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Les routes de Thaïlande sont toujours aussi meurtrières

Publié : Dernière mise à jour le 1 commentaire 5 minutes à lire
Thaïlande : 52 morts et 318 blessés lors de la 1ʳᵉ journée de voyage dangereux

Selon le Centre de données sur les accidents de la route en Thaïlande, 14 737 personnes ont perdu la vie et 924 799 personnes ont été blessées sur la route en 2022.

Un éditorial du Bangkok Post :

Un vendredi soir, dans la province de Samut Sakhon, une collision mortelle a entraîné la mort d’un homme de 51 ans et gravement blessé un jeune homme de 18 ans.

Quelle est la cause de l’accident ?

Cette fois, il ne s’agit pas d’une conduite en état d’ivresse ou d’une voiture rapide, mais d’un virage mal éclairé, qu’un responsable local a accusé d’être à l’origine d’accidents fréquents.

L’accident mortel n’est qu’un fait divers.

Il n’est pas rare d’entendre quotidiennement des récits d’accidents mortels.

Mais pourquoi ces accidents sont-ils si fréquents ?

Ce n’est un secret pour personne que la Thaïlande est l’un des pays les plus touchés par les accidents de la route mortels.

Voir : Pourquoi les routes de Thaïlande sont parmi les plus meurtrières du monde ?

En 2021, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que les accidents de la route en Thaïlande représentaient près de 33 % du total des décès.

Les comportements imprudents au volant, le manque d’éducation, l’absence de contrôle et les problèmes d’infrastructure routière ont tous été identifiés comme des obstacles majeurs au changement, et les efforts actuels pour rendre les routes plus sûres semblent n’avoir eu que peu d’effet.

Il est donc peut-être temps d’adopter une approche plus globale et de s’attaquer à chaque facteur susceptible de rendre la conduite dangereuse, comme les routes mal éclairées et les véhicules qui circulent sur les routes sans feux arrière en état de marche.

Au début de l’année, le gouverneur de Bangkok, Chadchart Sittipunt, s’est engagé à rendre les rues de Bangkok plus lumineuses en remplaçant 25 000 des 400 000 ampoules à sodium haute pression (HPS) par des diodes électroluminescentes (LED).

Les LED sont plus lumineuses que les ampoules HPS tout en consommant moins d’énergie.

Elles peuvent être programmées pour concentrer la lumière dans des directions spécifiques, ce qui permet d’améliorer la luminosité dans les zones ciblées.

L’une des raisons pour lesquelles si peu de lampes sont remplacées est leur coût.

Selon la qualité et les spécifications d’une lampe LED, le remplacement d’une lampe peut coûter entre 3 000 et 10 000 bahts, sans compter les coûts liés au câblage, à la main-d’œuvre ou à toute autre amélioration de l’infrastructure.

Le projet est toujours en cours, mais malheureusement, le remplacement de seulement 25 000 lampes, principalement situées sur les grandes artères telles que Phloenchit Road ou Rama IV Road, de Hua Lamphong à Lumphini, ne suffira pas à réduire radicalement le nombre d’accidents mortels.

Il s’agit plutôt d’un projet de vanité, car même à l’intérieur de Bangkok, il reste encore de vastes tronçons de routes de banlieue, où les vitesses sont plus élevées, sans aucune infrastructure d’éclairage public.

Les conducteurs ne disposent donc que de leurs phares pour circuler en toute sécurité.

S’il est compréhensible que les budgets soient limités et qu’une rénovation ne puisse se faire du jour au lendemain, il aurait été plus judicieux que le gouvernement local remplace d’abord les lumières ou installe des poteaux d’éclairage supplémentaires dans les zones où le taux d’accidents est le plus élevé.

Un simple coup d’œil à sa base de données de rapports d’incidents de circulation suffirait à localiser ces endroits.

Pour résoudre les éventuels problèmes de financement, le gouvernement devrait également envisager des partenariats avec des entités privées susceptibles d’investir dans des solutions d’éclairage à faible consommation d’énergie.

Cela permettrait d’accélérer la transition et d’assurer une amélioration plus complète et plus rapide des conditions d’éclairage dans la ville.

Un autre aspect crucial de l’amélioration de la sécurité routière est le renforcement de l’application des réglementations concernant les véhicules circulant sans feux arrière.

