La Thaïlande perd son charme, entre hausse des prix, infrastructures vieillissantes et politique confuse, le tourisme est en perte de vitesse.
Un édito du Bangkok Post qui revient sur la baisse alarmante du nombre de touristes étrangers et les critiques des voyageurs évoqués dans ces articles :
Tourisme en crise : la Thaïlande répond aux critiques des voyageurs étrangers
Pourquoi la Thaïlande déçoit de plus en plus de touristes ?
La Thaïlande fait face à une baisse du nombre de touristes
« L’industrie touristique thaïlandaise, longtemps considérée comme un pilier économique du royaume, montre des signes clairs d’essoufflement.
La baisse récente du nombre de touristes internationaux, y compris durant les périodes de pointe comme le Songkran, ne peut être reléguée à un simple ralentissement saisonnier.
Elle doit être perçue comme un véritable signal d’alarme pour les décideurs, les autorités touristiques et l’ensemble du secteur.
Des critiques de touristes étranger virulentes et justifiées

Touristes au Wat Arun à Bangkok. Photo : The Nation Thailand
Les commentaires des touristes, largement relayés sur un post Facebook du Bangkok Post Learning qui est devenue virale, suggèrent que la Thaïlande n’offre plus le rapport qualité-prix qui faisait autrefois sa réputation.
Le riche patrimoine culturel, la cuisine de classe mondiale et la beauté naturelle de la Thaïlande ne peuvent plus garantir à nos visiteurs des expériences enchanteresses.
Leurs frustrations sont légitimes.
De nombreux touristes sont découragés par les prix gonflés ou les doubles tarifs, les procédures de visa obsolètes et la prolifération incontrôlée de la consommation de cannabis dans les lieux publics.
Hausse des prix
Les voyageurs étrangers paieraient deux à trois fois plus cher pour leur hébergement qu’il y a seulement cinq ans.
Voir : Hôtels trop chers ? La Thaïlande sous le feu des critiques
Certains rapports font état d’arnaques dans les restaurants des zones touristiques, où un dîner basique pour deux personnes peut coûter plus de 7 000 bahts (186,87 euros), soit un prix comparable à celui pratiqué dans les capitales occidentales.
Les tarifs aériens ont également augmenté, les vols en provenance d’Europe ou des États-Unis coûtant souvent trois fois plus cher qu’avant la pandémie.
Voir : Vols en Thaïlande : pourquoi les prix des billets devraient rester élevés en 2025
Même les citoyens thaïlandais se sentent de plus en plus exclus des sites touristiques de leur propre pays.
Saletés et infrastructures médiocres
Des plages jonchées de détritus aux trottoirs défoncés, en passant par les sites touristiques bondés et les problèmes de sécurité croissants, la médiocrité des infrastructures et la faiblesse de la réglementation gâchent l’expérience des visiteurs.
La Thaïlande est en train de perdre son charme.
L’odeur de cannabis partout
Alors que les décideurs politiques et leurs partisans se réjouissent de la libéralisation du cannabis, cette politique a éloigné les familles.
Certains touristes ont même cité l’odeur omniprésente de marijuana comme une raison qui les inciterait à réfléchir à deux fois avant de revenir.
Formalités complexes
Le système de visa thaïlandais ajoute des complications.
Des exigences telles que la nouvelle carte d’arrivée numérique (TDAC) sont jugées inutiles, en particulier pour les touristes âgés.
La récente proposition de réduire la durée des visas à l’arrivée de 60 à 30 jours, qui est à l’étude, va à l’encontre de l’objectif d’encourager les séjours plus longs.
Double tarification
Pire encore, il existe un sentiment de discrimination, en particulier en raison du système de tarification à deux vitesses, qui fait payer aux étrangers beaucoup plus cher que les locaux pour tout, des parcs nationaux aux taxis.
Les pays voisins en profitent
Pendant ce temps, les concurrents régionaux saisissent l’occasion pour gagner du terrain.
Le Vietnam, la Malaisie, le Cambodge et les Philippines gagnent du terrain grâce à des prix compétitifs, des infrastructures plus propres et bien d’autres atouts.
