Les deux pays ont signé un protocole incluant le déminage, la lutte contre les centres d’appels frauduleux et la gestion des différends frontaliers.
Le Cambodge avait dans un premier temps reporté les demandes de la Thaïlande de s’attaquer aux deux sujets chauds que sont les centres d’appels et les mines antipersonnelles.
Voir : Thaïlande : le Cambodge refuse d’agir contre les centres d’appels frauduleux
Les nouvelles preuves présentées par la Thaïlande, accusant le Cambodge d’avoir posé des mines antipersonnel, et leur examen prévu ce samedi 23 août par le Comité de la Convention d’Ottawa, ont probablement incité Phnom Penh à accepter ces points.
Voir : Mines : la Thaïlande accuse, le Cambodge dénie, les preuves accablent
Ces mines, dont certaines ont été posées sur des sentiers qui avaient déjà été déminés après les accords de cessez-le-feu, ont blessé treize soldats thaïlandais et cinq d’entre eux ont perdu une jambe.
Un accord frontalier en 16 points

Postes frontières entre la Thaïlande et le Cambodge.
Le Comité régional frontalier thaï-cambodgien (RBC) a convenu de coopérer au déminage pour des raisons humanitaires.
Les deux pays travailleront également ensemble à la lutte contre la criminalité transnationale, en particulier les centres d’appels frauduleux.
Enfin, ils ont décidé de créer un groupe de coordination et un comité frontalier local pour traiter les différends territoriaux.
Le lieutenant-général Amarit Boonsuya, commandant de la première armée thaïlandaise, a dirigé la délégation thaïlandaise lors de la réunion du RBC, tenue le vendredi 22 août dans une caserne militaire à Aranyaprathet.
Il a déclaré que la coopération entre les deux pays sur ces trois points s’ajoute aux 13 accords conclus lors de la précédente réunion du GBC en Malaisie.
Le Cambodge était représenté par le général Ek Sam Oun, commandant de la 5e région militaire.
Amarit a déclaré que les trois points supplémentaires avaient été proposés par la délégation thaïlandaise et acceptés par le Cambodge.
Il a également indiqué que l’accord sur la coopération en matière de déminage serait examiné lors de la prochaine réunion du GBC, dont la date n’a pas encore été fixée.
En ce qui concerne la lutte contre la criminalité transnationale, en particulier les centres d’appels, le ministre cambodgien de l’Intérieur sera le principal interlocuteur du lieutenant-général Amarit avec son homologue thaïlandais.
Cette question sera également examinée lors de la prochaine réunion du GBC.
En ce qui concerne les différends frontaliers, les deux parties ont convenu de former un groupe de coordination et des comités locaux afin de traiter le problème au niveau local.
En ce qui concerne les violations présumées du mémorandum d’accord n° 43, le commandant de la première région militaire a déclaré que la délégation cambodgienne avait affirmé que la RBC n’était pas compétente pour examiner cette question.
Il a déclaré avoir informé son homologue cambodgien de l’intention de la Thaïlande de résoudre ce problème et qu’il proposerait cette question au GBC par l’intermédiaire de la Commission mixte de frontière (JBC).
Les deux parties ont signé un protocole d’accord sur 16 points, dont les trois points supplémentaires proposés par la Thaïlande, marquant ainsi une avancée depuis la dernière réunion du GBC.
Le Cambodge va-t-il lutter contre les centres d’appels frauduleux ?

Hun Sen, président du Sénat et général cinq étoiles, s’adresse à des soldats lors de sa visite des forces armées stationnées le long de la frontière, dans la province de Preah Vihear, le jeudi 26 juin 2025. Photo : Bangkok Post
Selon un rapport des Nations unies, les centres d’appels frauduleux contribuent à hauteur de 40 à 60 % du produit intérieur brut du Cambodge.
Voir : Centres d’appel frauduleux : la Thaïlande met en cause l’élite cambodgienne
De plus, plusieurs rapports internationaux accusent le pouvoir cambodgien, dont la famille de Hun Sen, président du Sénat et père du Premier ministre Hun Manet, d’être impliqué et de protéger ces centres.
Voir : Centres d’appel au Cambodge : l’étau se resserre sur la famille de Hun Sen
Donc, malgré les engagements pris, la lutte contre les centres d’appels installés au Cambodge reste un défi majeur.
Ces centres pourraient même être à l’origine du conflit frontalier entre les deux pays.