Les vitres teintées sont courantes chez les propriétaires de voitures en Thaïlande, car elles offrent des avantages pendant la journée, tels que la protection contre la chaleur et les UV, la réduction de l’éblouissement par le soleil et l’amélioration de l’intimité et de la sécurité.

Cependant, les vitres teintées réduisent également la visibilité pendant la nuit, ce qui aggrave la visibilité déjà limitée sur les routes.

Il n’est pas rare que les conducteurs ne se rendent compte de la présence d’un autre véhicule que lorsqu’il est dangereusement proche ou souvent trop tard pour prendre des mesures correctives lorsqu’ils roulent à grande vitesse.

C’est pourquoi des mesures strictes doivent être prises à l’encontre des contrevenants, avec des points de contrôle nocturnes qui vont au-delà de la répression de la criminalité et de la répression de la conduite en état d’ivresse.

Pour rendre les routes plus sûres, de multiples agences et parties prenantes, y compris les agences de l’État, les communautés locales et les experts en sécurité routière, doivent s’asseoir ensemble.

Ils doivent identifier les améliorations à apporter immédiatement pour commencer à réduire le nombre de morts sur les routes aujourd’hui, plutôt que dans le futur.

Avec environ 9,7 millions d’automobiles et de motos rien qu’à Bangkok, et bien plus encore si l’on y ajoute les provinces environnantes, assurer un éclairage adéquat devrait être une priorité absolue.

Voir aussi :

Plus de 100 morts dans des accidents de la route durant les fêtes de Songkran en Thaïlande

Après 9 accidents étranges en 3 jours, le mystère de la route maudite résolu en Thaïlande

Les accidents de la route ont fait deux morts par heure en Thaïlande en 2020


Source : Bangkok Post

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1 commentaire

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HANSSON 18 juin 2023 - 10 h 29 min

Personnellement et sans minimiser l’importance de l’éclairage public qui améliorerait sans aucun doute la sécurité routière et la conduite en soirée et la nuit, je me demande quand un responsable politique prendra la peine de s’attarder sur la méthodologie appliquée actuellement en Thaïlande pour l’octroi du permis de conduire, qui s’obtient après 2 demi-journées de présence dans un centre provincial du Ministère des transports et de l’infrastructure routière (situation vécue par ma compagne thaïlandaise) : une demi-journée (4 heures) de théorie sur les principales règles du code de la route et le lendemain, un test de conduite qui se résume à une prise en main de son propre véhicule, sur un « parking », aménagé pour la circonstance, en dehors de toute circulation routière, distance parcourue de 300 mètres, avec une manœuvre de marche avant, marche arrière et stationnement avant et arrière…

En tout, cela prend 10 minutes par candidat et voilà… point final : vous avez votre permis !!!

Dès lors, il ne faut pas s’étonner que les statistiques d’accidents de la route (mortels, blessés graves, handicapés à vie et hospitalisations de plusieurs semaines, placent la Thaïlande parmi l’un des pays les plus meurtriers au monde en % de tués par rapport à sa population totale…

Quand donc, un responsable politique mettra en place un projet de loi prévoyant avant toute autre démarche de demande de permis, un examen médical attestant de la capacité (visuelle notamment) et physique à conduire un véhicule automobile, mobylette, moto ou voiture, donnant accès à un examen théorique de connaissance du code de la route (98 % des Thaïlandais ne connaissent pas leur code de la route quand on les interrogent sur des situations de roulage au quotidien, priorité dans les carrefours, changements de direction, priorité dans les sens giratoires et rond-point à route multiples, etc…).

Viendrait ensuite un examen pratique, précédé si nécessaire d’un stage en auto-école, examen pratique effectué dans la circulation routière, en situation réelle.

Ces deux étapes seraient évaluées avec obligation d’un taux de réussite des épreuves de 85 % de bonnes réponses pour l’examen théorique et de bonnes réactions pour l’épreuve pratique…

Mais rien dans ce sens ne semble être à l’ordre du jour du prochain gouvernement…

Il est donc probable que sans changement général dans la prévention et la répression plus stricte et sévère des comportements routiers dangereux, rien ne changera à court ou moyen terme dans ce domaine…

Triste réalité qui écourtera la vie de bon nombre de citoyens thaïlandais et en détruira physiquement, socialement et psychologiquement encore beaucoup d’autres avant une prise de responsabilité globale du problème par les politiques impliqués dans cette problématique.

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