La Thaïlande tourne la page du tourisme à bas prix, l’Autorité du tourisme (TAT) veut désormais attirer des voyageurs à fort pouvoir d’achat.
Selon la TAT, la Thaïlande ne fera plus la promotion de forfaits touristiques bon marché pour concurrencer les pays voisins, mais se concentrera plutôt sur des segments à fort potentiel tels que la santé et le bien-être, les voyages de luxe et le tourisme durable.
Du tourisme de masse aux touristes fortunés
L’Ocean Marina Yacht Club de Pattaya.
Cette réorientation stratégique a été détaillée par Nat Kruthasoot, vice-gouverneur de la TAT chargé des produits et des activités touristiques :
« L’agence accepte que des destinations émergentes telles que le Vietnam grignotent des parts de marché à la Thaïlande, en particulier parmi les voyageurs à la recherche de prix abordables.
Le développement des produits touristiques mettra désormais l’accent sur l’attraction de visiteurs à forte valeur ajoutée et sur les expériences touristiques, plutôt que de miser sur le volume comme par le passé. »
Voir : Tourisme, économie : le Vietnam en passe de dépasser la Thaïlande
Les produits devront répondre à des normes de durabilité, que les marchés européens adopteront lorsqu’ils s’associeront avec des opérateurs dans des destinations touristiques, telles que la norme du Conseil mondial du tourisme durable.
Seuls 20 % des opérateurs privés sont enthousiastes à l’égard de ces normes, car leur respect nécessite des investissements plus importants que d’habitude, a déclaré M. Nat.
Voir aussi : Tourisme durable : pourquoi la Thaïlande est en avance sur ses voisins
La Thaïlande mise sur les revenus du tourisme de santé
Touristes du Moyen-Orient dans un hôpital en Thaïlande. Photo : TAT News
La TAT prévoit que les revenus du tourisme de santé atteindront 124 milliards de bahts cette année, après avoir rapporté plus de 62 milliards de bahts au premier semestre.
M. Nat a déclaré que ce segment avait le potentiel de croître jusqu’à 140-150 milliards de bahts en quelques années, soit un niveau comparable à celui de 2019.
Il a expliqué que la dépense moyenne de ce secteur atteint 107 662 bahts (2 815 euros), soit 103 % de plus que la moyenne des autres visiteurs, tandis que la durée moyenne du séjour est de 13 nuits.
L’essor du marché est largement dû aux établissements répondant aux normes internationales, en particulier les 61 hôpitaux accrédités par la Joint Commission International (JCI) et les plus de 500 cliniques médicales pouvant accueillir des touristes.
Les hôpitaux accrédités par la JCI ne sont pas seulement situés à Bangkok, mais aussi dans les principales provinces touristiques et les provinces frontalières, ainsi que dans les hôtels et complexes hôteliers qui se concentrent davantage sur les services de santé et de bien-être.
L’un des atouts de la Thaïlande reste ses coûts 30 à 70 % moins élevés que ceux des pays occidentaux, et 30 à 50 % moins élevés que ceux de Singapour.
« Nous disposons d’hôpitaux privés et d’hôtels assez solides, capables de développer ce segment, notamment en provenance du Moyen-Orient.
Notre défi reste de savoir comment répondre aux attentes, notamment en termes de qualité et d’expérience globale pendant leur séjour », a déclaré M. Nat.
Pourtant, les attentes de ces visiteurs fortunés ne sont pas toujours satisfaites.
Les touristes fortunés déçus par la propreté et l’entretien des attractions
Centre de bien-être Chiva-Som à Hua Hin. Photo : Chiva-Som
Selon une étude de marché sur le luxe réalisée en 2024, la plupart des touristes de ce segment en Thaïlande n’étaient pas satisfaits de la propreté et de l’entretien des attractions touristiques, de l’hygiène des magasins et des restaurants, et des compétences linguistiques.
M. Nat a déclaré que le tourisme thaïlandais devrait se développer l’année prochaine afin de conquérir le marché du luxe, en recherchant des partenariats avec des prestataires de services qui offrent des expériences et des moyens de transport uniques.
Le bureau de la TAT à Prague a lancé cette année un voyage d’une journée en voiture classique à Bangkok, qui coûte entre 100 000 et 150 000 bahts (2 615 à 3 923 euros) par personne, et l’agence promeut ce produit et des forfaits similaires sur d’autres marchés, notamment en Chine.
La Thaïlande a également lancé deux trains de luxe : le Blue Jasmine, un train-couchettes rétro reliant Bangkok à Chiang Mai en neuf jours avec des escales culturelles et hôtelières, et le Royal Blossom, destiné à des excursions plus courtes le week-end.
Le Blue Jasmine, un ancien train japonais des années 1960 restauré, propose des cabines à partir de 195 000 bahts (5 100 euros) par personne, tandis que les trajets d’une journée à bord du Royal Blossom ou du Kiha-183 débutent à 1 599 bahts (41,82 euros).
Ces initiatives confirment la volonté du pays de repositionner son offre touristique vers le haut de gamme.
Le tourisme sportif, nouvel atout de la Thaïlande
Le marathon de Laguna Phuket.
M. Nat a déclaré que le tourisme sportif repose sur des événements susceptibles de persuader les voyageurs de passer plus de temps en Thaïlande.
L’agence prévoit de promouvoir le pays comme destination pour les courses de trail, car les athlètes passent généralement 14 jours à s’entraîner avant l’événement, contrairement aux marathoniens qui ne restent parfois que quelques jours.
- La TAT met fin à la promotion des forfaits bon marché pour viser les segments premium.
- Le tourisme de santé devrait générer plus de 120 milliards de bahts en 2025.
- Les touristes fortunés attendent davantage de propreté, de qualité et d’expériences exclusives.
