Trip.com a suspendu son partenariat avec le Cambodge en raison des préoccupations liées à la cybercriminalité et des affrontements à la frontière.
Peu avant la reprise des affrontements entre la Thaïlande et le Cambodge en mai dernier, plusieurs rapports d’organisations internationales ont présenté le Cambodge comme l’une des plus grandes bases de cybercriminalité au monde.
Ces documents mettent en cause des réseaux soupçonnés de bénéficier de protections politiques au plus haut niveau du pouvoir.
Voir : Centres d’appel au Cambodge : l’étau se resserre sur la famille de Hun Sen
En octobre 2025, la Grande-Bretagne et les États-Unis ont sanctionné un réseau multinational basé en Asie du Sud-Est en gelant plus de 4 milliards de dollars d’actifs.
Ce réseau est accusé d’exploiter des centres d’escroquerie en ligne à grande échelle au Cambodge, qui utilisent des travailleurs victimes de traite pour escroquer des victimes dans le monde entier.
Voir : Coup dur pour les cybercriminels au Cambodge et en Birmanie
C’est maintenant au tour d’une grande agence de voyage de sanctionner le pays pour ces activités criminelles.
Trip.com sous pression après les alertes de sécurité de l’ambassade de Chine

Femme dans un centre d’appel.
Trip.com Group, la plus grande agence de voyages en ligne de Chine, a annoncé le jeudi 25 décembre 2025 la suspension de son partenariat avec l’autorité touristique cambodgienne.
Cette décision vise à répondre à la sensibilité accrue du public chinois concernant les questions de sécurité dans ce pays d’Asie du Sud-Est.
La société, qui exploite les sites Ctrip et Qunar en Chine continentale, a déclaré que la collaboration, initialement prévue de septembre 2025 à mars 2026, « avait été suspendue en raison des récentes alertes de sécurité émises par l’ambassade de Chine au Cambodge ».
« Le partenariat n’a jamais réellement vu le jour », a déclaré la société après que l’initiative, annoncée au début du mois, ait suscité une vive réaction en ligne.
Les voyageurs chinois ont peur d’être piégés par les réseaux criminels cambodgiens

Des clôtures barbelées sont visibles à l’extérieur d’un complexe fermé du Great Wall Park où les autorités cambodgiennes ont déclaré avoir trouvé des preuves de traite d’êtres humains, d’enlèvements et de tortures lors de raids menés contre des complexes soupçonnés de cybercriminalité dans la ville de Sihanoukville, au Cambodge, en septembre 2022. Photo : Reuters
Alors que les tensions entre le Cambodge et la Thaïlande s’intensifient, certains voyageurs chinois ont exprimé leur crainte d’être pris pour cible par des réseaux criminels transfrontaliers.
Depuis début décembre, l’ambassade chinoise a publié cinq avertissements, quatre concernant des affrontements à la frontière et un concernant des escroqueries.
Ces dernières années, des Chinois ont été attirés en Asie du Sud-Est par la promesse d’emplois bien rémunérés, ou ont été kidnappés lors de leur voyage, pour finalement se retrouver forcés de travailler sous la contrainte et la torture dans des centres d’appels.
Voir : Enfer des centres d’appel au Cambodge : un Sud-Coréen torturé à mort
L’ambassade a déclaré que 46 ressortissants chinois avaient été secourus avec succès dans des centres d’escroquerie au Cambodge depuis fin novembre.
Mais au-delà de quelques opérations largement médiatisées pour démontrer sa volonté de lutter contre ce fléau, Phnom Penh est accusé de ne pas agir véritablement contre ces centres d’escrocs.
Selon un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), ces centres d’appels frauduleux pourraient représenter entre 40 % et 60 % du produit intérieur brut du pays.
Dans sa déclaration de jeudi, Trip.com a également cherché à apaiser les craintes concernant la sécurité des données.
Le groupe a assuré que son accord avec le Cambodge « n’implique aucune coopération en matière de données et n’entraîne en aucun cas la divulgation d’informations confidentielles sur les utilisateurs ».
Son accord avec le Cambodge avait incité certains utilisateurs à menacer de désinstaller l’application de leur téléphone en signe de boycott.
Trip.com a ajouté qu’il « se soumettait à des évaluations annuelles des risques liés à la sécurité des données réseau par les autorités compétentes, et qu’il avait passé avec succès l’évaluation 2025 en octobre ».
Phnom Penh tente de rassurer malgré la tempête médiatique

Drapeau cambodgien.
Cette suspension intervient alors que le Cambodge tente d’attirer davantage de touristes chinois, avec des projets d’essai de visites sans visa pour les citoyens chinois du 15 juin au 15 octobre 2026.
Au cours des dix premiers mois de 2025, le Cambodge a accueilli environ un million de touristes chinois, soit plus de 20 % du total des 4,8 millions de visiteurs internationaux, selon le ministre du Tourisme du pays, Huot Hak.
Au début du mois, l’Office du tourisme du Cambodge a insisté sur le fait que le pays « reste sûr et entièrement ouvert » et que ses « principales destinations », notamment Siem Reap et Phnom Penh, fonctionnent « sans interruption ».
Plusieurs analystes et observateurs pensent que la reprise des combats frontaliers entre la Thaïlande et le Cambodge est une tentative de Phnom Penn pour détourner l’attention sur ses centres d’appels frauduleux.
Voir : Le Cambodge provoquerait la Thaïlande pour protéger ses centres d’escrocs
- Trip.com a suspendu son partenariat touristique avec le Cambodge après plusieurs alertes de sécurité émises par l’ambassade de Chine.
- Le Cambodge est de plus en plus présenté par des organisations internationales comme un foyer majeur de cybercriminalité en Asie du Sud-Est.
- Des réseaux d’escroquerie seraient protégés par des relais politiques de haut niveau, selon plusieurs rapports.
- Depuis fin novembre, 46 ressortissants chinois ont été secourus dans des centres d’escroquerie opérant au Cambodge.
- Cette affaire tombe au plus mauvais moment pour Phnom Penh, qui tente d’attirer davantage de touristes chinois en 2026.
Voir aussi :
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Source : Bangkok Post
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