Accueil 2025, l’année noire du tourisme en Thaïlande : la machine s’est enrayée

2025, l’année noire du tourisme en Thaïlande : la machine s’est enrayée

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Femme dans une piscine sur un toit avec vue sur Bangkok

Après quatre années de rebond post-pandémie, le tourisme thaïlandais a enregistré sa première contraction en 2025.

Enlèvements, séisme à Bangkok, conflits régionaux et instabilité politique ont sapé la confiance des voyageurs, contraignant l’Office du tourisme à revoir ses prévisions à seulement 33 millions d’arrivées.

À retenir
  • Le tourisme thaïlandais a enregistré en 2025 sa première contraction depuis la pandémie, avec seulement 33 millions d’arrivées prévues.
  • Enlèvements de touristes chinois, séisme à Bangkok, conflit avec le Cambodge et instabilité politique ont fortement sapé la confiance des voyageurs.
  • Les grandes campagnes de relance, comme « Amazing Thailand Grand Tourism and Sports Year », n’ont pas produit l’effet attendu.
  • Face à la concurrence du Vietnam, du Japon et de la Chine, la Thaïlande perd du terrain sur les marchés régionaux.
  • Les professionnels misent sur un rebond à 35,5 millions de visiteurs en 2026, à condition qu’aucune nouvelle crise majeure ne survienne.

Avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement après les élections générales prévues en février 2026, les opérateurs touristiques espèrent que le secteur redeviendra une priorité et retrouvera son rôle de moteur clé de l’économie thaïlandaise.

Des campagnes de relance ambitieuses mais inefficaces en 2025

Cérémonie lors du lancement du programme "Amazing Thailand Grand Tourism and Sports Year 2025" le 2 février 2025

Cérémonie lors du lancement du programme « Amazing Thailand Grand Tourism and Sports Year 2025 » le 2 février 2025. Photo : TAT

Au début de l’année 2025, le gouvernement dirigé par le parti Pheu Thai avait pour objectif de ramener le nombre d’arrivées touristiques au même niveau qu’en 2019.

La campagne « Amazing Thailand Grand Tourism and Sports Year » devait attirer 39 millions de visiteurs et générer 3 500 milliards de bahts.

Voir : La Thaïlande prévoit une année 2025 grandiose pour les voyages

Cependant, plusieurs événements ont incité les compagnies aériennes à réduire leur capacité en raison de la faiblesse de la demande.

Le plus important a été l’enlèvement de l’acteur chinois Wang Xing, qui a été attiré hors de Thaïlande vers un centre d’appels frauduleux en Birmanie.

D’autres touristes chinois avaient été enlevés avant, et la Thaïlande se contentait de faire libérer certains otages qui avaient eu la chance d’avoir été cités dans les médias, mais sans jamais expliquer si c’était dû à des pourparlers ou au paiement de rançons.

Mais l’enlèvement de l’acteur a provoqué une onde de choc sur le marché chinois, qui a connu une forte baisse des réservations du premier trimestre jusqu’à la fin de l’année.

Après cela, le royaume a dû réagir et a lancé une campagne contre les réseaux d’escrocs birmans protégés par la brigade des gardes-frontières karens (BGF), un allié de la junte militaire birmane.

Voir : Sous la pression de la Chine, la Thaïlande s’attaque enfin aux centres d’appels

En mars, un tremblement de terre a secoué Bangkok, provoquant l’effondrement du bâtiment de la Cour des comptes et érodant davantage la confiance des touristes qui ont vu des scènes effrayantes dans des vidéos virales.

Même si le gouvernement précédent a tenté de faire de la Thaïlande un centre régional pour les festivals, notamment avec le Maha Songkran World Water Festival, l’effet sur l’industrie est resté limité.

Il a également approuvé l’organisation des premiers événements de musique électronique Tomorrowland en Asie entre 2026 et 2030, sans que ces annonces ne suffisent à relancer durablement le secteur.

