Alors que la Thaïlande s’apprête à désigner son nouveau chef de la police, l’un des candidats pressentis a été perquisitionné.
Lors d’une opération très médiatisée, la maison du chef adjoint de la police nationale, le général Surachate Hakparn, un policier très médiatique surnommé « big joke » (Grosse blague) a été perquisitionné.
L’homme, reconnu pour son efficacité, son intégrité, et par le fait qu’il n’hésite pas à s’attaquer aux personnes puissantes, dérange beaucoup de monde.
Le Premier ministre Srettha Thavisin doit choisir cette semaine un nouveau chef de la police pour succéder au général Damrongsak Kittiprapas, qui prendra sa retraite le 30 septembre.
Les deux principaux candidats étaient le général Surachate Hakparn et le général Torsak Sukvimol.
Les deux policiers seraient en conflits suite à l’affaire de l’assassinat d’un policier intègre lors d’un repas organisé par un chef mafieux devant 28 policiers.
Voir : Un chef mafieux fait tuer un agent incorruptible devant 28 policiers en Thaïlande
Après l’assassinat, certains policiers ont aidé le chef mafieux, Praween Chankhlai, à s’enfuir et d’autres ont effacé les preuves.
L’un des policiers hauts gradés présents au repas, le colonel Vachira Yaothaisong, celui qui avait forcé le policier intègre, le major de police Sivakorn Saibua, à y participer pour tenter de trouver un arrangement avec le chef mafieux, s’est ensuite suicidé.
Mais des membres de l’équipe du général Surachate Hakparn, qui ont tenté de faire pression sur lui, car il était prêt à craquer, ont laissé entendre qu’il avait peut-être été suicidé.
Et le colonel Vachira Yaothaisong était un ami du général Torsak Sukvimol, l’homme qui est maintenant en bonne position pour devenir le futur chef de la police.
C’est d’ailleurs inquiétant de savoir que le maintenant probable futur chef de la police était ami avec un policier corrompu.
Opération « grande journée de nettoyage »

Intervention de la police de la cybercriminalité chez le général Surachate Hakparn, ici en T-shirt et short. Photo : The Nation.
Une opération menée par la police de la cybercriminalité le lundi 25 septembre a conduit à l’arrestation de huit officiers de police et de trois civils, a déclaré le chef de l’opération.
Les commandos de police dirigés par le lieutenant général Trairong Phiewphan, ont perquisitionné 30 sites à Bangkok, Nakhon Pathom, Samut Prakan, Khon Kaen, Loei et Roi Et, y compris six maisons appartenant au chef adjoint de la police nationale, le général Surachate Hakparn.
Ces six maisons comprennent la résidence de Surachate.
Trairong a déclaré que l’opération « Grande Journée de Nettoyage » a conduit à l’arrestation de trois civils et de huit officiers de police allant du grade de sergent à celui de général.
Il a indiqué que les trois civils étaient prétendument propriétaires de comptes bancaires utilisés pour recevoir de l’argent avant que celui-ci ne soit transféré sur les comptes des officiers de police.
Un proche collaborateur de Surachate fait partie des policiers arrêtés lors de la journée.
Trairong a déclaré qu’il n’y avait aucune preuve reliant les sites de jeux d’argent au général Surachate à ce stade de l’enquête, mais que l’enquête se poursuivrait.
Il a déclaré que tous les suspects seront emmenés à la division 5 de la police métropolitaine pour être interrogés et faire l’objet d’une procédure judiciaire.
Surachate déclare que la perquisition de son domicile est « politique »
Surachate a qualifié de malhonnête la perquisition de son domicile à Bangkok lundi matin et l’a attribuée à des manœuvres politiques au sein du Bureau de la police royale thaïlandaise.
S’adressant aux journalistes vers 12 h 40 au Club de la police, le général Surachate a déclaré que la perquisition de sa maison était malhonnête parce que, en demandant le mandat de cybercriminalité, la police n’a donné au tribunal que le numéro de la maison à perquisitionner.
Elle n’a pas indiqué au tribunal à qui appartenait la maison.
En fait, de nombreux policiers qui se sont présentés pour la perquisition savaient qu’il s’agissait de sa maison, a-t-il déclaré.
Surachate a déclaré qu’il avait d’abord refusé de les laisser entrer, mais qu’il avait cédé après s’être entretenu avec le commissaire du Cyber Crime Investigation Bureau (CCIB).
