Un faux journaliste américain menace la Thaïlande depuis le Cambodge

Un américain se faisant passer pour un journaliste de la Maison-Blanche, a accusé la Thaïlande de crime à l’encontre du Cambodge.

Michael B. Alfaro est un américain qui s’est présenté comme un journaliste et spécialiste du renseignement travaillant à la Maison Blanche et proche du président Donald Trump.

Une vidéo accusatoire basée sur les informations du Cambodge

L’américain Michael B. Alfaro avec des militaires cambodgiens.

Dans une vidéo publiée le samedi 16 août, on le voit proche de la frontière entre les deux pays, du côté cambodgien, affirmer que la Thaïlande insulte Trump en violant l’accord de paix en empêchant des villageois de rentrer dans leur village après avoir installé des barbelés.

Alfaro affirme que l’armée thaïlandaise occupe illégalement un village cambodgien, et montre de nombreux villageois assis dehors sous des abris de fortune sous la pluie.

D’après lui, des milliers de Cambodgiens sont dans la même situation, sans abris parce que la Thaïlande a envahi le territoire de son voisin.

Le porte-parole de l’armée thaïlandaise, le général de division Winthai Suvaree, a expliqué la situation à propos de ce village.

D’après le général, Ban Nong Chan, dans le district de Kok Soong de la province de Sa Kaeo, est un territoire thaïlandais utilisé pour héberger des réfugiés cambodgiens fuyant la guerre dans le pays il y a plusieurs décennies.

Après la guerre au Cambodge, la Thaïlande a continué à autoriser de nombreux Cambodgiens à rester à Ban Nong Chan pour des raisons humanitaires.

Mais cette hospitalité a été exploitée par le gouvernement cambodgien, qui aurait encouragé ses citoyens à s’installer définitivement afin que l’établissement puisse être revendiqué comme appartenant au Cambodge.

Le faux journaliste parle aussi de soldats cambodgiens kidnappés par l’armée thaïlandaise après la signature du cessez-le-feu.

Il affirme que les soldats thaïlandais avaient invité les soldats cambodgiens pour leur serrer la main et qu’ils les ont ensuite kidnappés.

D’après la Thaïlande, ces soldats ont été arrêtés après une confrontation sur le territoire thaïlandais, les 20 soldats, dont deux ont été blessés, se seraient rendu à l’armée thaïlandaise après les combats.

Les deux soldats blessés ont depuis été libérés et sont repartis au Cambodge.

La vidéo continue, reprenant une à une les informations données par le Cambodge sur le conflit, informations démenties par la Thaïlande.

De nombreux articles, diffusés par les journaux cambodgiens et repris par des responsables, ont aussi été démentis par les ambassades de plusieurs pays.

Voir aussi : Désinformation : le Cambodge perd sa crédibilité sur la scène internationale

La diffusion de ces informations, qui accusent la Thaïlande de terribles injustices, ne fait qu’exacerber la haine des cambodgiens vis-à-vis des thaïlandais, et c’est certainement le but des responsables cambodgiens, car cela détourne la population d’autres affaires.

Voir : Thaïlande – Cambodge : les civils sacrifiés pour protéger les centres d’appels ?

Alfaro affirme que quand il montrera la vidéo au président américain, la Thaïlande cessera de jouer « le patron ».

Vidéo : Le correspondant de la Maison-Blanche aux États-Unis, Michael B. Alfaro, à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande

La vidéo avec le titre originale.

Invité puis interdit d’entrer en Thaïlande

Le ministre des Affaires étrangères thaïlandais, Maris Sangiampongsa lors d’une réunion d’information avec les envoyés étrangers et des représentants des signataires de la Convention d’Ottawa basés en Thaïlande, le vendredi 15 août 2025. Photo : Thai PBS World

Dans un premier temps, la Thaïlande a invité Alfaro pour lui faire voir ce qu’il s’était passé sur son territoire, mais a finalement retiré l’invitation après avoir découvert qu’il n’était pas un vrai correspondant à la Maison Blanche.

Le contre-amiral Surasant Kongsiri, porte-parole du Centre ad hoc sur la situation à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, a confirmé que M. Alfaro n’était pas enregistré comme correspondant à la Maison Blanche et n’était affilié à aucun groupe médiatique connu.

« L’enquête a montré que Michael B. Alfaro n’avait pas le statut de journaliste reconnu.

Ses déclarations n’ont aucune crédibilité et pourraient induire le public en erreur », a déclaré M. Kongsiri, soulignant les efforts de la Thaïlande pour lutter contre la désinformation.

Voir : La Thaïlande riposte à la campagne de désinformation menée par le Cambodge

Le porte-parole du gouvernement, Jirayu Houngsub, avait d’abord proposé à l’Américain Michael Alfaro de se rendre en Thaïlande, pensant qu’il était un journaliste accrédité.

Il a ensuite admis qu’il s’agissait d’une erreur.

« Nous savons désormais qu’il n’est pas un véritable journaliste ; son invitation est annulée.

Il ne sera pas autorisé à entrer en Thaïlande », a déclaré M. Houngsub.

Des vérifications supplémentaires ont montré que M. Alfaro dirige Capitol Hill & Friends, une société de relations publiques qu’il a créée plus tôt cette année à Washington, mais que cette société n’est liée à aucun média.

Chayika Wongnapachant, conseiller du ministre des Affaires étrangères, a également qualifié les affirmations de M. Alfaro de non fondées et l’a accusé de diffuser des mensonges.

Un lobbyiste américain engagé par le Cambodge ?

L’Américain Michael B. Alfaro avec des militaires et responsables cambodgiens.

Le gouvernement thaïlandais a réaffirmé qu’il souhaitait entretenir des relations pacifiques avec le Cambodge et a fermement nié toute violation de la souveraineté cambodgienne.

« La Thaïlande n’a pas pénétré sur le territoire d’un autre pays.

Les observateurs internationaux doivent se fier à des faits vérifiés », a ajouté M. Kongsiri, avertissant que ceux qui propagent des mensonges sur la sécurité nationale s’exposent à des poursuites judiciaires.

Les publications sur X ont soutenu les conclusions du gouvernement thaïlandais, les utilisateurs soulignant le rôle de lobbyiste de l’Américain, et non celui de journaliste.

Certains ont suggéré qu’il agissait peut-être dans l’intérêt du Cambodge.

Cet épisode met en évidence les problèmes causés par les fausses informations diffusées en ligne, en particulier lors de conflits frontaliers tendus.

Les responsables thaïlandais ont exhorté le public et les médias à vérifier leurs sources avant de partager des informations, afin de ne pas aggraver des situations déjà sensibles.

Alors que les événements se poursuivent, la Thaïlande affirme rester déterminée à poursuivre les discussions avec le Cambodge sur les questions frontalières, tout en protégeant sa réputation contre toute allégation non vérifiée.

Voir aussi :

Conflit Thaïlande-Cambodge : les zones interdites aux voyageurs au 16 août 2025

La Thaïlande exige la fin de l’aide internationale au Cambodge pour le déminage

Thaïlande : 3 000 soldats cambodgiens seraient morts lors des combats

Thaïlande : le Cambodge refuse d’agir contre les centres d’appels frauduleux

La vérité dérangeante derrière le conflit Thaïlande–Cambodge

Source : CTN News