Le classement de la Thaïlande dans l’indice mondial de l’innovation (GII) 2025 a reculé à la 45ᵉ place sur 139 économies, contre la 41ᵉ place en 2024.
Cette baisse est due à des changements dans le cadre méthodologique, à l’amélioration rapide des économies concurrentes et à la baisse des classements dans certains sous-indices.
Le rapport est publié par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).
Pourquoi la Thaïlande recule dans l’innovation mondiale ?
Krithpaka Boonfueng, directrice exécutive de l’Agence nationale pour l’innovation (NIA), a déclaré que le score avait baissé en raison de l’augmentation du nombre d’économies de 132 à 139.
De plus, la Thaïlande a obtenu de mauvais résultats en raison du faible niveau d’investissement en capital-risque (VC), du faible niveau d’investissement étranger direct dans les nouvelles innovations et de l’absence de nouvelles start-ups licornes.
Elle a ajouté que la Thaïlande avait auparavant obtenu une bonne note pour ses infrastructures, mais que celle-ci avait baissé à mesure que d’autres pays amélioraient leurs infrastructures.
« La Thaïlande devrait apporter un soutien accru à l’acquisition d’innovations locales afin d’encourager les entreprises innovantes locales, ce qui permettrait d’améliorer le classement du pays dans le GII », a déclaré Mme Krithpaka.
Elle a ajouté que la NIA soutenait les pôles d’innovation spécifiques à certains secteurs, tels que l’innovation agricole.
Un fonds d’investissement pour relancer l’innovation
De plus, l’agence devrait créer cette année un fonds fiduciaire de capital-investissement de 4 milliards de bahts afin de stimuler les investissements dans les start-ups issus de partenariats public-privé.
Sur ce montant total, 1 milliard de bahts sera apporté par le gouvernement et 3 milliards par des partenaires de capital-risque, a déclaré Mme Krithpaka.
Elle a ajouté que la création du fonds était en attente de l’approbation du nouveau gouvernement.
« Notre objectif est d’améliorer notre classement GII pour atteindre la 39ᵉ place dans un avenir proche », a déclaré Mme Krithpaka.
Les sous-indices relatifs aux intrants et aux extrants de l’innovation du pays ont chuté respectivement à la 46ᵉ et à la 43ᵉ place.
Le sous-indice des intrants en matière d’innovation comprend : les institutions, le capital humain et la R&D, les infrastructures, la sophistication du marché et la sophistication des entreprises.
Le sous-indice des extrants comprend deux facteurs : les extrants issus de la connaissance et de la technologie, et les extrants issus de la créativité.
Le classement de la Thaïlande dans la plupart de ces facteurs a baissé, à l’exception du capital humain et de la R&D, qui est passé de la 71ᵉ à la 53ᵉ place.
La R&D, seul point fort en progression
La note attribuée à la R&D est passée de la 47ᵉ à la 36ᵉ place, tandis que l’indice des infrastructures a reculé de la 50ᵉ à la 59ᵉ place.
La Thaïlande s’est classée 27ᵉ pour la sophistication du marché, ce qui reflète le soutien important apporté par le pays aux entreprises innovantes pour accéder aux capitaux et aux marchés, a noté la NIA.
Les dépenses intérieures brutes du pays en matière de R&D sont restées en tête pour la sixième année consécutive, ce qui témoigne des investissements du secteur privé dans les innovations afin de renforcer la compétitivité.
La Thaïlande dépassée par ses voisins en Asie du Sud-Est
Les rivaux de la Thaïlande en Asie du Sud-Est gagnent du terrain en matière d’innovation mondiale, avec Singapour en tête (5ᵉ), suivie de la Malaisie (34ᵉ), du Vietnam (44ᵉ) et des Philippines (50ᵉ).
De 2000 à 2023, les dépenses de R&D de la région ont augmenté à un taux de croissance annuel composé de 8,5 %, atteignant près de 60 milliards de dollars américains en termes réels.
La hausse de 134 % des financements par capital-risque en 2021 souligne également l’expansion des écosystèmes de start-ups en Asie du Sud-Est.
Le classement de la Thaïlande la place parmi les économies à revenu intermédiaire supérieur dont les performances sont conformes à leur niveau de développement, note le GII.
