La Thaïlande a introduit une réglementation plus stricte sur le cannabis, limitant son usage à des fins médicales uniquement.
Le gouvernement a reclassé les fleurs de cannabis comme plante contrôlée, imposé des conditions d’octroi de licence strictes et interdit leur vente dans les lieux publics.
Le ministère de la Santé publique a publié la nouvelle réglementation suite aux instructions de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra lors d’une récente réunion du Cabinet.
Cette mesure fait suite aux préoccupations croissantes concernant l’abus généralisé du cannabis.
Le décret récemment annoncé limite strictement son usage à des applications médicales.
L’annonce du ministère sur les herbes contrôlées (cannabis) 2025 a été signée par le ministre de la Santé publique, Somsak Thepsutin, et entre en vigueur dès sa publication au Journal officiel.
Elle abroge l’arrêté ministériel de 2022 qui avait retiré le cannabis de la liste des stupéfiants de catégorie 5 en vertu de la loi sur les stupéfiants.
La nouvelle réglementation sur le cannabis

Un ouvrier inspecte les feuilles de cannabis à la ferme Rak Jang, l’une des premières fermes autorisées par le gouvernement thaïlandais à cultiver du cannabis et à vendre des produits à des établissements médicaux, à Nakhon Ratchasima. Photo : Reuters.
Les principaux éléments de la nouvelle réglementation sont les suivants :
Reclassification des parties du cannabis
En vertu de la nouvelle réglementation, seules les parties fleuries de la plante de cannabis sont classées comme herbes contrôlées.
Obligation d’obtenir une licence
Les personnes ou organisations souhaitant rechercher, exporter, vendre ou transformer des fleurs de cannabis doivent obtenir une licence en vertu de l’article 46 de la loi sur la protection et la promotion de la médecine traditionnelle thaïlandaise.
Les titulaires de licence sont tenus de documenter la source, l’utilisation prévue et la quantité stockée, et doivent soumettre des rapports réguliers au registraire en utilisant des formats standardisés.
Restrictions de vente
Les fleurs de cannabis ne peuvent être vendues qu’entre entités titulaires d’une licence et doivent provenir de sources certifiées conformes aux bonnes pratiques agricoles et de collecte (GACP) par le Département de la médecine traditionnelle et alternative thaïlandaise.
Interdiction de vente
La vente ou la transformation du cannabis à des fins commerciales via des distributeurs automatiques ou des plateformes en ligne est strictement interdite.
La publicité est également interdite.
En outre, la vente de cannabis n’est pas autorisée dans des lieux tels que les temples ou les lieux de culte, les dortoirs, les parcs publics, les zoos et les parcs d’attractions.
Exemptions pour usage médical
Le cannabis peut être vendu à des fins médicales par :
- Des praticiens exerçant en vertu de la loi sur les professions médicales
- Des praticiens de la médecine traditionnelle thaïlandaise
- Des praticiens de la médecine traditionnelle thaïlandaise appliquée
- Des guérisseurs traditionnels agréés en vertu de la loi sur les professions de médecine traditionnelle thaïlandaise
- Des praticiens de la médecine chinoise
Les ordonnances délivrées en vertu de cette exemption doivent préciser la quantité nécessaire au traitement, avec une durée d’utilisation maximale de 30 jours.
On ne sait pas encore si des sanctions seront appliquées pour les personnes prise en possession de cannabis sans licence médicale.
Une réglementation après l’anarchie

Anutin Charnvirakul dans une ferme de cannabis à l’époque où il était ministre de la Santé, il est aujourd’hui dans l’opposition.
En 2022, la Thaïlande était devenue le premier pays d’Asie à dépénaliser le cannabis, entraînant une explosion des usages récréatifs.
En 2023, le marché du cannabis thaïlandais a généré plus de 28 milliards de bahts (739,25 millions d’euros), avec plus de 6 000 points de vente recensés à travers le pays, selon les données du ministère de la Santé.
La dépénalisation du cannabis était une politique phare du parti Bhumjaithai et de son leader Anutin Charnvirakul.
Ce revirement réglementaire arrive alors que le Bhumjaithai a quitté la coalition après la divulgation de l’enregistrement audio d’une conversation téléphonique privée entre Hun Sen, président du Sénat cambodgien, et la Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra.
Voir : Une trahison de Hun Sen sème la zizanie en Thaïlande : la coalition éclate
Avec cette nouvelle réglementation, la Thaïlande tente de trouver un équilibre entre santé publique, pressions nationales et intérêts économiques.
Mais pour les milliers d’entrepreneurs du cannabis, le virage pourrait être brutal.
Voir aussi :
Thaïlande : un certificat médical bientôt requis pour consommer du cannabis
Voyages gratuits en Thaïlande : le piège des trafiquants de cannabis
Une star de Netflix revient d’un voyage en Thaïlande avec 40 kilos de cannabis
La Thaïlande veut réglementer le cannabis tout en le gardant légal
De nombreux touristes arrêtés avec du cannabis après leurs voyages en Thaïlande
Thaïlande : politique et profits bloquent la recriminalisation du cannabis
Le marché du cannabis en Thaïlande pourrait perdre 10 milliards de bahts
Source : The Nation Thailand
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4 commentaires
Somsak, quand on regarde sa fiche Wikipédia, Encore un « pro » de la politique, il a été dans 10 ministères différents… depuis 1992, et aussi s’est vu interdire toute fonction politique pendant cinq ans…
Je ne connais pas ce Somsak, mais en FRANCE, nous avons les mêmes politicards, HÉLAS !!!
Enfin…
N’importe quoi… on dépénalise, les gens prennent acte et investissent des sommes considérables et peu après, on se met à les pourchasser…
C’est ça des politiciens responsables ?