La vigueur du baht thaïlandais bouleverse le comportement des touristes étrangers, en particulier des visiteurs européens de longue durée.
- La vigueur du baht thaïlandais réduit fortement le pouvoir d’achat des touristes étrangers.
- Les touristes sont toujours présents, mais dépensent beaucoup moins dans les bars, restaurants et commerces locaux.
- À Pattaya et dans les stations balnéaires traditionnelles, la fréquentation ne se traduit plus en revenus.
- La Banque de Thaïlande est critiquée pour avoir laissé la monnaie rester trop forte face à des concurrents régionaux moins chers.
- De plus en plus de visiteurs fidèles raccourcissent leurs séjours ou envisagent déjà de quitter définitivement la Thaïlande.
Alors que les chiffres officiels continuent d’afficher une reprise due à la haute saison, de nombreux visiteurs étrangers et résidents hivernaux de longue date à Pattaya affirment que la réalité sur le terrain est tout autre.
La vigueur persistante du baht thaïlandais modifie discrètement le comportement des touristes, réduit leurs dépenses et soulève des questions dérangeantes quant aux véritables bénéficiaires de l’économie touristique thaïlandaise.
Voir : Le baht s’envole : la devise thaïlandaise se rapproche de 30 pour un dollar
Mise à jour au 30 décembre 2025 :
Baisse surprise du baht thaïlandais en fin d’année après des mois de hausse
Ce lundi 29 décembre, 1 euro vaut 36,60 bahts et 1 dollar US vaut 31,20 bahts.
Voir : Cours du baht thaïlandais (THB) : le taux de change du jour face à l’euro
Pour les visiteurs européens en particulier, le changement monétaire a été brutal.
Il y a moins d’un an, le taux de change oscillait autour de 37-38 bahts pour un euro.
Aujourd’hui, il est plus proche de 36, voire parfois plus fort.
La différence peut sembler marginale sur le papier, mais sur un séjour de trois à quatre mois, cela se traduit par une perte de pouvoir d’achat de plusieurs dizaines de milliers de bahts.
Des touristes toujours présents, mais un pouvoir d’achat en chute libre
Des touristes font la queue à un guichet de change. Photo : Bangkok Post.
« Avant, je dépensais entre 300 000 et 400 000 bahts (8 197 et 10 929 euros) pendant un séjour de trois mois en hiver, car la Thaïlande me semblait bon marché et en valait la peine », explique un visiteur de longue durée à Pattaya.
« Aujourd’hui, je dépense à peine 100 000 bahts (2 732 euros), je ne bois pas, je ne mange pas au restaurant, je fais mes courses sur les marchés locaux et je cuisine dans mon appartement.
Les prix ont explosé. »
Ce genre d’histoire est de plus en plus courant.
Les visiteurs qui fréquentaient autrefois les bars, les restaurants, les salons de massage et les petites entreprises familiales disent qu’ils surveillent désormais chaque baht, non pas parce qu’ils sont des « touristes bas de gamme », mais parce que la proposition de valeur a radicalement changé.
La volonté d’attirer un “tourisme de meilleure qualité” remis en question
Voyageurs dans l’hôtel Kata Rocks à Phuket.
Beaucoup s’indignent lorsqu’ils entendent dire que la Thaïlande est simplement en train de passer à un « tourisme de meilleure qualité ».
Voir : Adieu les voyages à petits prix, la Thaïlande cible les touristes riches
« Si l’idée est que seuls les riches devraient venir, alors dites-le clairement », a fait remarquer un autre visiteur étranger.
« Mais ne prétendez pas que les dépenses du tourisme de masse ne se sont pas effondrées.
Nous sommes toujours là, mais nous ne dépensons plus. »
À Pattaya, la fréquentation ne rime plus avec revenus
Touristes sur une plage de Pattaya. Photo : Pattaya Mail
L’impact est particulièrement visible dans les zones touristiques traditionnelles de Pattaya.
Les bars ouvrent moins souvent, les restaurants fonctionnent avec un personnel réduit et les réductions accordées par les hôtels sont plus importantes que ne le suggèrent les statistiques d’arrivée.
Les chefs d’entreprise admettent discrètement que la fréquentation ne se traduit plus en revenus comme avant.
Les économistes avertissent que le problème dépasse le cadre du tourisme.
