Alors que la junte du Myanmar continue de perdre des territoires face aux attaques des rebelles, la Thaïlande fait face à un afflux de réfugiés.
Depuis le mois d’octobre 2023, une alliance de trois groupes rebelles issues de différentes minorités ethniques, ont lancé une série d’offensive militaire pour renverser les dirigeants de la junte du Myanmar.
D’après le journal The Irrawaddy, le régime a déjà perdu plus de 40 villes et les combats font toujours rage dans de nombreuses régions du pays.
Alors que l’alliance rebelle ne cesse de gagner des territoires, des groupes d’autres minorités ethniques se joignent aux combats avec les groupes pro-démocratie et l’armée birmane fait face à un manque d’homme ainsi qu’à des désertions.

L’Armée de libération nationale Karen (KNLA) se joint au combats contre la junte. Photo de soldats du KNLA en 1996 : Pierre To
De nombreux civils touchés par les conflits, se retrouvent en situations difficiles sans aide humanitaire.
Voir : La Thaïlande prépare une aide pour le Myanmar déchiré par la guerre
Le 19 février, d’après l’AFP, la junte a condamné à mort trois généraux de brigade qui s’étaient rendus avec des centaines de soldats et avaient cédé la ville stratégique de Laukkai située à la frontière chinoise à des groupes rebelles en janvier.
Laukkai est la plus grande ville saisie par l’alliance, composée de l’Armée de l’alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA), de l’Armée de l’Arakan (AA) et de l’Armée de libération nationale de Ta’ang (TNLA).

Des membres du groupe de l’Armée de libération nationale de l’ethnie Ta’ang participent à un exercice d’entraînement dans leur camp de base situé dans une forêt du nord de l’État de Shan, au Myanmar, au début de ce mois. Photo : AFP
Mais la junte fait aussi face aux attaques d’autres groupes comme l’Armée de libération nationale Karen (KNLA) qui a récemment lancé des attaques sur le territoire Karen contre la junte avec d’autres rebelles anti-junte alliés.
Pour répondre au manque de soldats devant toutes ces attaques, le samedi 10 février la junte a fait appliquer une loi permettant à l’armée de convoquer tous les hommes âgés de 18 à 35 ans et les femmes âgées de 18 à 27 ans pour servir pendant au moins deux ans.
Depuis l’annonce, des milliers de personnes se précipitent pour quitter le pays légalement ou illégalement.
Des sources ont déclaré que les ressortissants du Myanmar se sont présentés en grand nombre à l’ambassade de Thaïlande à Yangon, la plus grande ville du pays, pour demander des visas.
On estime leur nombre à un millier par jour.
Selon l’AFP, deux femmes âgées de 52 et 39 ans ont été tuées dans un mouvement de foule tôt le lundi 19 février après que des centaines de personnes ont fait leur apparition pour faire la queue au bureau des passeports de la deuxième ville du Myanmar, Mandalay.
La Thaïlande met en garde les ressortissants du Myanmar contre l’entrée illégale sur le territoire