Rien d’illégal n’a été trouvé dans la maison.
Surachate a admis que huit autres officiers de police pour lesquels le CCIB avait obtenu des mandats d’arrêt étaient ses subordonnés.
Il a déclaré que leurs transactions financières devaient être examinées afin de déterminer s’ils étaient ou non impliqués dans les opérations des sites de jeux d’argent en ligne, comme le prétendent les autorités.
S’ils sont arrêtés, ils doivent être en mesure d’expliquer si les allégations sont vraies ou fausses.
Le chef adjoint de la police en difficulté a déclaré que ce qui lui était arrivé était lié à la politique au sein du Bureau de la police royale thaïlandaise.
Il avait confiance en ses hommes et ceux-ci méritaient que justice soit faite.
Si une enquête révèle qu’ils ont effectivement commis le crime allégué, ils doivent faire l’objet d’une action pénale et il ne les protégera pas, a-t-il déclaré.
Surachate a déclaré qu’il ne savait toujours pas qui avait ordonné cette perquisition, qui visait à le discréditer et à ruiner sa réputation.
Il a admis avoir traité de nombreuses affaires criminelles dans lesquelles de nombreux policiers étaient impliqués et faisaient l’objet de mandats d’arrêt ou de perquisition.
Il était normal qu’il fasse l’objet d’une certaine rancœur.
Le lieutenant général Trairong a déclaré que la perquisition de 30 maisons dans six provinces du pays découlait de l’arrestation, en juillet, de trois suspects en rapport avec 12 sites web de jeux d’argent.
La police du CCIB a alors demandé des mandats d’arrêt pour 23 autres suspects, dont huit officiers de police.
D’après les éléments de preuve recueillis au cours de l’enquête, certains des huit policiers semblaient être des administrateurs de sites de jeux d’argent, tandis que les autres étaient des coordinateurs.
Il s’est avéré qu’ils étaient dans l’illégalité depuis plus de deux mois.
Trairong a précisé que parmi les huit officiers de police figuraient un major-général et un colonel de police.
Il a déclaré que la police de la cybercriminalité qui s’est présentée pour fouiller la maison de la rue Vibhavadi 60 ne savait pas qu’elle appartenait au général Surachate, car l’enregistrement officiel du domicile indiquait que la maison appartenait à un civil.
Par conséquent, la perquisition n’était pas un acte de persécution, a-t-il déclaré.
Le Premier ministre ordonne la formation d’une commission

Photo : le général Surachate et le Premier ministre Srettha Thavisin.
Le Premier ministre Srettha Thavisin a ordonné la formation d’un comité chargé d’enquêter sur l’incident.
Il a assuré toutes les parties concernées d’un traitement équitable.
Srettha a insisté sur le fait que le comité d’enquête devait comprendre des personnes extérieures aux forces de police afin de garantir l’équité.
« Récemment, j’ai eu une conversation avec le chef de la police nationale, le général Damrongsak Kittiprapas, qui mène actuellement l’enquête.
Un comité sera probablement formé avec des personnes extérieures impliquées, car je considère qu’il s’agit d’un problème important », a déclaré M. Srettha.
M. Srettha a déclaré qu’il n’avait pas donné d’ordre spécifique car il attendait davantage d’informations.
Toutefois, il a déclaré avoir discuté avec ses conseillers de la formation d’un comité d’enquête composé de membres extérieurs aux forces de police, car ce problème est devenu grave et est lié à plusieurs autres questions.
Ils doivent réexaminer les informations et garantir l’équité à toutes les parties concernées.
Il a souligné qu’il s’agissait d’une question de confiance du public.
Le Premier ministre a confirmé que cette démarche s’inscrivait dans le cadre d’une politique de lutte contre les personnalités influentes et qu’elle serait menée parallèlement à l’action du vice-Premier ministre et ministre de l’intérieur, Anutin Charnvirakul.
Toutefois, il est essentiel de garantir l’équité à toutes les parties concernées, a réaffirmé le Premier ministre.
Rappel : le Premier ministre Srettha Thavisin est membre du Pheu Thai, un parti dirigé par Thaksin Shinawatra, un ancien policier et ancien Premier ministre qui purge actuellement une peine de prison.
Voir : Le roi de Thaïlande réduit la peine d’emprisonnement de Thaksin Shinawatra
Thaksin qui a été condamné pour conflit d’intérêts et abus de pouvoir a toujours été proche des policiers, intègre ou non et l’on sait que c’est lui qui tire les ficelles du parti.