Voir : Thaïlande – Cambodge : les civils sacrifiés pour protéger les centres d’appels ?
Cela rend toute coopération bilatérale particulièrement complexe, Phnom Penh étant accusée de fermer les yeux sur ces pratiques lucratives.
Voir aussi : Horreur des centres d’appels au Cambodge : kidnapping, torture, viol
Pour Bangkok, il s’agit pourtant d’un enjeu prioritaire : les escroqueries menées depuis les centres d’appels ont causé des pertes financières massives en Thaïlande et alimentent un climat de méfiance entre les deux pays.
À lire aussi sur le sujet :
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Source : Thai PBS World
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1 commentaire
Sans m’étendre sur les responsabilités évidentes des dirigeants cambodgiens, la mansuétude et le laxisme dont ils font preuve depuis toujours concernant l’existence et la protection des centres d’appels frauduleux installés dans pas moins de 64 immeubles, dont certains connus des services d’enquêtes thaïlandaises et situées notamment dans la ville de Poipet, à 30 km de la frontière, je suis très sceptique en ce qui concerne la réelle volonté du Cambodge d’agir de manière positive pour faire disparaître ces centres d’appels informatiques de façon définitive et de libérer les personnes retenues prisonnières dans ces centres et forcés au travail sous la menace de coups et de tortures.
Comme le souligne l’article, cela équivaudrait à amputer le Cambodge d’au moins 40% de son PIB, ce qui équivaut à un suicide économique et une banqueroute, une faillite de l’État.
Sans compter bien sûr le fait que la famille politique HUN au pouvoir, puise largement dans les profits illégaux pour leur fortune personnelle en capitalisant ces revenus illicites pour les blanchir par l’intermédiaire des casinos cambodgiens.
Le Cambodge, suite aux dernières preuves de violation du cessez-le-feu accumulées par la Thaïlande ces derniers jours a dû se résoudre à baisser la tête et à montrer patte blanche en acceptant quelques signes de bonne volonté pour relâcher la pression internationale qui s’accentue sur le pays, par l’intermédiaire de certaines ambassades, dont celle des États-Unis et de plusieurs pays européens.
Que le Cambodge abandonne ses actions de minage de certaines zones frontalières entre les 2 pays, est une chose… mais démanteler les 64 centres d’appels plus ou moins connus et répertoriés dans le pays, arrêter ses exploitants, les juger, libérer les travailleurs forcés pour qu’ils puissent retrouver une liberté perdue depuis plusieurs années pour certains, c’est une autre affaire.
Ce n’est pas nouveau que les militaires et les forces de police thaïlandaises organisent des réunions de rencontres et que de hauts gradés thaïlandais se rendent au Cambodge pour y rencontrer leurs homologues cambodgiens avec des preuves d’enlèvements, de disparition et de séquestration de citoyens thaïlandais dans le centre d’appels mafieux de Poipet dans le but d’effectuer des perquisitions et des arrestations, et de libérer les thaïlandais(e)s qui s’y trouvent séquestrés en travail forcé, attirés et pris au piège par des fausses annonces alléchantes d’emplois hautement rémunérés.
Ces réunions et demandes de collaboration policières thaïlandaises se sont toutes soldées par des échecs, des refus d’interventions, des perquisitions avortées, après des promesses non tenues de la part de la police cambodgienne, à la solde d’un pouvoir corrompu jusqu’à l’os…
Le Cambodge a fait un pas en avant pour calmer l’opinion internationale et pour mieux reculer d’ici quelques semaines ou quelques mois.
Certes, nous allons probablement assister à « l’assaut » de 2 ou 3 centres d’appels par les forces de police, afin que les autorités cambodgiennes puissent justifier leur bonne volonté…
Assauts qui auront lieu après que les bâtiments aient été vidés en grande partie de leurs travailleurs, de leurs responsables et de leur matériel informatique, ne laissant en place que quelques miettes pour justifier le succès de l’opération.
Et l’on verra renaître de nouveaux centres d’appels dans les semaines qui suivent…
Les autorités cambodgiennes connaissent très bien la localisation de tous ces centres d’appels et leurs responsables…
Et ils ne peuvent pas se permettre de perdre 40 à 60% de leur PIB ; la conclusion est simple à concevoir : rien ne changera à long terme, tant que la famille HUN et la corruption d’État dirigeront le Cambodge.