Fin du dollar ? La Banque de Thaïlande veut soutenir les règlements en yuan-baht

La Banque de Thaïlande est en discussion avec la Banque de Chine pour soutenir l’utilisation des règlements en yuan-baht afin d’atténuer le risque de change dans le contexte de la volatilité actuelle du dollar américain.

Certains économistes prévoient la fin de l’hégémonie du dollar.

Des pays producteurs de pétrole comme l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et l’Irak ont ouvert la voie à des transactions libellées en yuans avec la Chine.

La Russie a annoncé qu’elle ferait des affaires en Asie, en Afrique et en Amérique latine en utilisant la monnaie chinoise.

Le Brésil et le Pakistan s’apprêtent à faire de même avec la Chine.

L’Inde et la Malaisie viennent aussi de s’entendre pour régler leurs échanges dans leurs propres monnaies.

Dans ce contexte, la Thaïlande veut vendre ses produits dans les monnaies régionales.

Selon le gouverneur de la banque centrale, Sethaput Suthiwartnarueput, la Banque de Thaïlande et la Banque populaire de Chine ont discuté d’une coopération supplémentaire pour encourager les entreprises à utiliser le règlement en yuan-baht pour les échanges commerciaux entre les deux pays.

La Banque de Thaïlande prévoit de rencontrer son homologue chinois le mois prochain pour discuter de cette question.

En 2021, les deux banques centrales ont renouvelé leur accord bilatéral d’échange de devises yuan-baht (BSA) dans le but de stimuler le commerce et l’investissement en monnaie locale et de renforcer la coopération financière entre les deux pays.

Cet accord vise également à renforcer la confiance du secteur privé dans l’utilisation des monnaies locales pour les opérations transfrontalières.

Dans le cadre du règlement en monnaie locale, la Banque de Thaïlande a également coopéré avec le ministère japonais des finances, la Bank Negara Malaysia et la Bank Indonesia afin de soutenir l’utilisation des monnaies régionales pour les échanges et les investissements intra-asiatiques, ainsi que pour les paiements des particuliers.

M. Sethaput a déclaré que le baht a récemment fluctué par rapport au dollar en raison de l’orientation de la politique monétaire de la Réserve fédérale.

Bien que la volatilité du baht ait été plus élevée que celle des monnaies régionales en raison de facteurs externes, son niveau reste modéré par rapport à d’autres monnaies.

La fluctuation devrait se poursuivre dans un contexte d’incertitudes mondiales, a déclaré M. Sethaput.

Il a déclaré que malgré la reprise économique de la Chine après la réouverture du pays, le risque plus élevé des facteurs externes, en particulier l’incertitude économique mondiale et le ralentissement de l’économie américaine, a pesé sur les exportations thaïlandaises.

La banque centrale prévoit une baisse de 7,1 % de la valeur des exportations thaïlandaises pour le premier semestre 2023 en glissement annuel, suivie d’une croissance de 4,2 % au second semestre.

Étant donné les liens étroits entre l’économie chinoise et les économies régionales, notamment dans le secteur des services et du tourisme, les politiques d’autosuffisance de la Chine pourraient réduire la demande d’importations.

Toutefois, selon le rapport économique de la Banque mondiale sur l’Asie de l’Est et le Pacifique, la Thaïlande devrait bénéficier grandement de la réouverture de la Chine en raison de sa dépendance à l’égard de ce pays pour le tourisme et les exportations.

Voir aussi : Le nombre d’arrivées de touristes chinois en Thaïlande est plus faible que prévu

La croissance thaïlandaise sera tirée par une forte demande refoulée en Chine, a déclaré l’institution.

Si l’activité économique dans les pays en développement de l’Asie de l’Est et du Pacifique a rebondi après l’impact de la pandémie, la production reste inférieure aux niveaux de 2019 dans de nombreux pays, y compris la Thaïlande, a déclaré la Banque mondiale.

Source : Bangkok Post