Une campagne visant à débarrasser la Thaïlande des « personnalités influentes néfastes » sera lancée dans tout le pays le 1ᵉʳ décembre.
Cette campagne a été mise en place après l’assassinat d’un policier incorruptible par Praween Chankhlai, un chef mafieux, lors d’un repas auquel participaient de nombreux policiers, le mercredi 6 septembre à Nakhon Pathom.
Après le meurtre, des policiers ont aidé le chef mafieux à s’enfuir tandis que d’autres ont effacé les preuves.
Voir : Un chef mafieux fait tuer un agent incorruptible devant 28 policiers en Thaïlande
Mais, malgré leurs efforts pour étouffer l’affaire, le crime a fait la une des journaux et a provoqué un choc dans le pays.
Photo du major Sivakorn Saibua, le policier assassiné par l’homme de main de Praween Chankhlai parce qu’il avait refusé de se laisser corrompre.
Après le meurtre, le ministre de l’Intérieur, Anutin Charnvirakul, avait déclaré qu’il avait chargé son adjoint, Chada Thaiset, et tous les gouverneurs de province de recueillir des informations sur les chefs locaux impliqués dans des gangs mafieux et de les inscrire sur une liste noire.
Voir : La Thaïlande veut mettre les chefs mafieux sur liste noire
La liste étant constituée, les responsables vont maintenant s’attaquer à ces individus influents qui vivaient jusqu’à présent au-dessus des lois.
Le vice-ministre de l’Intérieur, Chada Thaiseth, a déclaré le mardi 21 novembre que le ministère de l’Intérieur sera le fer de lance de la campagne visant à garantir la sécurité publique et la transparence de l’administration locale.
Selon le ministère de l’Intérieur, l’objectif est d’éradiquer les individus dits de « catégorie rouge » dans un délai de trois mois.
Cette liste de personnalités influentes, un euphémisme pour désigner les escrocs influents, a été dressée depuis septembre à partir des informations fournies par le public via la ligne d’assistance téléphonique du ministère.
Les noms des suspects sont divisés en catégories rouge et jaune.
La catégorie rouge regroupe les suspects directement accusés d’actes répréhensibles dans des affaires pour lesquelles il n’existe pas de preuves suffisantes pour procéder à une arrestation.
Les suspects de la catégorie jaune, moins prioritaires, doivent faire l’objet d’un suivi plus approfondi.
Mercredi, M. Chada a déclaré à la commission de l’administration de la Chambre des représentants qu’il y avait 180 « personnes influentes » opérant dans toutes les provinces de Thaïlande, à l’exception de dix d’entre elles.
Les enquêteurs suivront leurs traces financières, leurs antécédents fiscaux et leurs associations commerciales, a-t-il déclaré.
« Notre objectif est de prendre les mesures les plus sévères à l’encontre des personnalités influentes du groupe rouge et de leurs associés afin de montrer l’exemple aux autres », a-t-il déclaré.
« Dans les trois mois suivant le lancement de la campagne, les personnes appartenant à ce groupe auront disparu. »
Les autorités provinciales doivent rendre compte des résultats de l’opération tous les mois.
M. Chada a déclaré que les personnalités influentes impliquées dans le trafic de stupéfiants et les prêts illégaux seraient les cibles privilégiées, car leurs activités sont celles qui affectent le plus les communautés locales.
En ce qui concerne les suspects de la catégorie jaune, le ministère chargera les agences de vérifier les faits et de rassembler les preuves et les témoins afin de constituer des dossiers à leur encontre.
M. Chada a déclaré que son objectif était de se débarrasser de ce groupe en six mois, les autorités provinciales devant rendre compte au ministère des progrès de l’enquête tous les deux mois.
M. Chada a précisé que les fonctionnaires locaux, notamment les vice-gouverneurs, les chefs de district, les chefs de sous-district, les chefs de village, les médecins de district, les comités de village et les corps de défense volontaires, contribueront à la collecte d’informations sur les personnalités influentes.
Il reste à espérer que toutes les personnalités influentes, même celles qui pourraient avoir une influence sur les membres de la coalition actuellement au pouvoir, seront jugés…
Voir aussi :
Un nouvel écosystème pour lutter contre la corruption en Thaïlande
La police thaïlandaise doit servir le peuple, pas les puissants
Inquiétude à propos des mafias étrangères en Thaïlande
Source : The Nation Thailand
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2 commentaires
Vu la photo du jeune policier exemplaire, mon cœur est profondément attristé à cause de son décès…
Parce qu’il a refusé la corruption qu’il en est mort… paix à son âme.
