Scandale en Thaïlande : des prisonniers chinois surpris avec des prostituées

Deux prostituées chinoises ont été découvertes dans une salle secrète d’une prison thaïlandaise avec des détenus chinois.

Le ministère thaïlandais de la Justice enquête sur un scandale qui prend de l’ampleur à la prison préventive de Bangkok, après que des agents pénitentiaires auraient permis à des détenus chinois de bénéficier de conditions de vie privilégiées.

Ce scandale implique notamment la venue de deux mannequins chinoises dans une salle secrète climatisée au sous-sol pour leur fournir des services sexuels.

Des détenus chinois déjà connus pour bénéficier de conditions spéciales

Prisonniers dans une prison thaïlandaise. Photos : touriste britannique

Ces révélations interviennent alors que plusieurs enquêtes récentes ont mis en lumière des privilèges anormaux accordés à certains détenus fortunés dans les prisons thaïlandaises.

Des inspections menées au cours des derniers mois ont montré que certains d’entre eux bénéficiaient d’un véritable traitement VIP, avec un accès illégal à des appareils électriques, des climatiseurs portables, des outils de communication ou encore des espaces réservés.

Plusieurs rapports évoquent également l’existence de passages discrets, d’horaires d’accès privilégiés et de complicités internes permettant à ces détenus fortunés d’obtenir des conditions de vie nettement supérieures à celles du régime carcéral thaïlandais.

Les autorités affirment vouloir désormais mettre fin à ces pratiques et renforcer la surveillance des détenus considérés comme « influents ».

Voir aussi : L’épreuve terrifiante d’un Britannique dans une prison en Thaïlande

Une salle secrète découverte avec deux mannequins chinoises

Prison préventive de Bangkok.

Le ministre de la Justice, le lieutenant-général Rutthaphon Naowarat, a déclaré le vendredi 21 novembre 2025 :

« Une équipe d’intervention rapide a mené des raids à l’intérieur de la prison pendant cinq jours consécutifs après avoir reçu des informations faisant état de fautes professionnelles impliquant un groupe de détenus chinois. »

Lors d’une descente effectuée le 16 novembre dans la zone 8, la partie la plus peuplée de la prison avec plus de 900 détenus, les agents ont découvert deux femmes chinoises.

Elles ont été décrites comme des mannequins ou des « jolies filles », et trouvées dans une pièce souterraine à accès restreint en compagnie de deux prisonniers chinois.

Du matériel de contrebande retrouvé dans la zone interdite

Panneau d’avertissement « Zone interdite » affiché dans le bâtiment 8 de la prison préventive de Bangkok.

Les autorités ont également découvert des boîtes de préservatifs et toute une série d’articles de contrebande, notamment des appareils électriques, des climatiseurs portables et de grandes quantités de briquets.

« Au cours de toutes mes années de service, je n’ai jamais vu des détenus exercer une telle influence à l’intérieur d’une prison », a déclaré Rutthaphon, un ancien officier de police supérieur, aux journalistes.

« C’est tout à fait inacceptable.

Cela sape l’ensemble du système judiciaire. C’est honteux. »

Le directeur de la prison et 14 agents transférés

Le ministre thaïlandais de la Justice, Rutthaphon Naowarat.

Le département pénitentiaire a depuis transféré le directeur de la prison préventive de Bangkok, Manop Chomchuen, et 14 autres fonctionnaires dans l’attente d’une enquête.

Une source haut placée a déclaré au journal Matichon Online qu’un examen des registres d’immigration avait révélé que Manop avait fréquemment voyagé à l’étranger pendant son mandat, en particulier à Macao.

Rutthaphon a déclaré qu’environ 200 ressortissants chinois étaient incarcérés dans cet établissement.

Deux détenus soupçonnés d’avoir orchestré ces irrégularités ont été identifiés et transférés dans une autre prison.

Les deux femmes chinoises seraient entrées par les points d’accès normaux, escortées par le personnel, et n’auraient pas emprunté les voies réservées aux visiteurs.

Images effacées, agents compromis : l’enquête s’élargit

Prison de Thaïlande. Photo : Bangkok Post

Les enquêteurs s’efforcent également de récupérer les images de vidéosurveillance qui ont été effacées.

Certains fichiers ont déjà été restaurés, notamment des images de détenus marchant dans des zones où ils n’étaient pas autorisés à entrer.

Sept agents postés entre l’entrée principale et le sous-sol font l’objet d’une enquête, a déclaré Rutthaphon.

Le ministère a chargé des fonctionnaires du Département des enquêtes spéciales et du Bureau thaïlandais de lutte contre le blanchiment d’argent d’aider à l’enquête.

Les autorités ont également inspecté une salle des gardiens réaménagée située au-dessus du sous-sol, qui aurait été utilisée par les détenus pendant l’incident.

M. Rutthaphon a déclaré qu’il inspecterait personnellement les lieux le 22 novembre et a ordonné à toutes les prisons du pays de surveiller les détenus dits « VIP » afin d’éviter que des abus similaires ne se reproduisent.

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Source : Khaosod English