Voir aussi :
Le pari de la Thaïlande : sauver le tourisme grâce à Lisa de Blackpink
La Thaïlande face à un dilemme : l’or fait grimper le baht, le tourisme trinque
Forte reprise du tourisme en Thaïlande : 100 000 arrivées par jour
Le tourisme en Thaïlande poursuit sa chute : –7,5 % de visiteurs étrangers
Le nouveau plan de la Thaïlande pour la relance du tourisme et de l’économie
Source : Bangkok Post
Préparez votre voyage en Thaïlande
Souscrire une assurance voyage
Réservez bus, train, bateau en Thaïlande
Gérer son argent en voyage avec Wise
Voyage sur mesure avec Evaneos
Si nos actualités, nos informations touristiques ou culturelles vous ont été utiles et que vous souhaitez nous remercier :
Vous pouvez nous suivre sur :
Twitter, LinkedIn, Facebook, Google Actualités
Ou installer notre application :
Installez l’application de Toute la Thaïlande sur votre smartphone
⚠️ Les cryptomonnaies comportent des risques : Investissez uniquement des sommes que vous êtes prêt à perdre.
6 commentaires
C’est un article annuel.
Mais, on n’a jamais été aussi proche de Noël !!!
Il faudrait d’abord que la TAT multiplie les centres d’accueil touristiques haut de gamme…
Qui dit touristes fortunés dit nécessairement un accompagnement depuis la sortie de l’avion jusqu’à son retour au niveau du statut de ces touristes très exigeants et la Thaïlande, mis à part une minorité d’hôtels de niveau international et de villas de luxe avec services à la hauteur des exigences de ces fortunés, ne possède ni les infrastructures, ni le personnel formé pour rivaliser avec des places reconnues comme Monaco, Singapour, Dubaï, Abou Dhabi ou autres destinations.
Même le personnel thaïlandais des hôtels 5 étoiles de Bangkok, Phuket, Koh Samui et autres lieux similaires (souvent formé par du personnel qualifié haut de gamme recruté à l’étranger et notamment, en France) ne peuvent rivaliser avec leurs équivalents européens, parisiens, ou monégasques, entr’autres palaces…
Il y a donc là un réel défi à relever pour la T.A.T si elle veut doter la Thaïlande d’un statut identique aux destinations fréquentées depuis de nombreuses décennies par les plus grosses fortunes mondiales…
Même si Brad Pitt, Tom Cruise et quelques autres personnalités du Showbizz ou sportifs internationaux de passage en Thaïlande à titre professionnel ou privé ont fait la Une de la presse et des réseaux sociaux lors de leur (bref) séjour dans le pays, cela n’a pas amené un raz de marée de leurs alter ego au compte en banque illimité.
Et après parfois plus de 10 à 15 ans d’existence sur le marché, les différents types de visas « Elite », et autres « Vip Avantages » n’ont jamais permis aux chiffres du tourisme international d’atteindre des sommets grâce à leur succès auprès de cette clientèle, restée au final mitigée par ces diverses offres sous conditions, jugées parfois comme peu intéressantes par rapport à d’autres destinations plus alléchantes…
À vouloir le beurre, l’argent du beurre et le « super beau pot » de la laitière, la Thaïlande n’a récolté ce jour que quelques maroilles pour amateurs enrhumés…
Le Royaume est loin d’avoir récolté les grandes meules souples et parfumées de Beaufort ou de Comté au vu des efforts répétés pour attirer l’élite mondiale des grands dépensiers de la planète…
Le tourisme de masse reste à ce jour la seule source touristique qui permet de maintenir la Thaïlande au-dessus de la ligne de flottaison…
Le tourisme VIP, sous toutes ses formes (et en considérant que les conditions d’accueil et de séjour suivent pour remplacer le tourisme de masse, ce qui n’est pas gagné), reste à ce jour une plus-value de quelques %, qui vient s’ajouter aux revenus garantis de ce tourisme de masse qui perdure depuis plus de 60 ans…
Pour moi, encore une gesticulation de la TAT pour se rappeler aux bons souvenirs de comptes en banque bien garnis qui ressemble à nouveau à une tentative de plus pour ramener les statistiques peu glorieuses du tourisme 2025 au niveau de l’année 2019.
Là-dessus, il est 12 h 30, vais aller déguster un « Kao Soy kaï » à 80 bahts à mon habituel restaurant thaï, au bord d’un petit étang à Koï, à l’ombre des bananiers !!!
Ça ne fonctionnera malheureusement pas.
Le pays vit essentiellement du tourisme de masse.
Avec ce changement, cela va faire bondir le chômage et accentuer la pauvreté.
De plus, que deviendront les centaines de milliers de commerces existants ?
C’est comme le serpent de mer, ça ressort régulièrement.
De l’autre côté, il y a la réalité, comme l’augmentation des capacités d’accueil de l’aéroport de Bangkok.
Donc, on n’est pas près de voir la Thaïlande devenir les Bahamas.
Il y a le prix des billets, mais aussi et surtout les taxes (Chirac, de sécurité d’aéroport et bien d’autres, parfois jusqu’à 25 % du prix du billet).
Le Cornu prévoit d’en créer 1 nouvelle, taxe sur pollution et pourquoi pas d’autres.
La Thaïlande en rêve depuis près de 50 ans mais ce n’est pas avec la street food et ses brochettes de poulet ou de porc à 10 bahts, ses night bazars remplis d’articles en plastique made in China, ses marchés foisonnant de copies de mauvaise qualité chinoise des grandes marques de luxe ou l’absence de casinos que la Thaïlande va attirer un tourisme à fort pouvoir d’achat.
Depuis 50 ans, elle ne fait qu’attirer les routards ou la classe moyenne.