L’armée thaïlandaise affirme que près de 3 000 soldats cambodgiens ont été tués fin juillet lors des combats frontaliers.
Bangkok accuse Phnom Penh de refuser de récupérer les corps, en violation du droit humanitaire.
Des chiffres qui divisent Bangkok et Phnom Penh

Une roquette BM21 tirée depuis le Cambodge a frappé une supérette située dans une station-service PTT à Ban Phue, dans le district de Kantharalak, à Si Sa Ket, provoquant un incendie qui a fait huit morts et 13 blessés, le jeudi 24 juillet 2025. Photo : commissariat de police de Kantharalak
Les combats, les plus violents entre les deux pays voisins depuis plus de dix ans, ont donné lieu à des échanges de tirs d’artillerie et à des frappes aériennes qui auraient fait au moins 43 morts et plus de 300 000 déplacés des deux côtés entre le 24 et le 28 juillet.
Mais d’après l’armée thaïlandaise et les opposants cambodgiens au régime de Hun Sen, le nombre de soldats cambodgiens tués est beaucoup plus important.
Selon le ministère de la Défense du Cambodge, les combats auraient fait 13 morts : 8 civils et 5 militaires (source : Wikipedia).
Contredisant ces chiffres, le 27 juillet, l’armée thaïlandaise a tenté de restituer 12 corps de soldats aux autorités cambodgiennes en un geste qualifié d’humanitaire, mais le Cambodge les a refusés, affirmant que ce n’étaient pas des soldats cambodgiens.
Le commandant de la deuxième région militaire thaïlandaise, le lieutenant-général Boonsin Padklang, a affirmé début août que jusqu’à 3 000 soldats cambodgiens avaient perdu la vie lors des violents combats avec les forces thaïlandaises.
Il a déclaré qu’il avait de la sympathie pour les soldats cambodgiens, qui ne faisaient qu’obéir aux ordres de leurs commandants.
De même, les civils et les soldats thaïlandais stationnés dans les zones frontalières où les troupes thaïlandaises et cambodgiennes se sont affrontées se sont plaints de l’odeur des corps en décomposition des soldats cambodgiens laissés sur place.
Accusations de violations du droit humanitaire

Hun Sen, président du Sénat et général cinq étoiles, s’adresse à des soldats lors de sa visite des forces armées stationnées le long de la frontière, dans la province de Preah Vihear, le jeudi 26 juin 2025. Photo : Bangkok Post
La Thaïlande a accusé le Cambodge d’avoir violé les principes fondamentaux humanitaires et des droits de l’homme en laissant les corps de ses soldats tombés au combat.
Le contre-amiral Surasant Kongsiri, porte-parole du centre ad hoc pour la situation entre la Thaïlande et le Cambodge, a déclaré :
« Les corps des soldats cambodgiens sont laissés sur le terrain, signe clair que le gouvernement cambodgien et son armée négligent leur responsabilité de récupérer et de gérer leurs troupes tombées de manière appropriée. »
“Ce n’est pas seulement immoral, mais c’est aussi une violation flagrante du droit international humanitaire, y compris de la Convention de Genève sur le traitement et le respect des morts dans les conflits armés”
L’inaction du Cambodge, a-t-il déclaré, déshonore sa propre armée et reflète un mépris pour la dignité de ses soldats tombés au combat, un problème véritablement tragique et regrettable qui affecte le moral des troupes survivantes et de leurs familles.
Il semblerait également, selon le journal Thai PBS World, que les familles des soldats cambodgiens décédés recherchent désespérément des informations sur leurs proches disparus.
Surasant a réitéré son appel au Cambodge pour qu’il respecte les droits humains fondamentaux de ses propres citoyens, en particulier de ses soldats.
“L’abandon de corps présente également des risques transfrontaliers pour l’environnement et l’hygiène, notamment des odeurs nauséabondes et des épidémies, particulièrement dangereuses pour les troupes et les civils le long de la frontière”, a ajouté Surasant.
Il a noté que l’odeur de décomposition est si intense qu’elle peut même être détectée du côté thaïlandais de la frontière.
Le lieutenant-général Boonsin Padklang a déclaré le lundi 4 août que l’armée cambodgienne avait commencé à récupérer certains corps après ses demandes répétées.
Le leader de l’opposition cambodgienne en exil, Sam Rainsy, fait aussi pression pour que justice soit rendue aux soldats tombés au combat.
