Pourquoi l’appel aux dons est le dernier recours pour des touristes accidentés en Thaïlande ?

Tous les ans, de nombreux touristes sont victimes d’accidents en Thaïlande et se retrouvent avec des difficultés pour payer les coûteux hôpitaux thaïlandais.

Outre le fait que de nombreux hôpitaux thaïlandais pratiquent une double tarification pour les étrangers, les traitements hospitaliers de première classe, en particulier les soins intensifs, rattrapent désormais les prix européens.

Si l’assurance refuse de les couvrir ou s’ils n’ont pas d’assurance, un second problème difficile à résoudre arrive, les sommes colossales à payer.

Voir : Un touriste tombé d’un balcon en Thaïlande lutte pour sa vie, sa famille lutte pour payer l’hôpital

Pour les 67 Britanniques blessés qui, depuis le début de l’année 2023, ont lancé un appel aux dons pour payer leurs factures d’hôpital en Thaïlande, les dons de charité sont à la fois la première étape et le dernier recours.

Le gouvernement britannique et les compagnies d’assurance recommandent instantanément cette voie aux familles désemparées, mais ces dernières ne peuvent de toute façon pas trouver de l’argent ailleurs.

Les plateformes de financement commerciales, telles que le très populaire GoFundMe, se chargent de la plupart des campagnes.

L’examen des annonces montre que le montant moyen demandé est d’environ 29 000 euros, et qu’environ 40 % de l’argent a été versé avant que l’annonce ne soit annulée ou, plus souvent, qu’elle ne soit simplement tombée en désuétude.

Dans presque tous les cas étudiés, la raison du crowdfunding était un accident prématuré tel qu’un accident de la route (impliquant souvent une moto) ou une chute de l’appartement en copropriété.

La poignée d’exceptions concernait le fait d’avoir été battu dans la rue ou d’avoir reçu un coup de couteau lors d’une querelle avec des ressortissants thaïlandais.

L’idée générale semble être qu’à condition d’avoir souscrit une assurance voyage préalable, l’assuré est assuré de bénéficier d’un traitement médical gratuit à l’étranger.

Mais les assureurs de voyage sont beaucoup plus attentifs aux opérations hospitalières coûteuses qu’aux demandes d’indemnisation pour perte de bagages ou oubli d’appareil photo dans un bus.

Dans moins de 10 % des cas, les parents ont expliqué publiquement pourquoi les assureurs avaient refusé de financer les soins, mais Duncan Webb, évaluateur d’assurance, a déclaré au journal Pattaya Mail que les trois principales raisons étaient :

• La suspicion d’abus d’alcool ou de stupéfiants (y compris la marijuana récemment déclassifiée en Thaïlande)
• L’absence de permis de conduire international ou thaïlandais valide
• Le non-port d’un casque ou d’une ceinture de sécurité

Ces manquements signifie que le patient n’a pas fait preuve de la prudence et de l’attention nécessaires.

La légalisation du cannabis en Thaïlande est donc une nouvelle aubaine pour les assureurs, car cela leur donne une raison de ne pas payer.

Des fonctionnaires du Département des sciences médicales (DMS) thaïlandais ont déclaré que le cannabis est détectable dans l’urine pendant 6 à 7 jours après la consommation lorsqu’il est utilisé de manière modérée.

Chez les consommateurs réguliers, il peut être détectable dans l’urine pendant 2 à 3 mois.

Selon plusieurs enquêtes, seule la moitié environ des touristes britanniques à l’étranger dispose d’une assurance médicale.

Les autorités thaïlandaises avaient une politique limitée de couverture des risques liés au Covid pendant la pandémie, mais cette politique a été abolie en 2022.

Aujourd’hui, seuls quelques visas thaïlandais sont soumis à cette obligation et ils concernent tous des catégories non touristiques telles que les titulaires d’un permis de travail ou certains étrangers résidant à long terme et enregistrés auprès de l’Office de l’investissement.

Les étrangers non assurés doivent payer tous les soins hospitaliers et ambulatoires.

S’ils n’y parviennent pas, leur plan de traitement peut être annulé.

Notre enquête sur les 67 affaires rendues publiques a révélé que plus de la moitié d’entre elles n’ont jamais révélé ce qu’il était advenu du Britannique blessé, ou sont toujours en cours.

Dans quatre cas, nous savons que la mort est intervenue.

Dans d’autres cas, les membres de la famille ont réussi à négocier un accord financier avec l’hôpital, tandis que d’autres encore ont déclaré que la guérison avait permis d’obtenir un billet sur un vol commercial.

Nous n’avons trouvé aucun exemple de location d’une ambulance aérienne, le coût typique en Thaïlande et au Royaume-Uni étant de 87 298 euros ou plus.

Le crowdfunding caritatif est manifestement là pour durer, même s’il n’atteint que très rarement les sommes escomptées.

Les données disponibles suggèrent que les campagnes de financement les plus réussies racontent une histoire complète, fournissent des mises à jour avec des photos fréquentes ou de courtes vidéos et partagent l’expérience sur les médias sociaux.

Des événements de collecte de fonds au Royaume-Uni pour compléter le financement par crowdfunding sont également souhaitables.

L’âge moyen des 67 Britanniques examinés dans cette étude de cas n’est que de 36 ans et la plupart d’entre eux ont été blessés la nuit.

Il est donc difficile d’échapper à la conclusion que l’alcool et la conduite sont des voies évidentes pour finir sur une civière d’hôpital.

Voir aussi :

Le double châtiment d’une touriste en Thaïlande après un accident de moto

Source : The Pattaya Mail