Des troupes thaïlandaises et cambodgiennes se sont affrontées dans des tirs à la frontière de Chong Bok à l’aube, ce mercredi 28 mai.
Un combat bref, mais tendu, a opposé des soldats thaïlandais et cambodgiens dans la zone frontalière contestée de Chong Bok, dans la province thaïlandaise d’Ubon Ratchathani.
Aucun blessé n’est à déplorer.
Selon une source de l’agence de sécurité frontalière à Chong Bok, les forces thaïlandaises ont détecté vers 5 h 45 des mouvements de troupes cambodgiennes et des tentatives d’installation dans une zone revendiquée par la Thaïlande.
Estimant cette action contraire à l’accord bilatéral de statu quo, qui interdit toute modification unilatérale du terrain, la Task Force 1 du commandement de Suranaree a rapidement déployé une unité d’enquête.
Le face-à-face a conduit à un échange de tirs de courte durée, probablement dû à une mauvaise interprétation sur le terrain.
Les troupes thaïlandaises affirment qu’elles effectuaient une patrouille de routine, sans volonté d’escalade ni d’affirmation territoriale.
À 5 h 55, soit dix minutes plus tard, le général cambodgien Thol Sovann, commandant adjoint de la 3ᵉ brigade de soutien, a téléphoné à son homologue thaïlandais.
Les deux parties ont immédiatement convenu d’un cessez-le-feu.
Un mécanisme bilatéral conjoint est désormais mobilisé pour apaiser les tensions, éviter de nouveaux incidents, et travailler à une solution pacifique durable dans cette zone toujours non délimitée officiellement.
Contexte : une frontière disputée de longue date
Drapeau thaïlandais et cambodgien séparés par un mur.
La frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, longue de plus de 800 km, est le théâtre de tensions récurrentes depuis des décennies, en grande partie dues à l’absence de délimitation précise dans certaines zones.
Parmi les litiges les plus connus figure celui du temple de Preah Vihear, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, dont la souveraineté a été attribuée au Cambodge par la Cour internationale de Justice en 1962.
Malgré cela, des affrontements militaires ont éclaté à plusieurs reprises dans les années 2000, notamment en 2008 et 2011, autour de zones adjacentes.
La région de Chong Bok, bien que moins médiatisée, est également disputée.
Les deux pays y ont convenu d’un statu quo militaire, interdisant toute modification unilatérale du terrain (constructions, fouilles, redéploiement), en attendant une délimitation conjointe officielle.
Depuis, un mécanisme bilatéral de coordination militaire a été mis en place pour désamorcer rapidement les incidents, comme celui du 28 mai, avant qu’ils ne dégénèrent en conflit ouvert.
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Source : The Nation Thailand
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