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L’armée du Myanmar en déroute demande l’aide de la Thaïlande

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L'armée du Myanmar en déroute demande l'aide de la Thaïlande

Les forces rebelles se sont emparées du plus grand camp militaire du Myanmar et des militaires en déroute ont demandé à la Thaïlande de les accueillir.

Depuis le mois d’octobre 2023, une alliance de groupes rebelles issues de différentes minorités ethniques, a lancé une série d’offensive militaire pour renverser les dirigeants du Myanmar.

Ces rebelles ne cessent de gagner du terrain et viennent d’obtenir une importante victoire qui laisse à penser que la junte birmane, longtemps soutenue par la France et la compagnie Total, est en train de vivre ses derniers moments.

La Chine, qui avait demandé à maintes reprises au gouvernement du Myanmar de lutter contre les centres d’appels frauduleux sans que cela amène à des résultats et qui avait un pouvoir de pression sur les rebelles, a laissé faire.

Voir : Le régime militaire du Myanmar sur le point de s’effondrer

Il faut aussi rappeler que la junte birmane avait expliqué après le coup d’État de février 2021, qu’elle avait renversée le gouvernement d’Aung San Suu Kyi, car il se rapprochait trop de la Chine.

Voir : Myanmar : la junte veut se rapprocher des États-Unis et se distancer de la Chine

L’opposition du Myanmar, qui comprend des soldats de l’Union nationale karen (KNU) et de la Force de défense du peuple (PDF), s’est emparée du plus grand camp militaire du Myanmar à Myawaddy.

Karen

Soldat de l’armée Karen (KNU) en 1996. Photo : Pierre To

Les rebelles ont aussi pris le contrôle du commandement tactique des soldats du Myanmar à Ban Pang Kan, en face du sous-district de Tha Sai Luat dans la province de Tak, en Thaïlande.

Les fonctionnaires du Conseil d’administration militaire du Myanmar, y compris les services des douanes, de l’immigration et d’autres départements de la province de Myawaddy, ont fui les lieux.

Plus tard, le 7 avril, le gouvernement du Myanmar a contacté le gouvernement thaïlandais par l’intermédiaire du ministère des Affaires étrangères, demandant l’autorisation pour l’avion militaire ATR 72-600 du Myanmar d’atterrir à l’aéroport du district de Mae Sot, dans la province de Tak.

Ils ont aussi demandé un refuge pour les fonctionnaires du gouvernement qui attendaient au pont de l’amitié entre la Thaïlande et le Myanmar.

Jonathan Head, correspondant de la BBC en Asie du Sud-Est, a rapporté que la KNU a annoncé le vendredi 5 avril qu’elle avait accepté la reddition d’un bataillon basé dans la ville de Thanganyinaung, à environ 10 km à l’ouest de Myawaddy.

Elle a posté une vidéo de ses combattants en liesse montrant un arsenal important d’armes qu’ils avaient capturées.

« C’est un sérieux revers pour la junte militaire qui, ces derniers mois, a également été chassée de vastes zones situées le long de la frontière chinoise dans l’État Shan et dans l’État Rakhine, près de la frontière avec le Bangladesh.

Des milliers de soldats ont déjà été tués, se sont rendus ou ont fait défection à l’opposition, obligeant l’armée à imposer la conscription à la population pour tenter de compenser les pertes », a-t-il déclaré.

Voir : Le Myanmar dépassé par les attaques des rebelles, la Thaïlande par l’afflux de réfugiés

Le bilan civil ne cesse de s’alourdir

Des milliers de Karens fuient vers la Thaïlande après des frappes aériennes de l'armée du Myanmar

Des villageois s’abritent en raison des frappes aériennes, en mars 2021, à Deh Bu Noh, dans l’État Karen. Photo : Free Burma Rangers

Selon un rapport de l’ONU, l’escalade du conflit au Myanmar et les pires violences depuis la prise du pouvoir par les militaires en 2021 ont eu un impact dévastateur sur les droits de l’homme, les libertés fondamentales et les besoins essentiels de millions de personnes.

Le sous-secrétaire général aux affaires politiques, Khaled Khiari, a déclaré au Conseil de sécurité de l’ONU que « le bilan civil ne cesse de s’alourdir », alors que des informations font état de bombardements aveugles par les forces armées du Myanmar et de tirs d’artillerie par les différentes parties.

Lisa Doughten, haut responsable humanitaire de l’ONU, a déclaré que l’escalade du conflit en cours a laissé 12,9 millions de personnes, près de 25 % de la population du Myanmar, sans nourriture suffisante, soulignant que les enfants et les femmes enceintes sont confrontés à la malnutrition.

« À travers le Myanmar, la communauté humanitaire estime que quelque 18,6 millions de personnes auront besoin d’une aide humanitaire en 2024, soit dix-neuf fois plus qu’en février 2021 », a-t-elle déclaré.

Khiari et Doughten ont tous deux fait écho à l’appel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en faveur d’une réponse internationale unifiée à l’escalade du conflit, et pour que les pays voisins en particulier usent de leur influence pour ouvrir des canaux humanitaires, mettre fin à la violence et rechercher une solution politique.

Khiari a déclaré que Guterres a l’intention de nommer bientôt un nouvel envoyé spécial de l’ONU pour le Myanmar afin de s’engager avec les 10 membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, ou ASEAN, et d’autres parties clés vers ces objectifs.