La vigueur du baht nuit également aux exportations, mettant sous pression les fabricants et les petits exportateurs déjà confrontés à une hausse des coûts.
Voir : Baht trop fort : la Thaïlande est en train de perdre la bataille du riz
Les détracteurs affirment que la Banque de Thaïlande (BoT) a fait preuve d’une prudence excessive.
Elle a laissé la monnaie rester forte alors que des concurrents régionaux comme le Vietnam et les Philippines deviennent des alternatives de plus en plus attrayantes pour les voyageurs sensibles aux prix.
« Les touristes ne disparaissent pas du jour au lendemain, ils s’adaptent », explique un analyste du tourisme.
« Ils raccourcissent leurs séjours, dépensent moins ou choisissent d’autres pays la fois suivante.
C’est exactement ce qui se passe actuellement. »
Touristes fidèles en partance : le début d’un lent désengagement
Une touriste prend une photo du sanctuaire de la vérité à Pattaya. Photo : Bloodua
Certains visiteurs de longue date affirment qu’ils prévoient déjà une stratégie de sortie, partageant leur temps entre la Thaïlande et des destinations moins chères, voire quittant complètement le pays.
D’autres soulignent l’ironie de la situation : alors que les touristes ordinaires et les petites entreprises sont perdants, les Thaïlandais fortunés bénéficient d’un pouvoir d’achat plus élevé à l’étranger.
« Les gagnants sont les élites qui font leurs achats à l’étranger », a déclaré sans détour un visiteur.
« Les perdants sont les hôtels, les bars, les restaurants et l’économie locale thaïlandaise. »
Alors que la Thaïlande se dirige vers ce que beaucoup craignent d’être une basse saison précoce dès la mi-janvier, les critiques affirment qu’il est temps d’arrêter de se réjouir des chiffres d’arrivée et de commencer à se pencher sur le pouvoir d’achat, la valeur et la confiance.
« Les gens continueront à venir », a conclu un visiteur.
« Mais ils ne dépenseront plus autant qu’avant.
Et lorsqu’ils partiront, ils ne reviendront peut-être pas. »
Voir aussi :
2025, l’année noire du tourisme en Thaïlande : la machine s’est enrayée
La Thaïlande vise 39 millions de touristes en 2026, mais le baht menace
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Thaïlande : cinq nouvelles liaisons avec l’Europe dopent le tourisme
Visa Thaïlande : de nombreux touristes refoulés, le flou des règles inquiète
Source : Pattaya Mail
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3 commentaires
Quand, effectivement l’herbe est plus verte ailleurs !!!
Article très réaliste sur la situation réelle, présente et future et le visage que le tourisme thaïlandais, national et international, va nous montrer à l’aube et durant l’année 2026, à l’opposé, comme cité, des déclarations et statistiques relevées dans les médias par certains responsables des secteurs concernés, qui pèchent par manque de réalisme, en espérant duper les candidats du tourisme de masse, le seul qui a toujours fonctionné avec des résultats positifs pour le PIB thaïlandais.
C’est sans compter sur le bouche à oreille et les centaines de sites et forums de discussions sur le Web qui trahissent un optimisme qui n’a plus sa place dans les discours et les campagnes publicitaires infructueuses, qui en plus, coûtent un paquet de THB au prix fort en enrichissant sans aucun résultat positif pour les commerçants, les sociétés publicitaires spécialisées.
Donc, Messieurs les responsables du tourisme thaïlandais, responsables à tous les niveaux de pouvoir et à la tête des structures décisionnelles de tout le secteur commercial, il serait temps d’avoir les yeux en face des trous, de bien les ouvrir et de faire fonctionner vos neurones (hello…Is anyone, here ?) pour mettre en place la méthodologie et la logistique nécessaires pour appliquer les bonnes dispositions économiques, financières et budgétaires, empêchant le tourisme actuel de passer de l’état de malade convalescent à celui de léthargie comateuse bientôt sous perfusion…
Et oui, ce bath qui reste fort en dépit du bon sens et de la réalité économique du pays, cela doit bien profiter à quelques uns…
Et comme ailleurs, ces riches se contrefichent du peuple pourvu qu’ils puissent se goinfrer.
Cela dit, la vie reste quand même moins chère que chez nous.
Donc si l’on trouve un billet d’avion à prix intéressant, c’est toujours une bonne destination.