Le chef adjoint de la police thaïlandaise va se rendre au Cambodge ce jeudi à la recherche d’un gang d’escrocs chinois à Poipet, lié à une tragédie familiale.
Des escrocs ont ruiné une famille, poussant le père désespéré à tuer sa femme et ses deux enfants avant de tenter de se suicider.
Ce terrible drame a fait la une des journaux et choqué l’opinion publique thaïlandaise et depuis, la police tente d’arrêter les responsables de l’escroquerie.
Comment une famille innocente s’est retrouvée criblée de dette
La tragédie familiale a eu lieu dans une maison de trois étages derrière le temple Nam Daeng de la ville de Bang Phli dans la province de Samut Prakan, proche de Bangkok.
Les corps de deux garçons, âgés de 9 et 13 ans, et de leur mère, Wipaporn Racha, 44 ans, ont été découverts avec de graves blessures au cou et au corps.
Le père, Sanit Dokmai, 41 ans, a avoué les meurtres lors d’un appel téléphonique.
Il a tenté de se suicider, mais a survécu et a été transporté à l’hôpital avec une profonde entaille au cou et un poignet coupé.
La chaîne d’événements tragiques aurait commencé lorsque son employeur a demandé à Sanit de refinancer une voiture.
L’employeur n’a pas réussi à rembourser le prêt et a déposé son bilan, laissant Sanit responsable de la dette.
Ensuite, sa femme a demandé un prêt personnel sur les réseaux sociaux pour l’aider à rembourser sa dette et a été victime du gang d’escrocs.
Elle a initialement demandé un prêt d’environ 100 000 bahts (2 622 euros), mais a été amenée à emprunter un total de 1,7 million de bahts (44 575 euros) auprès de plusieurs sources et a ensuite transféré l’argent aux fraudeurs.
Ces événements ont conduit le mari dévasté à la tuer, elle et leurs enfants, puis à tenter de mettre fin à ses jours.
Chasse aux escrocs
Le mercredi 30 août, le chef adjoint de la police nationale, le général Surachate Hakparn, a convoqué une réunion avec les enquêteurs du commissariat de police de Samut Prakan, afin de suivre l’évolution de l’affaire.
Il a déclaré qu’un mandat d’arrêt avait déjà été approuvé pour le père de famille, Sanit Dokmai.
L’enquête prolongée de la police a abouti à la délivrance de mandats d’arrêt à l’encontre des escrocs liés à la fraude en ligne et à l’énorme dette qui ont apparemment déclenché les actions de l’homme.
Surachate a déclaré que la police avait reçu l’autorisation du tribunal d’arrêter 11 suspects qui possédaient des comptes bancaires mules associés au gang d’escrocs.
Deux des suspects ont déjà été arrêtés.
Selon le chef adjoint de la police nationale, les deux suspects étaient des résidents de Sa Kaeo.
Ils étaient chargés de retirer de l’argent de leurs comptes et de traverser ensuite la frontière pour remettre l’argent au chef du gang chinois à Poipet.
Mardi soir, Suchada Chabutsri, 19 ans, qui avait ouvert un compte bancaire pour le compte du gang, a été arrêtée à son retour de Poipet, a déclaré mercredi le colonel Rung Thongmon, chef de la police de l’immigration de Sa Kaeo.
Mme Suchada était recherchée en vertu d’un mandat d’arrêt délivré par le tribunal provincial de Samut Prakan le 28 août pour complicité de fraude, introduction de fausses informations dans un système informatique ayant causé des dommages à des personnes, ouverture d’un compte bancaire et autorisation donnée à d’autres d’utiliser ce compte ou une carte électronique à des fins frauduleuses.
Surachate a déclaré que la police avait saisi les comptes bancaires, l’argent liquide et les cartes bancaires des personnes impliquées.
Il se rendra au Cambodge jeudi pour coordonner avec la police cambodgienne la traque des escrocs restants.
Mais, il faut espérer qu’il aura le soutien des policiers cambodgiens, car de hauts responsables cambodgiens seraient impliqués avec les mafias chinoises dans ces escroqueries :
L’industrie de la cyber-escroquerie se développe au vu et au su de tous au Cambodge
« L’affaire a traumatisé les gens et attiré l’attention des médias, en particulier sur la cause de la tragédie, qui est liée à des dettes contractées auprès d’escrocs », a déclaré le chef adjoint de la police nationale.
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Source : Bangkok Post
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