Le programme de subventions de voyages « Tiew Thai Khon La Khrueng » destiné aux Thaïlandais a été lancé pendant la basse saison, mais il a été vivement critiqué pour son système instable et peu pratique, ce qui a incité plusieurs hôtels à ne pas y participer.

En outre, le projet de loi controversé visant à légaliser les casinos dans les complexes de divertissement a été rejeté.

La Thaïlande a également dû faire face à une concurrence touristique plus forte de la part de ses rivaux, le Vietnam, le Japon et la Chine.

Mais les difficultés du secteur ne se limitaient pas à la Thaïlande.

Le tourisme mondial a également ralenti à la suite de l’instauration de nouveaux droits de douane américains et de la poursuite de la guerre commerciale avec la Chine, tandis que le conflit entre Israël et le Hamas a perturbé les vols au Moyen-Orient en milieu d’année.

Crises politiques et tensions régionales : le choc fatal pour le tourisme thaïlandais

Des agents gardent une barricade après avoir fermé le poste-frontière de Ban Khlong Luek dans le district d'Aranyaprathet, dans la province de Sa Kaeo, le samedi 7 juin 2025

Des agents gardent une barricade après avoir fermé le poste-frontière de Ban Khlong Luek dans le district d’Aranyaprathet, dans la province de Sa Kaeo, le samedi 7 juin 2025. Photo : Radio Sa Kaeo

Le déclenchement du conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge en mai a porté un coup fatal aux provinces frontalières de l’est.

La destitution de l’ancien Premier ministre Paetongtarn Shinawatra, suite à la divulgation d’appels téléphoniques avec le président du Sénat cambodgien Hun Sen, a perturbé les mesures de relance du tourisme, notamment les vols intérieurs gratuits pour les touristes étrangers.

Les professionnels misent sur un rebond dès 2026

Touristes dans l'aéroport de Suvarnabhumi

Des touristes dans l’aéroport de Suvarnabhumi. Photo : Pravit Rojanaphruk

Chai Arunanondchai, président du Conseil du tourisme de Thaïlande, a déclaré que 2025 était la preuve que le tourisme était très sensible à des facteurs incontrôlables.

D’après lui, en 2026, s’il n’y a pas d’événements imprévus, le tourisme thaïlandais devrait rebondir pour atteindre au moins 35,5 millions d’arrivées étrangères, un niveau comparable à celui de 2024.

Cette reprise serait soutenue par l’augmentation du nombre de vols internationaux, l’organisation de grands événements et des mesures de marketing déjà programmées pour l’an prochain.

Bien qu’elle soit dirigée par un gouvernement intérimaire, la Thaïlande devrait utiliser tous les moyens disponibles pour rétablir la paix à la frontière et atténuer l’impact sur les provinces touchées par les inondations, a déclaré M. Chai.

Les opérateurs touristiques ont admis qu’ils pourraient devoir attendre la mise en place de grands projets de relance jusqu’à l’élection d’un nouveau gouvernement, ce qui ferait perdre des opportunités à la Thaïlande, a-t-il déclaré.

Le nouveau gouvernement devrait donner la priorité au tourisme et à l’amélioration de l’économie afin de relancer les dépenses des voyageurs locaux, a déclaré M. Chai.

En outre, les nouveaux décideurs politiques devraient se concentrer sur les investissements dans les infrastructures, notamment les trains à grande vitesse, les nouveaux aéroports et les attractions artificielles, afin de renforcer la compétitivité du pays, a-t-il ajouté.

Selon un rapport de SiteMinder, une plateforme de réservation hôtelière et de gestion des revenus, la Thaïlande restera parmi les 10 destinations préférées en Asie-Pacifique en 2026, aux côtés de Singapour, de l’Inde, de l’Indonésie, de la Chine et de l’Australie.

Supakrit Phansomboon, directeur national pour la Thaïlande chez SiteMinder, a déclaré :

« Le pays devrait continuer à promouvoir ses atouts en matière de gastronomie, d’hospitalité et de tourisme de bien-être, tout en modernisant ses infrastructures afin d’accroître sa compétitivité.

