Les professionnels du tourisme alertent : la Thaïlande pourrait perdre son statut de destination phare pour celui de choix parmi tant d’autres.
Face au recul des voyages asiatiques et à une possible baisse de 7 % des arrivées, ils demandent au Premier ministre Anutin Charnvirakul des mesures urgentes pour éviter un déclin durable.
La baisse des visites asiatiques est principalement due aux affaires d’enlèvements de touristes en Thaïlande par les centres d’appel frauduleux en Birmanie et au Cambodge.
Le mardi 18 novembre, une délégation représentant cinq grandes associations touristiques a rencontré le Premier ministre afin de lui présenter des mesures urgentes de relance pour l’industrie touristique thaïlandaise en 2025, dans un contexte de ralentissement régional.
Une chute possible de 7 % des arrivées étrangères en 2025

Touristes dans un aéroport. Photo : Bangkok Post
Plusieurs marchés asiatiques et de l’ASEAN connaissent une baisse des voyages à l’étranger, et les arrivées étrangères en Thaïlande pourraient chuter d’environ 7 % l’année prochaine par rapport à 2024.
La délégation, composée du Conseil du tourisme de Thaïlande (TCT), de l’Association des agents de voyage thaïlandais (ATTA et TTAA), de l’Association des hôtels thaïlandais (THA) et de l’Association des compagnies aériennes thaïlandaises (AAT), a présenté ses propositions.
Elle recommande des mesures immédiates sur trois mois, axées sur le renforcement de la sécurité, le rétablissement de la confiance et la lutte contre les sentiments négatifs exprimés sur les réseaux sociaux.
Les mesures urgentes demandées pour les trois prochains mois

Touristes sur une plage du parc national de Mu Ko Similan, dans la province de Phang Nga. Photo : Karnjana Karnjanatawe
Les principales propositions comprenaient :
- Une campagne mondiale de sécurité pour rétablir la confiance
- Des incitations tarifaires plus fortes pour les billets d’avion nationaux et internationaux
- Des mesures fiscales visant à stimuler le tourisme
- Une communication proactive pour prévenir l’atteinte à la réputation
À moyen et long terme, le secteur privé a exhorté le Comité national de la politique touristique à mener six axes de travail clés :
- Réformer les lois sur le tourisme
- Élever les normes de service nationales
- Améliorer les infrastructures, en particulier dans les villes secondaires
- Promouvoir l’investissement dans de nouveaux produits touristiques de classe mondiale
- Créer une identité de marque rafraîchie et convaincante pour la Thaïlande
- Renforcer la compétitivité grâce au développement durable
Ils ont averti que sans une action gouvernementale rapide, la Thaïlande risquait sérieusement de passer du statut de « destination de choix » à celui de « simple option parmi d’autres » dans les futures décisions de voyage.
Anutin promet un soutien rapide et un plan coordonné