On peut se demander s’il n’est pas derrière cette opération qui est un formidable cadeau pour les policiers qui ont des choses à se reprocher et qui étaient menacés par la possible nomination du général Surachate Hakparn comme chef de la police.
M. Srettha a fait récemment l’éloge de Thaksin, affirmant qu’il était le Premier ministre le plus populaire du pays et que lorsqu’il serait libre, il serait « imprudent de ma part de ne pas lui demander son avis ».
Suite à ces déclarations, les critiques se sont demandés qui était réellement à la tête du gouvernement : M. Sretta, ou Thaksin, qui est largement considéré comme ayant contribué à lui obtenir ce poste.
Source : Bangkok Post, Bangkok Post, The Nation Thailand, The Nation Thailand, Thai PBS World
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4 commentaires
1. Cela arrive juste avant la nomination
2. Les policiers disent qu’ils ignoraient que c’était la maison du policier le plus connu du pays.
Qui peut croire cela ?
2 mois d’enquêtes seulement, cela ressemble fort à un coup monté pour évincer un policier gênant et ne laisse rien présager de bon pour la lutte contre la corruption dans la police.
Des photos circulent maintenant montrant Surachate dans une fête avec la personne liée aux jeux d’argents en ligne elle-même liée à un des hommes de son équipe.
C’est le genre de chose facile à préparer, trouver un maillon faible dans l’équipe prêt à trahir son chef contre une grande somme d’argent, le lier à des criminels, puis inviter les criminels à une fête pour prendre une photo compromettante, et le tour est joué !
On peut aussi constater sur les photos, que malgré le fait qu’il est le numéro 2 de la police, il ne vit pas dans une luxueuse villa avec de nombreuses voitures de sport, comme certains policiers corrompus.
Je suis d’accord dans l’ensemble, mais j’ajouterais pour nuancer que l’article nous apprend que Surachate est propriétaire de 6 maisons (au moins 6, il s’agit de celles perquisitionnées, il en a peut-être d’autres non perquisitionnées), ce qui parait beaucoup pour un salaire de fonctionnaire de police, même haut gradé.
À moins qu’il n’ait hérité d’un grand patrimoine.
C’est là qu’on voit la gravité du problème de corruption en Thaïlande.
Même un policier connu pour être intègre et pour s’en prendre aux puissants et policiers corrompus, n’est pas forcément blanc comme neige lui-même si on y réfléchit bien, avec toutes ces maisons à son actif (pourquoi a-t-il besoin d’autant de maisons d’ailleurs ?).
Mais même s’il n’est peut-être pas blanc comme neige, il vaut 1000x mieux avoir quelqu’un comme lui à la tête de la police que l’un des autres voyous.
Non, en fait ces maisons appartiennent à un proche et il les loue.
Beaucoup de fausses informations sont sorties pour le décrédibiliser.
Bon, chacun va y aller de sa propre vision des choses et des évènements et il serait bien subjectif de tirer dès à présent des conclusions trop hâtives sur le suivi de cette enquête qui prend effectivement, comme le dit l’article, des allures de règlement de compte politico-policier, à la veille de la nomination d’un nouveau général en chef de la police, avec face à face, un candidat qui a des relations à présent connues et évidentes avec des policiers corrompus dans l’affaire de l’assassinat d’un major intègre lors d’une réunion avec un chef mafieux local, et un autre candidat qui a fait sa réputation comme « chasseur de corrupteurs et de corrompus » dans plusieurs affaires très médiatisées et mettant en cause des hauts gradés de la police, des directeurs et hauts responsables de milieux d’affaires et de grandes entreprises, et qui compterait parmi ses collaborateurs d’enquêtes, l’une ou l’autre personne impliquée dans l’organisation de jeux illégaux…
Et apparemment, l’un dérange l’autre…. une nomination de l’un enverrait l’autre aux oubliettes !
Une chose est certaine : la nomination du nouveau général en chef de la police se fera dans un climat peu serein et très suspicieux…
Je ne voudrais pas être à la place du PM Srettha, car la pression est évidemment mise aussi sur sa personne, avec une indépendance de décision mise à mal par les influences extérieures, qu’elles viennent des milieux policiers ou des milieux politico-carcéral (!!!). Ça pue, ça pue, ça pue !!!!