L’économie de la Thaïlande est tributaire du tourisme

Voyageurs dans l’aéroport international de Suvarnabhumi. Photo : Somchai Poomlard
Le tourisme n’est pas un luxe pour la Thaïlande, c’est une bouée de sauvetage qui contribue à environ 12 % du PIB et génère des milliards de bahts chaque année.
Il fait vivre plus de 10 millions de personnes.
À l’heure où les exportations et l’industrie manufacturière restent sous pression, le tourisme doit être protégé et revitalisé.
Le gouvernement s’est fixé pour objectif d’accueillir 37,5 millions de touristes étrangers en 2025, avec des recettes estimées à 1 780 milliards de bahts.
Mais sans réformes urgentes, ces chiffres resteront hors de portée.
Comment relancer le tourisme en Thaïlande ?

La Thaïlande doit mettre fin à la double tarification. Pancarte avec une double tarification, les prix pour les Thaïlandais sont marqués en caractères thaï. traduction : pour un adulte : 40 bahts, pour un enfant : 20 bahts. Photo : Caitlin Ashworth
Le gouvernement doit abolir le modèle obsolète de double tarification, qui nuit activement à l’image du pays.
L’écart entre les tarifs appliqués aux citoyens et aux étrangers doit être réduit ou remplacé par des stratégies plus intelligentes qui récompensent les réservations à l’avance, les voyages en basse saison ou les longs séjours, quelle que soit la nationalité.
Les problèmes liés aux transports et à l’immigration doivent être résolus.
Les procédures de visa doivent être simplifiées.
L’accès aux aéroports, les options de transport et les paiements numériques doivent être améliorés.
L’accent doit être mis non plus sur la quantité, mais sur la qualité.
Il faut investir dans des infrastructures plus propres, améliorer les normes de service et promouvoir un tourisme communautaire qui offre de l’authenticité et des revenus directs aux habitants.
La marque Thaïlande reste forte, mais les marques s’estompent lorsque la complaisance s’installe.
Dans l’esprit de nombreux voyageurs internationaux, la Thaïlande passe de « à voir absolument » à « peut-être plus tard ».
Attendre que les touristes reviennent par nostalgie est une stratégie perdante.
C’est un signal d’alarme, pas pour les touristes, mais pour nous. »
Voir aussi :
Le tourisme en Thaïlande devrait rebondir après une baisse temporaire
La Thaïlande fait face à une baisse du nombre de touristes
Thaïlande : appel à des visas plus longs pour attirer les « touristes de qualité »
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5 commentaires
À tout ça, on peut rajouter la pollution de l’air, particulièrement à Chiang mai pendant 3-4 mois voir plus, les rivières polluées à l’arsenic en provenance de Birmanie due aux exploitations d’or par des chinois, les inondations de partout au sud, mais aussi au nord (en ce moment Lamphun et Lampang tous les jours dans les quotidiens) certainement à cause d’un développement urbain qu’on peut qualifier de sauvage – les médias alternatifs qui rapportent aussi beaucoup plus la dangerosité des routes, les scams, les arnaques, les hôpitaux qui gonflent honteusement les factures…
La liste est sans fin donc c’est un juste retour de manivelle qui va etre tres tres brutal.
