Le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul a dissous le Parlement, ouvrant la voie à des élections générales anticipées.
M. Anutin a publié jeudi peu après 22 heures sur sa page Facebook un message indiquant qu’il « rendait le pouvoir au peuple », faisant référence à son intention de dissoudre le Parlement et d’ouvrir la voie à des élections générales anticipées.
Un vote constitutionnel à l’origine de la crise politique
Son annonce a coïncidé avec la séance conjointe du Parlement votant sur une condition pour l’adoption d’un projet de loi modificatif de la Constitution.
La session conjointe a approuvé la condition selon laquelle un projet de loi de modification de la charte pourrait être adopté à la majorité des voix du Parlement réuni en session conjointe, à condition qu’au moins un tiers des sénateurs participent au vote.
L’amendement constitutionnel était une condition fixée par le vainqueur des élections de 2023, le Parti populaire (PP), en échange de son soutien au gouvernement minoritaire de M. Anutin, qui a succédé à l’administration de Paetongtarn Shinawatra.
Le Parti populaire menace le gouvernement d’une motion de censure
Alors que la session conjointe s’orientait vers l’autorisation pour un tiers des sénateurs d’influencer l’avenir de l’amendement constitutionnel, des sources ont indiqué que le PP, parti d’opposition, prévoyait de déposer une motion de censure contre l’administration de M. Anutin.
Anutin annonce officiellement la dissolution de la Chambre
En réponse à son message Facebook, des personnalités du Parti Pheu Thai ont informé le Parlement tard dans la nuit de jeudi que le Premier ministre avait décidé de dissoudre la Chambre des représentants.
Au cours de la session conjointe qui a suivi le vote de jeudi, M. Anutin a demandé à un député de poser une question sur un futur référendum concernant l’amendement constitutionnel, afin de savoir si le public souhaitait une nouvelle charte.
Selon une source gouvernementale, M. Anutin, en fonction depuis moins de trois mois, a soumis une demande de dissolution de la Chambre pour approbation royale.
Conformément à la Constitution, les élections doivent se tenir dans un délai de 45 à 60 jours après l’approbation de cette dissolution.
La dissolution validée par décret royal
Tôt vendredi matin, la Gazette Royale a annoncé un décret royal pour la dissolution de la Chambre.
Selon cette annonce, le Premier ministre Anutin a invoqué le fait que son gouvernement ne disposait que d’une minorité de voix et était confronté à des problèmes de stabilité dans un contexte politique difficile.
La dissolution de la Chambre, a-t-il déclaré, conduirait à des élections générales, à un gouvernement majoritaire, à la stabilité et à une administration nationale harmonieuse.
Une annonce politique sur fond de tensions militaires avec le Cambodge
La déclaration de M. Anutin sur Facebook tard dans la nuit de jeudi est intervenue dans un contexte de tensions croissantes à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, où les deux parties sont engagées dans des affrontements militaires depuis le 7 décembre.
Voir : Thaïlande–Cambodge : le cessez-le-feu s’effondre, reprise des combats
Les deux nations ont échangé des tirs le long de leur frontière contestée, et chacune a accusé l’autre de provoquer l’escalade.
Retour sur l’arrivée au pouvoir d’Anutin Charnvirakul
M. Anutin a été élu Premier ministre le 5 septembre après avoir remporté un vote parlementaire.
À l’origine, il avait accepté de diriger un gouvernement intérimaire pour une période de quatre mois, dans le cadre d’un accord avec le Parti populaire visant à obtenir leur soutien avant de dissoudre la Chambre.
Il a obtenu 311 voix, bien plus que les 247 voix nécessaires sur les 492 députés de la Chambre.
Le leader du Bhumjaithai, âgé de 58 ans, a succédé à Mme Paetongtarn Shinawatra, 39 ans.
Voir : Crise en Thaïlande : Anutin peut-il relancer l’économie en quatre mois ?
Cette dernière a été démise de ses fonctions par une décision de la Cour constitutionnelle pour violation de l’éthique, après la divulgation d’un appel téléphonique en juin.
Lors de cet échange, elle semblait s’incliner devant le président du Sénat cambodgien Hun Sen, alors que les deux pays étaient au bord d’un conflit frontalier.
Voir : Une trahison de Hun Sen sème la zizanie en Thaïlande : la coalition éclate
La dissolution du Parlement ouvre désormais une période électorale décisive pour l’avenir politique de la Thaïlande.
- Le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul a dissous le Parlement, ouvrant la voie à des élections générales anticipées.
- La décision intervient après un vote parlementaire sensible sur un amendement constitutionnel et la menace d’une motion de censure.
