Trois soldats thaïlandais ont été blessés lorsqu’un d’eux a marché sur une mine terrestre le samedi 9 août, le long de la frontière avec le Cambodge.
Le soldat qui a marché sur la mine a perdu son pied.
Le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a publié une déclaration condamnant fermement le Cambodge, à la suite de l’explosion d’une mine terrestre à la frontière thaïlando-cambodgienne dans la province de Si Sa Ket samedi, qui a blessé trois soldats, dont un gravement.
Le ministère des Affaires étrangères a déclaré dans son communiqué que les soldats thaïlandais patrouillaient dans une zone qui avait déjà été déminée et que la mine qui a explosé devait avoir été posée récemment, en violation flagrante et grave du droit international.
« C’est la troisième fois en un mois que des soldats thaïlandais sont blessés par des mines terrestres », selon le communiqué.
Lors du premier incident survenu le 16 juillet, trois soldats ont été blessés et celui qui a marché sur la mine a perdu son pied.
Voir : Le Cambodge aurait posé des mines en Thaïlande : 3 soldats blessés
Lors du deuxième incident survenu le 23 juillet, cinq soldats ont été blessés et celui qui a marché sur une mine a perdu sa jambe.
Voir : Aggravation du conflit Thaïlande–Cambodge : 5 soldats thaïlandais blessés par une mine
« Le gouvernement thaïlandais condamne avec la plus grande fermeté l’utilisation de mines antipersonnel.
Ce qui constitue une violation de la souveraineté territoriale thaïlandaise, des principes fondamentaux du droit international, tels qu’énoncés dans la Charte des Nations unies, et du droit international humanitaire ».
Le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a également déclaré que le Cambodge avait violé ses engagements au titre de la Convention d’Ottawa et qu’il allait présenter une protestation.
« Les actes du Cambodge constituent un obstacle sérieux à la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu conclu lors de la réunion du Comité général de frontière (GBC) à Kuala Lumpur le 7 août », a déclaré le ministère.
Voir : La Thaïlande et le Cambodge signent un accord de cessez-le-feu en 13 points
Il a appelé le Cambodge à cesser immédiatement toutes les actions violant la Convention d’Ottawa et, pour des raisons humanitaires, à coopérer au déminage de toute la zone frontalière commune.
Lors de la réunion du GBC, le Cambodge a rejeté les propositions de coopération de la Thaïlande pour le déminage et la lutte contre les centres d’appel frauduleux au Cambodge.
Voir : Thaïlande : le Cambodge refuse d’agir contre les centres d’appels frauduleux
Phnom Penh qualifie les accusations de la Thaïlande d’infondées
La Thaïlande a montré aux envoyés étrangers et aux attachés militaires en visite dans la province de Si Sa Ket, qui a été attaquée par les troupes cambodgiennes fin juillet, des photos de soldats cambodgiens dans un temple contesté, sur lesquelles on voit clairement de nouvelles mines antipersonnel russes à leurs côtés. Ces mines sont semblables aux mines qui ont blessé des soldats thaïlandais qui patrouillaient sur le sol thaïlandais.
L’Autorité cambodgienne de lutte antimines et d’assistance aux victimes (CMAA) a réfuté les accusations de la Thaïlande selon lesquelles le Cambodge aurait violé la Convention d’Ottawa en posant de nouvelles mines terrestres.
La CMAA a déclaré que la position du Cambodge était sans équivoque.
« Nous n’avons pas posé et ne poserons pas de nouvelles mines terrestres.
Le Cambodge est fier d’être partie à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, qu’il a ratifiée en 1999, et a une réputation internationalement reconnue en matière d’enlèvement, et non de déploiement, de ces armes aveugles », a-t-elle déclaré.
Malgré les démentis répétés du Cambodge, l’armée thaïlandaise insiste sur le fait que de nombreuses photos de soldats cambodgiens, prises dans un temple, montrent clairement de nouvelles mines antipersonnel à côté d’eux.
Les mines sur les photos sont similaires aux mines qui ont blessé les soldats thaïlandais.
Mine PMN-2 russe avec sa goupille d’armement en place. Photo : Andrew Butko
De plus, les soldats blessés dans les trois explosions de mines terrestres, y compris celle de samedi, opéraient sur le territoire thaïlandais.
Malgré les preuves photos, la CMAA a déclaré :
« Aucune enquête officielle et transparente n’a été menée sur l’incident impliquant les soldats thaïlandais.
Par conséquent, en l’absence de faits vérifiés, il est essentiel que toutes les parties fassent preuve de retenue dans leurs déclarations publiques ».
« Des accusations non fondées risquent non seulement de compromettre l’esprit de coopération établi dans le cadre du cessez-le-feu, mais aussi de saper la confiance, à un moment où un engagement constructif est plus que jamais nécessaire. »
« Le Cambodge espère que la partie thaïlandaise respectera les points convenus lors de la réunion extraordinaire du Comité général de frontière (GBC) Cambodge-Thaïlande, en particulier le point deux, qui stipule :
Que les deux parties maintiennent leurs déploiements de troupes actuels sans nouveau mouvement, y compris les patrouilles vers les positions de l’autre partie. »
La CMAA a également exprimé sa volonté de travailler avec la Thaïlande, les partenaires de l’ASEAN et la communauté internationale de lutte contre les mines afin de maintenir la paix et de promouvoir la sécurité.
« Le Cambodge réaffirme son respect absolu du Traité d’interdiction des mines, son engagement en faveur de la paix, du dialogue et de la coopération technique, et son rejet de toute action ou discours qui porte atteinte au cessez-le-feu. »
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Source : Thai PBS World
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