Vous ajoutez de l’eau à mon moulin, cher Jean, et comme je le soulignais dans un commentaire précédent sur un sujet similaire (et confirmé par un article plus récent), le Vietnam, dans une spirale de développement touristique ascendant, va devenir dans un délai d’un à deux ans, LA destination « Update » du tourisme du sud-est asiatique… le pays à visiter et où il fera bon séjourner à moindre coût avec des infrastructures adaptées à la demande, alors que la Thaïlande entre dans une ère de récession touristique avec des offres et des structures vieillissantes qui peinent à se moderniser et à répondre aux demandes et exigences d’une clientèle en perpétuelle évolution…
Longtemps partie prenante importante du PIB du pays et contribuant jusqu’à plus de 20 % de l’économie globale du Royaume, le tourisme est dans la tourmente et accentue de mois en mois, de saison en saison, une pente descendante qui ne pourra se redresser que via une guerre des prix avec ses voisins concurrents et le renouvellement de l’offre et de l’accueil…
L’âge d’or de l’année 2019 s’éloigne de plus en plus et il est probable que les prévisions pour l’année 2025 devront être revues à la baisse pour atteindre péniblement les statistiques de 2024…
Il faut beaucoup de temps et d’efforts, sans relâchements ni dérapages, pour qu’un pays se donne (et surtout garde) une image parfaite de la qualité de son tourisme international, avec toute une série de facteurs qui rentrent en ligne de compte :
Les facilités d’accès au pays (visa, passeport) et la compétence des agents chargés des contrôles aux frontières, l’accueil des infrastructures touristiques et l’accueil de sa population, la qualité et les facilités d’accès aux services, depuis les transports en commun, taxis, locations de motos et voitures, jusqu’aux agences des tours opérateurs locaux et aux organisations des excursions et treks de découverte des sites touristiques, l’offre au niveau des différentes catégories d’hôtels et des différents modes d’hébergement (studios, appartements, villas) proposés par les sites spécialisés de réservations ou par des particuliers, offre des restaurants et centres commerciaux food et non-food, sécurité des biens et des personnes assurés par les forces de police impartiales (!!!), les services d’urgence et de soins hospitaliers, les services de sécurité privés des établissements et sites touristiques, disponibilité, qualité et rapidité d’intervention des forces de sécurité urbaine et routière, des forces de police au service de la population et des touristes, et bien sûr, le niveau des prix et coûts demandés dans tous ces secteurs et j’oublie certainement d’en citer de mémoire bien d’autres…
Et il faut bien reconnaître que, depuis le début de la période qui a suivi la crise sanitaire de la pandémie Covid, la Thaïlande n’est plus parvenue à retrouver, dans tous ces domaines, le niveau qualitatif et compétitif qui était le sien jusqu’en 2019.
Il serait bien trop long de reprendre un par un tous les secteurs économiques et humains qui dépendent du tourisme international pour en faire un bilan comparatif entre l’avant et l’après covid, mais la dégradation lente et générale de tous les pans qui faisaient de la Thaïlande LE pays du tourisme accueillant, souriant et plein de charme jusqu’à l’aube de l’année 2020 est bien réel et fait la Une de l’actualité dramatique quotidienne.
Aujourd’hui, on mesure mieux, après plus de 2 ans et demi de l’ère post-covid, que le tourisme international thaïlandais a perdu sa cote de popularité et son niveau d’excellence, en empruntant une pente descendante savonneuse, accumulant problèmes après problèmes directement ou indirectement liés au tourisme (je pense notamment à la violence urbaine, aux arnaques en tout genre et à la corruption endémique) et via les expériences vécues par les touristes, accumulées et relayées par les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille.
Quand au tourisme intérieur, de plus en plus de Thaïlandais doivent renoncer à profiter des rares occasions de vacances relaxantes de 4 ou 5 jours, lors des différentes festivités et jours fériés bouddhiques ou officiels de l’État, en y consacrant leurs économies, tant ces économies se sont réduites à une peau de chagrin pour nombre d’entre eux, par les différentes hausses de prix du secteur, de la hausse de l’inflation et du coût de la vie plus généralement…
Remonter la pente va prendre du temps et au vu du climat général géo-politique de la planète, je doute que la Thaïlande, quelle que soit l’idéologie politique de ses dirigeants, parvienne à redresser la barre au mieux d’ici 2028, voir 2030… mais je ne suis loin d’être optimiste à court et moyen terme !
« Des exigences telles que la nouvelle carte d’arrivée numérique (TDAC) sont jugées inutiles, en particulier par les touristes âgés »…
Inutile, je ne sais pas, mais le formulaire est plutôt facile à remplir (avec quelques notions en anglais) et de retour à Suvarnabhumi Airport, on vous laissera même passer aux comptoirs réservés aux Thaïs si vous avez déjà votre TDAC en main.
Quant à la double tarification, pourquoi pas, si celle-ci reste raisonnable.
Je pense qu’une culbute sur un prix d’entrée de 40 à 80 bahts, serait beaucoup mieux perçue qu’un écart de 40 à 300…
La Thaïlande est devenue has been, un Disney Land qui a perdu de son charme avec des prix excessif et des thaïes obsédés par l’argent.
Pour moi, c’est terminé, je n’y reviendrai plus, je préfère la gentillesse des malais ou des laotiens.