights Watch a également envoyé une lettre ouverte au gouvernement thaïlandais pour condamner la répression des étudiants et l’utilisation d’armes contre des manifestants pacifiques.

Le Premier ministre a publiquement soutenu son chef de police qui a affirmé que l’utilisation des matraques et des canons à eau vendredi soir était conforme aux « lois internationales ».

Mais Human Rights Watch n’est pas d’accord.

Selon les orientations des Nations Unies pour 2020 sur les armes moins létales dans l’application de la loi, « le canon à eau ne devrait être utilisé que dans des situations de troubles publics graves où il existe une forte probabilité de perte de vie, de blessures graves ou de destruction généralisée de biens ».

En outre, le canon à eau ne devrait pas « viser un jet d’eau sur un individu ou un groupe de personnes à courte distance en raison du risque de causer une cécité permanente ou des blessures secondaires si les personnes sont propulsées énergétiquement par le jet d’eau ».

À Pattaya, Chon Buri, plusieurs manifestations « pro-démocratiques » importantes ont eu lieu en deux endroits.

Les manifestants se sont rassemblés autour de la jetée de Bali Hai, puis au poste de police de la ville de Pattaya après avoir été informés par la police qu’ils enfreignaient la loi.

À Chiang Mai, un grand rassemblement pacifique a eu lieu à l’université de Chiang Mai.

La police n’a pas participé à ce rassemblement.

Voir aussi :

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Source : thethaiger.com