OM ma ni pad mehum…
Que son intégrité devienne le plus lumineux phare de la terre pour sauver les bateaux en perdition, en pleine tempête et que les marins trouvent leur salut dans cette effrayante obscurité où règne le Mal !
Seulement 180 personnes « influentes illégalement » seraient impliquées directement dans le syndicat du crime et des affaires illicites, trafics en tout genre (drogues, contrats publics, influences financières, corruption tous azimuts, etc – la liste est trop longue…) ?
Ce sont alors vraiment les « caïds », les « gros bonnets »… les « tout tout gros », du moins ceux que le ministère de l’Intérieur, en concertation avec le Premier Ministre envisage d’arrêter et de poursuivre en justice si suffisamment de preuves sont rassemblées pour constituer un dossier répressif à présenter devant une juridiction pénale.
Cela suppose une absence totale d’influences corruptrices en tous genres et de transparence complète de A à Z de l’opération !!!
C’est là que je commence à douter…
Bon, ne soyons pas pessimistes et ne vendons pas la peau de l’ours (le chef mafieux) avant de l’avoir tué (arrêté) !
On verra bien dans six mois (puisque selon la promesse des autorités concernées, la Thailande sera « nettoyée » de sa mafia, du moins de ses « parrains » thailandais, en juin 2024.)…
Car, il ne faut pas en douter : les milieux mafieux internationaux, dès l’annonce de cette « grande lessive » qui va laver plus blanc que blanc le linge sale de la Thaïlande, vont attendre sagement la suite des opérations (peut-être en s’étouffant de rire et en se tenant le ventre pour ne pas exploser) ou plus sérieusement, sont déjà occupés à désigner les futurs parrains qui remplaceront ceux qui se retrouvent dès à présent listés et à réorganiser l’ensemble de leurs contacts pour éviter l’effet boule de neige d’arrestations en cascade, faisant « disparaître » de l’organisation intra-muros certains membres importants, bras droits, responsables régionaux et locaux, intermédiaires et contacts avec certains éléments officiels du pouvoir politique, économique et financier (personnalités ou institutions) en les relocalisant dans d’autres régions ou pays limitrophes via leur réseau de passeurs clandestins…
Donc, même en arrêtant les gros bras de la « Cosa Nostra » asiatique et chinoise en particulier présents en Thaïlande, il est probable que l’organisation même des « triades », dont les têtes pensantes opèrent depuis Taïwan, Hong Kong ou Macao et qui se servent du « Triangle d’Or » comme d’une table d’orientation pour la « distribution » de leurs activités illégales dans l’ensemble de l’Asie du Sud-Est, risque de continuer à œuvrer sans être décapitée à long terme.
Au mieux, on assistera officiellement à un « nettoyage » officiel par les autorités avec grand renfort de publicité dans tous médias de certains membres qui seront toujours dans le pays dans les semaines et mois à venir…
C’est très révélateur que ce genre d’opération avec des promesses d’arrestations qui n’ont pas encore eu lieu, soit annoncée à l’avance…
Chez nous, en Europe, via Interpol notamment, toute cette logistique policière et judiciaire serait tenue complètement secrète et ne serait révélée aux médias qu’APRÈS l’arrestation de toutes les cibles recherchées, et même en opérant secrètement, ça ne « tue » pas l’organisation !!!
Ici, le gouvernement s’adresse directement aux chefs mafieux, en leur disant clairement : « attention, nous connaissons vos noms, vos adresses et nous allons venir vous chercher… donc fuyez très vite, quittez le pays via le Triangle d’Or et ne revenez pas, sinon vous serez arrêté et condamné, emprisonné comme Thaksin, installé confortablement avec tous les moyens de communication nécessaires à un ex-premier ministre thaïlandais très malade, pour exercer sa fonction de chef de parti officieux, en attendant d’être libéré en parfaite santé de sa prison médicale dorée !
Allez, faites vite vos valises, remplissez-les de vos millions (en dollars) et prévenez votre triade de venir vous chercher à la frontière avec le Laos ou le Myanmar…
N’oubliez pas de garder dans vos poches quelques milliers de dollars pour passer la frontière sans être inquiétés…
Allez, bonne route et bonne continuation loin de Bangkok…