- La dissolution a été officialisée par décret royal, avec des élections prévues dans un délai de 45 à 60 jours.
- Cette annonce survient dans un contexte de tensions militaires persistantes entre la Thaïlande et le Cambodge.
Source : Bangkok Post
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1 commentaire
N’était-il pas prévu de dissoudre le présent gouvernement, et le parlement dont il est issu depuis le remaniement du gouvernement issu des élections suite à l’éviction de la première ministre Paetongtarn Shinawatra, fille du patriarche, Taksin Shinawatra ?
C’était une promesse de l’actuel PM Anutin au Parti populaire pour le soutien de ce parti à son gouvernement minoritaire au Parlement.
À mon sens, il tient donc sa promesse, ce qui est rare en politique !!!
Ou alors, j’ai raté un épisode ?
Quoiqu’il en soit, on se dirige donc, comme envisagé dès le remaniement du gouvernement Shinawatra en gouvernement Anutin, vers des élections anticipées avant le terme législatif, ce qui est une véritable tradition politique en Thaïlande.
Quand un nouveau gouvernement émerge d’élections législatives dans ce pays, quels que soient les partis qui composent sa majorité au Parlement thaïlandais, les questions que les Thaïlandais et résidents étrangers que nous sommes se posent sont : combien de temps va-t-il tenir, combien de temps va-t-il résister aux pressions de l’opposition, à la corruption et aux autres manœuvres politico-judiciaires dans lesquelles ses membres pourraient être inculpés durant la législature ???
Bref, d’ici quelques semaines, une fois que l’euphorie des fêtes de fin d’année sera à ranger au rang des souvenirs sur les réseaux sociaux, il va falloir s’attendre à être bombardé médiatiquement parlant d’affiches, de déclarations, de manifestations, meetings et autres interventions sur les différents médias et réseaux sociaux des leaders politiques des différents partis qui se présenteront au suffrage des électeurs.
Il sera intéressant également de remarquer de quelles émergences et tendances sociopolitiques se revendiqueront les éventuels nouveaux partis et nouveaux leaders populaires (qui, il faut l’espérer, sauront éviter les erreurs des candidats précédents qui ont été évincés sous divers prétextes ou raisons politiquement et juridiquement orientées) qui pourraient faire obstacle aux partis traditionnels centristes, libéraux et de droite, alliés de la haute bourgeoisie et garants inconditionnels des traditions protectionnistes de la Royauté thaïlandaise.
Verra-t-on le retour sur la scène de la campagne électorale de leaders-symboles d’un changement profond du paysage politique thaïlandais, importants tels Pita Limjaroenrat ou encore Thanathorn Juangroongruangkit, de l’ancien parti dissous Future Forward Party, rebaptisé « Move Forward » et dont l’avenir politique reste sujet à caution, avec l’épée de Damoclès d’une inéligibilité judiciairement actée à la suite des élections de mai 2023, qui avaient vu ce parti faire une percée en tant que 2ᵉ parti du pays au nombre de sièges et premier parti au niveau du nombre des bulletins de votes.
On sait ce qu’il en est advenu ensuite et de la manière dont les partis traditionnels ont agit pour empêcher Pita d’accéder au poste de PM en formant un gouvernement réformiste, bousculant fondamentalement l’establishment thaïlandais et le socle même des statuts de la Royauté, réputés, intouchables jusqu’alors ?
Reverrons-nous ces 2 leaders, côte à côte dans les meetings, repartir en campagne électorale dans tout le pays, multipliant les apparitions médiatiques, même s’ils devront à un moment donné laisser la place à un leader de substitution « blanc comme neige » pour occuper, en cas de victoire dans les urnes, le leadership des listes électorales et le poste de PM ?
Seront-ils présents dans les rangs du Parlement et aux commandes de leur idéologie politique via un PM de substitution, telle que Paetongtarn, la fille de Taksin Shinawatra, l’a été pour son père ?
Bref, cela promet une nouvelle saga post-électorale à 2 visages : soit elle sera explosive et très disputée, ou verra-t-elle l’effondrement du parti traditionnellement choisi par les classes ouvrières et modestes, le Pheu Thai du clan Shinawatra qui a beaucoup perdu en crédibilité depuis son retour au pouvoir ?
Et dans ce cas, assisterons-nous à une baisse sensible du pourcentage des électeurs fidèles au Pheu Thai qui se tourneraient vers un nouveau parti émergeant, tout cela étant observé très attentivement par les influences et soutiens antagonistes venant de Chine ou des États-Unis sur fond de conflit armé avec le Cambodge…
Allez, encore quelques mois de patience pour savoir avec quelle sauce nous serons mangés en 2026 et les années suivantes !