Le secteur du tourisme a déjà dépassé la période de demande refoulée, pendant laquelle les hôtels pouvaient augmenter leurs tarifs de 20 à 30 %.

Les opérateurs doivent adopter des stratégies de tarification dynamiques qui s’alignent sur la demande de chaque marché et destination spécifique. »

Reste à savoir si la Thaïlande saura transformer cette promesse de rebond en une véritable relance, après l’année la plus instable qu’ait connue son tourisme.

Voir aussi :

La Thaïlande vise 39 millions de touristes en 2026, mais le baht menace

Thaïlande : les arrivées de touristes étrangers chutent de 7,25 % en 2025

De touriste à résident, la Thaïlande change tranquillement

La Thaïlande mise sur le retour en force des touristes chinois, +40 % en 2026

Chute du tourisme en Thaïlande : 32 millions de visiteurs seulement en 2025


Source : Bangkok Post

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1 commentaire

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HANSSON 29 décembre 2025 - 12 h 26 min

Beaucoup trop tôt pour faire des plans sur la comète « Tourisme » de 2026 !

Est-ce qu’elle va prodiguer ses bonnes ondes électromagnétiques sur la Thaïlande ou va-t-elle se disloquer en poussière et s’auto-détruire en entrant dans l’atmosphère au-dessus du pays ?

Beaucoup trop d’incertitudes et de tensions géopolitiques et économiques pour prévoir des statistiques que d’ailleurs ne font pas (une fois, n’est pas coutume), les professionnels du secteur, en espérant timidement atteindre (oh joie suprême !) les chiffres de 2024…

Les membres des classes dirigeantes socio-économico-politique thaïlandaises auraient-ils reçu les bienfaits d’un état de grâce venu de l’espace lointain, là où règne la paix, la sérénité, l’intelligence, l’absence de corruption, la satisfaction du travail accompli, l’honneur, la modestie, l’amour et le respect de ses semblables (entr’autres) ?

En lisant l’article qui énumère les problèmes qui attendent la Thailande en 2026, il y a de quoi être pessimiste et pencher vers une année 2026 de « transition » (une de plus) dans le meilleur des cas.

Car avec un gouvernement en affaires courantes jusqu’à minimum fin février/ début mars (on connaît bien ce cas de figure dans nos pays européens et notamment en France et en Belgique qui sont devenus des pays experts en matière de gouvernance sans gouvernement !) et avec des intentions de votes des Thaïlandais très indécis à plus de 40%, on ne peut, comme pour le malade « tourisme », entrevoir avec un optimisme mesuré, un gouvernement en pleine santé, prêt à casser la baraque avec du sang frais, une jeunesse thaïlandaise élitiste, émergente et sortie tout droit des facultés universitaires prestigieuses en sciences politiques et de droit ?

Malheureusement, les vieux briscards et autres ancêtres s’appuyant sur leur canne conservatrice pour rester debout et bombant leur torse couvert de barrettes honorifiques et de médailles sur les affiches électorales ont la dent dure et, malgré les preuves, au fil des gouvernements successifs, de leur incompétence partielle ou totale, et pour certains, de leur implication dans des affaires publiques entachées de compromission, pots de vin au autres manœuvres corruptrices, seront bien présents en haut des bulletins de vote des différents partis autorisés à se présenter au choix des Thaïlandais le 8 février prochain…

Mon Dieu,… pour la première fois depuis que je participe en tant que spectateur dubitatif aux péripéties des élections législatives et périodes de coups d’État, je vous avoue que pour l’après-élection de 2026, j’ai vraiment peur de ce qui va se tramer dans les couloirs du parlement et de l’establishment thaïlandais pour nous servir une nouvelle soupe gouvernementale qui pourrait être la plus indigeste depuis longtemps…

Alors pour rompre avec la tradition et faire preuve d’innovation provocatrice, je souhaite pour la Thaïlande, les Thaïlandais(e)s et nous mêmes, expatriés « bien-heureux », une moins mauvaise nouvelle année possible !

Voilà, c’est dit, c’est fait et là dessus, vais me servir un petit apéro avec une crêpe Suzette… !

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