Fitch Ratings a maintenu la note de crédit de la Thaïlande à BBB+, mais a abaissé sa perspective de stable à négative.
L’agence cite une dette publique en hausse, une croissance faible et une instabilité politique persistante qui fragilisent l’économie du royaume.
L’agence a confirmé la note de défaut émetteur à long terme en devises étrangères du pays à BBB+.
Une dette publique en hausse et des réserves érodées
Fitch a déclaré dans un communiqué publié le mercredi 24 septembre :
« Les réserves budgétaires de la Thaïlande se sont érodées.
En août, la dette publique brute a atteint 59,4 % du PIB, un niveau proche de la médiane des pays notés BBB.
Cette situation résulte de dépenses de relance massives et de retards répétés dans l’assainissement budgétaire. »
Un défi supplémentaire pour le nouveau Premier ministre Anutin
Fitch suit Moody’s Ratings en abaissant la perspective de crédit de la Thaïlande, ce qui représente un nouveau défi pour le nouveau Premier ministre Anutin Charnvirakul, qui s’est engagé à prendre des mesures pour relancer l’économie en berne.
Ce politicien conservateur est arrivé au pouvoir au début du mois après une crise politique qui a abouti à la destitution par la justice de sa prédécesseure, Paetongtarn Shinawatra, pour faute éthique.
Le nouveau cabinet a été officiellement investi mercredi soir par Sa Majesté le Roi.
Un baht fort et une croissance à la traîne
Le baht a maintenu ses pertes face au dollar américain tout au long de la journée, s’échangeant à un niveau proche de son plus bas niveau en deux semaines.
La devise reste toutefois en hausse de près de 7 % cette année, après avoir atteint son plus haut niveau en quatre ans au début du mois.
Ce jeudi 25 septembre à 8 h00 (heure de Thaïlande) 1 euro vaut 37,68 bahts et 1 dollar US vaut 32,07 bahts.
Voir : Cours du Baht thaïlandais THB
L’économie thaïlandaise ne devrait progresser que de 2 % cette année, soit environ la moitié du rythme de croissance prévu pour ses voisins régionaux, l’Indonésie et les Philippines.
Elle fait face à plusieurs obstacles : droits de douane américains de 19 %, recul du nombre de touristes, endettement élevé des ménages et un baht trop fort.
Voir : Baht trop fort : la Thaïlande perd du terrain face au Vietnam
« La poursuite de mesures de relance importantes, les retards répétés dans la consolidation prévue et l’incertitude quant à la stratégie budgétaire font peser des risques sur les perspectives budgétaires à moyen terme.
En particulier dans un contexte de croissance économique modeste et de pressions démographiques croissantes », a déclaré Fitch dans son communiqué.
Pressions budgétaires et incertitude politique
La promesse de M. Anutin d’organiser des élections dans les quatre mois pourrait entraîner des pressions sur les dépenses à court terme et ajouter à l’incertitude politique, a déclaré Fitch.
Le délai de quatre mois était une condition posée par le Parti populaire, le plus important au Parlement, pour apporter son soutien.
Si le calendrier est respecté, les élections auraient lieu vers la mi-mars ou la fin mars, et seraient probablement suivies de plusieurs semaines de négociations pour former un gouvernement.
Il en résulterait de nouveaux retards dans les dépenses budgétaires et l’élaboration du budget pour l’exercice 2027.
Le gouvernement minoritaire devrait utiliser la majeure partie de la marge de manœuvre offerte par les règles de politique budgétaire, ce qui entraînerait un déficit de 4,6 % du PIB pour l’exercice en cours et de 4,3 % pour le prochain exercice, a déclaré Fitch.
Les atouts qui soutiennent encore la note BBB+
La note globale BBB+ de la Thaïlande reste soutenue par plusieurs facteurs, selon Fitch.
L’agence souligne notamment :
- des finances extérieures solides,
- un cadre de politique macroéconomique sain,
- et une capacité relativement forte à financer la dette publique, dont la majeure partie est libellée en monnaie locale et financée à faible coût.
« Ces atouts sont contrebalancés par des défis budgétaires croissants, un endettement des ménages toujours élevé et des scores en matière de revenu par habitant et de gouvernance inférieurs à ceux de ses pairs de la catégorie BBB », a-t-il ajouté.
Endettement des ménages et solidité du système bancaire
La dette des ménages est tombée à 87,4 % du PIB au premier trimestre 2025, après avoir atteint un pic de 95,5 % au premier trimestre 2021, suite à une forte augmentation pendant la pandémie.
Environ 30 % de cette dette est constituée de prêts à la consommation, qui pourraient être vulnérables en cas de détérioration des conditions d’emploi.
Toutefois, les banques ont maintenu des réserves solides en termes de couverture des réserves et de capitalisation, ce qui devrait atténuer les risques en cas de détérioration de la qualité des actifs, a déclaré Fitch.
- Fitch abaisse la perspective de la Thaïlande à négative (note BBB+ maintenue).
- Dette publique à 59,4 % du PIB et croissance limitée à 2 %.
- Élections anticipées en mars 2026 susceptibles d’aggraver l’incertitude budgétaire.
Voir aussi :
Crise en Thaïlande : Anutin peut-il relancer l’économie en quatre mois ?
L’économie de la Thaïlande connaît une croissance prolongée en forme de K
Chute du tourisme, recul industriel : l’économie de la Thaïlande ralentit
Source : Bangkok Post
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1 commentaire
Est-ce que le nouveau PM en sursis pour quelques mois va être capable de ramener la parité du bath autour de 39 à 40 baths /1 euro avant la fin de cette année et de la haute saison touristique, qui actuellement n’a plus de « haute » que le nom, sans les retombées économiques pour le tourisme en constante baisse, mois après mois… la pire année touristique depuis longtemps (en excluant évidemment les 2 années « zéro touristes » du covid…)
Il faudrait déjà que Anutin arrive à convaincre les responsables et dirigeants de la Banque Centrale thaïlandaise de baisser son taux d’intérêt directeur au minimum de 0,50 %, et c’est un minimum si on veut espérer retrouver d’ici fin octobre à début novembre, un bath négociable à 38,80 ou 39,20 bath /1 euro !!!
Faut pas rêver, on n’est plus dans les années 2000 à 2010 quand la Thaïlande développait son économie nationale et internationale, loin devant ses voisins, dont elle est aujourd’hui le parent pauvre !