Le Premier ministre Anutin Charnvirakul lors de sa rencontre avec des associations touristiques, le mardi 18 novembre 2025. Photo : The Nation Thailand
Le Premier ministre Anutin a rassuré les associations en leur affirmant que le tourisme était une priorité absolue pour son gouvernement.
Il a souligné que sa récente visite en Chine avait ouvert de nouvelles opportunités grâce au dialogue entre les deux gouvernements (G2G), créant ainsi un espace pour que le secteur privé négocie une augmentation des voyages entre la Chine et la Thaïlande.
Il a ajouté que les discussions avec Pékin pourraient s’accélérer :
« Si le Premier ministre chinois se rend en Thaïlande pour de nouvelles discussions bilatérales, l’Autorité thaïlandaise du tourisme pourrait proposer un protocole d’accord touristique afin de renforcer la coopération à long terme et de promouvoir les voyages durables entre les deux pays. »
- La Thaïlande pourrait perdre son statut de destination touristique phare en 2025.
- Cinq grandes associations réclament des mesures d’urgence au gouvernement.
- Anutin promet un plan coordonné et une coopération renforcée avec la Chine.
Voir aussi :
Fin des restrictions sur l’alcool en Thaïlande : soulagement pour le tourisme
Le tourisme en Thaïlande continue de chuter, mais les recettes augmentent
Tourisme en Thaïlande : boom attendu des voyageurs américains
Thaïlande : la taxe touristique devrait encore être reportée
Source : The Nation Thailand
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1 commentaire
Alors, reprenons une à une les propositions et demandes de ces associations :
1. Une campagne mondiale de sécurité pour rétablir la confiance : avant de mener une « campagne mondiale » sur la sécurité et la confiance, ne faudrait-il pas d’abord travailler au niveau national pour rétablir cette sécurité à un niveau d’excellence le plus proche possible de 100%, en mettant en place, sur le terrain et avec une présence opérationnelle rapide et efficace, des forces de police travaillant au bien-être de la population thaïlandaise et des touristes, sans corruption et en appliquant strictement les lois avec une tolérance « zéro » ?
Quand ce niveau de sécurité sera atteint par l’action de forces de police intègres et au service du pays, peut-être pourra-t-on songer à faire la publicité au niveau mondial d’une « sécurité retrouvée et garantie ».
Encore une fois, on met la charrue avant les boeufs !!!
2. Des incitations tarifaires plus fortes pour les billets d’avion nationaux et internationaux : je doute que les compagnies aériennes qui occupent actuellement les créneaux des vols nationaux (Air Asia, Nok Air, Bangkok Airways, Lion), qui se font déjà une concurrence à coup de promotions tout au long de l’année et qui doivent remplir leurs avions au moins à 75 à 80 % de leur capacité pour garder une marge bénéficiaire qui leur évite la bascule financière, puissent encore baisser leurs prix pour des vols de 800 à 1000 km au départ de Bangkok vers le Nord ou le Sud du pays qui actuellement peuvent s’obtenir à partir de 900 à 1000 bahts le siège, hors taxes et suppléments au choix du client.
Une exception est à souligner pour Bangkok Airways qui a le monopole des vols nationaux vers Koh Samui et qui en profite bien avec des prix qui démarrent à plus de 4 000 bahts pour un vol simple au départ de Bangkok !
Pourquoi ne pas ouvrir des nouveaux créneaux de vols pour les autres compagnies, ce qui ferait jouer la concurrence, comme pour toutes les autres destinations nationales ?
3. Des mesures fiscales visant à stimuler le tourisme.
Ok, bonne idée pour le principe, mais cela dépend essentiellement du gouvernement et de la situation générale des finances publiques, du PIB et des recettes fiscales.
À voir avec le ministre des Finances et le cabinet du PM, mais au vu de la situation économique générale, je doute que le pays puisse se permettre de faire des « cadeaux » fiscaux suffisamment conséquents et ciblant les touristes pour ramener 10% de touristes supplémentaires dans les prochains mois et « boucher » le déficit par rapport à 2024.
4. Une communication proactive pour prévenir l’atteinte à la réputation : là, faudrait que les associations touristiques précisent ce qu’elles entendent par « communication proactive » et « atteinte à la réputation » et quels moyens (et la manière de les financer) envisagent-elles de mettre en place pour activer cette 4ᵉ proposition…
Vaste programme en soi avant de démarrer quoi que ce soit !!!
Quand aux mesures demandées à moyen et long terme (réformer les lois sur le tourisme, élever les normes de service nationales, améliorer les infrastructures, en particulier dans les villes secondaires, promouvoir l’investissement dans de nouveaux produits touristiques de classe mondiale, créer une identité de marque « Thaïlande » et enfin, renforcer la compétitivité grâce au développement durable), tout cela va prendre beaucoup de temps, car nécessitant la mise en place de comités de coordination avec des bureaux d’expertises et de consulting afin de faire travailler tous les acteurs ensemble dans un souci d’efficacité et de coopération globale.
Or, les associations insistent sur l’urgence de la mise en route des différents points qu’elles avancent auprès du PM Anutin, qui, actuellement, « accuse réception » de leur demande avec un discours rassurant de circonstance très « diplomatique » et proche de la langue de bois…
Aucune allusion de part et d’autre par rapport au conflit frontalier insécurisant et à une action déterminante pour lutter contre les centres d’appels frauduleux au Cambodge et en Birmanie afin de mettre un terme à leur business très lucratif !!!