L’armée du Myanmar va de défaite en défaite

Des groupes rebelles au Myanmar sur le point de renverser la dictature

Manifestation contre la junte birmane après le coup d’État. Photo : chiangraitimes.com

Le conflit armé au Myanmar a commencé après que l’armée a évincé le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi en février 2021 et réprimé les manifestations non violentes généralisées qui cherchaient à rétablir un régime démocratique.

Des milliers de jeunes ont fui dans les jungles et les montagnes des zones frontalières éloignées à la suite de la répression de l’armée et ont fait cause commune avec des forces de guérilla ethniques aguerries par des décennies de combat avec l’armée dans leur quête d’autonomie.

Malgré son grand avantage en matière d’armement et de soldats, l’armée n’a pas réussi à réprimer le mouvement de résistance.

Au cours des cinq derniers mois, l’armée a été mise en déroute dans le nord de l’État Shan, a concédé des pans de territoire dans l’État de Rakhine, à l’ouest, et subit des attaques croissantes ailleurs.

Le principal groupe de résistance pro-démocratique du Myanmar a déclaré jeudi que sa branche armée avait lancé des attaques de drones contre l’aéroport et un quartier général militaire dans la capitale, Naypyitaw, mais l’armée au pouvoir a déclaré qu’elle avait détruit les drones lors de l’attaque.

Il n’a pas été possible de vérifier de façon indépendante la plupart des détails de l’incident, mais le fait que l’armée reconnaisse qu’il a eu lieu dans l’un des endroits les plus surveillés du pays sera considéré par beaucoup comme la dernière indication qu’elle est en train de perdre l’initiative.

« La crise continue de déborder des frontières et les conflits dans les zones frontalières clés ont affaibli la sécurité », a déclaré Khiari.

L’effondrement de l’état de droit a permis aux économies illicites de prospérer, les réseaux criminels s’attaquant aux personnes vulnérables dépourvues de moyens de subsistance.

« Le Myanmar est devenu un épicentre mondial de la production de méthamphétamine et d’opium, et voit aussi une expansion rapide des opérations mondiales de cyber-escroquerie, en particulier dans les zones frontalières », a-t-il déclaré.

Voir : Plus de 220 000 personnes auraient été kidnappées par des gangs en Asie du Sud-Est

« Ce qui a commencé comme une menace criminelle régionale en Asie du Sud-Est est maintenant une crise rampante de trafic humain et de commerce illicite avec des implications mondiales. »

Il faut préciser que ces derniers mois, de nombreuses zones où étaient situés des centres d’appels frauduleux sont tombés aux mains des rebelles qui ont libéré les personnes prisonnières.

Voir aussi :

La Thaïlande prépare une aide pour le Myanmar déchiré par la guerre

Des groupes rebelles au Myanmar sur le point de renverser la dictature

Les rebelles prêts à libérer les victimes des centres d’appels au Myanmar


Source : Khaosod English

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1 commentaire

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HANSSON 8 avril 2024 - 16 h 25 min

Il est trop tôt pour tirer des conclusions politiques et militaires à court terme et encore plus hypothétique d’y penser à moyen et long terme, étant donné la situation chaotique qui règne dans le pays…

L’armée au pouvoir voit une partie de ses effectifs décimés ou qui se rendent, les chefs d’état-major semblent ne plus contrôler le pays au niveau économique et social depuis de nombreux mois, et abandonnent le terrain aux organisations mafieuses et de traite des êtres humains…

Les « rebelles » constituant la partie adverse, une sorte d’armée de coalition regroupant plusieurs ethnies birmanes, ont-ils un commandement unique permettant une coordination militaire efficace sur le terrain ?

Quels sont les hommes forts de cette « armée d’opposition » ?

Compte-t-il remettre le pouvoir aux civils s’ils arrivent à renverser la dictature, capturer l’état-major militaire et mettre ses dirigeants hors d’état de revenir au pouvoir comme c’est le cas actuellement ?

Que deviendra cette armée de rébellion, issu des populations provinciales et revendiquant au départ des autonomies ethniques ?

Resteront-ils unis quand le pouvoir actuel sera renversé ?

Aung San Suu Kyi, âgée de 79 ans, sera-t-elle rappelée à jouer un rôle politique, elle qui actuellement purge plusieurs peines de prison après des accusations de corruption et des simulacres de procès par la junte militaire en 2022, 2 ans après sa victoire aux dernières élections démocratiques de 2020…

Quel autre dirigeant serait capable de rassembler les diverses tendances politiques et sociologiques du pays pour sortir vainqueur d’élections démocratiques quand elles auront lieu ? et quand ???

Et quel sera le rôle de la Chine et sa sphère d’influence une fois le conflit terminé, elle qui soutient financièrement et militairement les armées rebelles « pro-démocratie » ?

Beaucoup trop de questions, d’incertitudes dans ce pays actuellement en proie à la corruption à la main mise de groupes criminels mafieux qui en ont fait une véritable usine de fabrication de méthamphétamines à l’échelle nationale…

Actuellement, c’est le chaos qui règne, avec comme victimes principales, comme dans tous les conflits armés, la population civile souffrant d’une crise humanitaire dont on parle peu et qui ne fait pas la une des journaux, contrairement aux Gazaouis ou à la population ukrainienne…

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