Son parti, le Parti national de sauvetage du Cambodge (CNRP) a publié une déclaration exigeant que le gouvernement cambodgien divulgue des informations clés au public, comme le nombre réel de victimes militaires et civiles.
Voir aussi :
Violation du cessez-le-feu Thaïlande – Cambodge ? Un soldat blessé par une mine
La Thaïlande condamne le Cambodge après l’explosion d’une nouvelle mine
Thaïlande : le Cambodge refuse d’agir contre les centres d’appels frauduleux
Désinformation : le Cambodge perd sa crédibilité sur la scène internationale
La Thaïlande riposte à la campagne de désinformation menée par le Cambodge
Source : Thai PBS World, Thai PBS World, The Nation Thailand
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5 commentaires
Comment peut-on passer de quelques soldats cambodgiens tués fin juillet à 3 000 aujourd’hui ?
Si ce nombre est exact, alors la paix n’est pas pour demain.
Jean-Pierre, bonjour.
En l’absence d’observateurs neutres et indépendants, il restera impossible pour la communauté internationale de connaître le nombre exact de soldats et de civils tués lors des affrontements armés de ces dernières semaines, tant du côté thaïlandais que du côté cambodgien.
La réalité restera très obscure et on ne peut pas compter sur le régime cambodgien pour divulguer des informations vérifiables et qui nuiraient à l’image politique du Cambodge.
Je vois mal les hauts gradés militaires thaïlandais inventer cette situation de corps de soldats cambodgiens morts qui pourriraient sur place sans être évacués et recevoir une sépulture décente…
Le Cambodge craint-il de devoir officiellement comptabiliser plusieurs milliers de soldats morts et, si effectivement, c’est le cas, comment compte-t-il s’y prendre pour justifier son attitude actuelle ?
Les familles cambodgiennes des soldats tués lors des échanges de tirs des dernières semaines, s’ils sont des milliers comme on le prétend côté thaïlandais ?
Et pourquoi ne se manifestent-ils donc pas, en tout cas pas médiatiquement parlants, via internet ?
Ont-elles été priées, sous la pression, de rester discrètes, de se taire et de n’avoir aucune attitude politique négative à l’encontre du régime de la famille HUN, sous peine de représailles sociales et physiques ?
Les dirigeants politiques cambodgiens ne se sont jamais embarrassés pour prendre des gants lorsqu’il a fallu faire taire et se débarrasser d’opposants politiques lors des élections « démocratiques », y compris par l’élimination physique de certains de ceux-ci…
Pourquoi en serait-il autrement au niveau de la mentalité et des méthodes de pression et de terreur de l’autorité cambodgienne lors de ces tensions actuelles ?
Autant de questions qui resteront, à mon avis, sans réponses crédibles, de quelques bords soient-elles issues…
À classer dans la rubrique « pertes et profits » d’un conflit séculaire et qui, encore cette fois, ne semble pas aller dans le sens d’une solution définitive au niveau d’un tracé complet de la frontière séparant les 2 pays, conflit qui, dans ces conditions, tel un Phoenix, renaîtra de ses cendres d’ici quelques mois ou quelques années…
« Je vois mal les hauts gradés militaires thaïlandais inventer cette situation de corps de soldats cambodgiens morts qui pourriraient sur place sans être évacués et recevoir une sépulture décente… »…. ah bon ? Et pourquoi ?
Bonjour Phou…
Jacques ci-dessous a répondu à votre question concernant mon commentaire.
Personnellement, cette nouvelle étant effectivement invérifiable, on ne saura probablement jamais la vérité là-dessus et quelle est l’origine de cette « odeur » venant du Cambodge et perceptible jusqu’aux lignes thaïlandaises.
En d’autres temps, cela pourrait venir d’une décharge d’ordures !
Certains militaires thaïlandais auraient donc l’esprit suffisamment « tordu » pour imaginer que des odeurs fortes et nauséabondes venant d’une éventuelle décharge publique cambodgienne proviennent selon eux de plusieurs centaines ou milliers de corps en putréfaction de militaires cambodgiens ???
Comme le dit Jacques, tout est possible dans cette bataille de communiqués !!!
Aucun de ces chiffres n’est fiable avec ce niveau d’information.
Face à cet article, on constate l’absence de données concrètes qui permettrait de faire confiance à l’un ou l’autre des partis.
Je ne vois pas pourquoi certains pensent qu’il faudrait croire davantage l’un ou l’autre…