Des personnes se rassemblent devant l’ambassade de Thaïlande pour obtenir des visas à Yangon le 16 février. Photo : AFP
De nombreux ressortissants du Myanmar tentent de gagner la Thaïlande et le Premier ministre, Srettha Thavisin, a averti :
« Les ressortissants du Myanmar qui entrent illégalement en Thaïlande s’exposent à des poursuites judiciaires.
Ils sont les bienvenus s’ils entrent légalement dans le pays.
Mais s’ils se faufilent illégalement dans le pays, des mesures légales seront prises à leur encontre.
J’ai déjà discuté de cette question avec les agences de sécurité ».
Le premier ministre a également tenté de dissiper les craintes que les immigrés du Myanmar ne prennent des emplois à la population locale, en déclarant que l’une des raisons pour lesquelles les citoyens du Myanmar fuient actuellement en Thaïlande est qu’ils veulent éviter le service militaire obligatoire.
Il a également déclaré que le taux de chômage en Thaïlande était actuellement inférieur à 1 % et que la Thaïlande avait encore besoin de beaucoup plus de travailleurs des pays voisins, bien qu’ils doivent suivre les procédures appropriées pour travailler dans le pays.
Anusorn Tamajai, président du comité exécutif de l’Institut Pridi Banomyong de l’Université Thammasat, a déclaré que la conscription des jeunes au Myanmar s’appliquerait également aux travailleurs entrant en Thaïlande dans le cadre de protocoles d’accord entre les deux pays, ce qui entraînerait une pénurie de main-d’œuvre affectant certaines entreprises.
En raison de la conscription, la Thaïlande verra un nombre croissant de citoyens du Myanmar entrer et travailler illégalement en Thaïlande, a-t-il ajouté.
L’ambassade de Thaïlande au Myanmar avait précédemment annoncé sur son compte Facebook qu’elle n’acceptait plus que 400 demandes de visa par jour depuis jeudi dernier, afin de faire face à l’afflux de citoyens du Myanmar fuyant vers la Thaïlande pour éviter le service militaire.
L’ambassade a également indiqué que les détenteurs d’un passeport du Myanmar pouvaient entrer en Thaïlande à des fins touristiques sans visa pour une durée maximale de 14 jours.
Voir aussi :
Des groupes rebelles au Myanmar sur le point de renverser la dictature
Lueur d’espoir pour les 90 000 réfugiés du Myanmar dans des camps en Thaïlande
La Thaïlande livre 3 combattants anti-Junte au Myanmar, les condamnant au pire
Source : Bangkok Post, Thai PBS World
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2 commentaires
Que l’Esprit de la miséricorde inspire le Royaume pour qu’il puisse apporter avec Sagesse son aide à tout peuple pacifique et victime de la guerre meurtrière lui demandant secours…
Om Mani Padme Hum ????????
À voir les uniformes et l’équipement militaire des combattants des juntes armées birmanes, ils n’ont apparemment rien à envier à l’armée régulière.
Il est clair qu’ils ont le soutien de groupes paramilitaires et d’appuis logistiques extérieurs à la Birmanie qui souhaitent voir la dictature des généraux birmans quitter le pouvoir.
Les fusils dont sont munis les soldats rebelles pourraient faire croire qu’il s’agit là d’une des multiples versions de l’AK47 à 74 de la fameuse arme russe « Kalachnikov », mais à y regarder de plus près, certains détails penchent pour la sœur jumelle chinoise de la kalachnikov, le fusil d’assaut 56.2… de là à en conclure que les rebelles birmans opposés au pouvoir en place sont financés et armés par des lobbies chinois plus ou moins proches du pouvoir de Pékin, ou envisager un financement occulte par certaines branches des mafias chinoises, il n’y a qu’un pas que certains analystes politiques et experts en géo-politique ont déjà franchi par le passé…
Ce qui est certain, c’est que les nombreux centres de production d’amphétamines et de diverses drogues chimiques, opiacés ou autres, traitées dans les « laboratoires » clandestins installés dans le triangle d’or et gérés en grande majorité par la mafia chinoise, ont intérêt à ce que cette région ne soit pas le théâtre de conflits armés à répétition, ce qui perturbe évidemment ce commerce illégal et très lucratif à tous les niveaux, depuis la culture et le traitement des produits de base jusqu’à l’acheminement du produit fini, prêt à consommer à travers les frontières naturelles entre le Laos, le Myanmar et la Thaïlande…
Il suffit simplement de rappeler que 90 % de la production des drogues de synthèse qui sont consommées ou qui transitent en Asie du Sud-Est, sont fabriquées et transformées dans le Triangle d’Or et génère des dizaines de milliards de dollars chaque année…
Toute cette « marmelade » militaro-politico-économique recouverte d’une grosse couche de « neige » n’est pas prête à une grande lessive, même si un régime démocratique avec des bases solides (on peut rêver !) venait à résister aux pressions extérieures des grands blocs et à s’imposer à long terme au Myanmar, les « usines à rêves » ne vont pas disparaître comme par enchantement, d’un coup de baguette magique de la fée « démocratie et paix universelle » !!!