Les champions mondiaux de l’innovation en 2025
La Suisse reste le leader mondial de l’innovation en 2025, en tête du GII pour la 15ᵉ année consécutive, tandis que la Suède et les États-Unis occupent respectivement la deuxième et la troisième place pour la troisième année consécutive.
La Corée du Sud arrive en quatrième position, son meilleur classement à ce jour.
Ces pays très performants partagent des atouts communs : une forte intensité de R&D, des institutions de classe mondiale, un système éducatif solide et un secteur privé très innovant.
À retenir
- La Thaïlande chute à la 45ᵉ place du classement mondial de l’innovation 2025 (contre 41ᵉ en 2024).
- Causes principales : faible capital-risque, absence de licornes et recul des infrastructures.
- La R&D progresse, passant de la 71ᵉ à la 53ᵉ place grâce aux investissements privés.
- Les voisins régionaux progressent : Singapour (5ᵉ), Malaisie (34ᵉ), Vietnam (44ᵉ), Philippines (50ᵉ).
- Objectif de la NIA : remonter à la 39ᵉ place avec un fonds de 4 milliards de bahts.
Voir aussi :
La Thaïlande se hisse à la 41ᵉ place de l’indice mondial de l’innovation 2024
Vietnam : le nouveau tigre économique qui menace la Thaïlande
Thaïlande : l’éducation en crise, les élèves mal classés au niveau mondial
Compétitivité : la Thaïlande dégringole de 5 places dans le classement IMD
Source : Bangkok Post
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3 commentaires
Quelques milliards de baths investit dans des compagnies pour rehausser le niveau des inventions…..ok, c’est cool, merci, ça va mettre du beurre dans les épinards…
Je pense qu’investir dans le niveau tellement bas de l’éducation des enfants serait pas mal aussi.
Pas grand-chose à ajouter sur l’analyse assez fouillée des experts relatés dans cet article.
Mais, pour redescendre à un niveau de lecture sans données techniques spécifiques et pour rejoindre les médias français de ces dernières semaines, toutes tendances confondues, et particulièrement en ce jour du 18 septembre 2025, journée de mouvements sociaux, grèves, manifestations et blocages en tous genres, je ferais un parallèle verbal en reprenant le leitmotiv de nombreux médias et réseaux sociaux concernant les finances dans le rouge, les difficultés politiques et économiques des 2 pays…
Et dans les 2 cas, une question me vient directement à l’esprit pour la Thaïlande après lecture et re-lecture à tête reposée des différents points de cette analyse : MAIS OU VA L’ARGENT PUBLIC ???
Je n’ai pas la réponse, mais manifestement, pas là où il devrait aller, c’est une évidence, sinon, la Thaïlande ne serait pas là où elle est sur le plan économique, alors que tous ses voisins asiatiques progressent dans le même temps.
Il y a donc, à ce point de vue, au minimum, une mauvaise gestion des recettes de l’État par les pouvoirs politiques pour redresser une situation sociale et économique qui se dégrade depuis les dernières élections législatives de 2023. Les choix des priorités ne sont manifestement pas les bons pour maintenir une économie globale en bonne santé…
Et je ne parle même pas de hausse qualitative, car pour cela, il faudrait que les investisseurs internationaux voient en la Thaïlande un pays dont les responsables politiques, économiques et financiers sont capables de mettre en œuvre les mécanismes d’une prospérité par une gestion adaptée aux exigences d’une réalité actuelle vers un ordre économique mondial en pleine révolution…
La Thaïlande et sa classe politique possède-t-elle, en moyens humains, la capacité de le faire ?
Au vu de l’évolution de la situation globale depuis fin 2023, j’en doute de plus en plus !
Bonjour,
L’INNOVATION est-elle encore source de progrès ?
Ce terme a envahi notre langage sans être relié à aucune finalité positive claire.
Je rappelle que le progrès est l’évolution d’une société qui donne l’espoir aux parents que leurs enfants vivront mieux qu’eux.
Quand « INNOVATION » signifie systématiquement plus de contrôle, façon U.E. ou Chine, je dis qu’il faut arrêter de se bercer d’illusions.
Nous sommes sur une route pavée de bonnes intentions, mais bel et bien à sens unique vers l’enfer.
Alors, si la Thaïlande y traine un peu la patte, qu’elle se rassure : « Chi va piano, va sano e va lontano ».
En tout cas, moi, c’est pour ça que je l’aime.
Echo