Les électeurs thaïlandais n’y croient plus : plus de 40 % disent avoir totalement perdu espoir dans la politique, d’après un sondage NIDA.
Un récent sondage d’opinion, dont les résultats ont été publiés le dimanche 17 août, révèle que plus de 40 % des personnes interrogées ont perdu toute confiance dans les partis politiques, tandis qu’environ la moitié ont déclaré qu’elles ne rééliront pas leurs députés actuels.
La confiance dans les partis politiques s’effondre
Réalisé par l’Institut national d’administration du développement (NIDA), le sondage montre que, lorsqu’on leur demande de donner leur avis sur les partis politiques actuellement représentés au Parlement, tant au sein du gouvernement que de l’opposition :
- 41,9 % des personnes interrogées déclarent avoir complètement perdu espoir
- 34 % se disent plutôt désespérées
- 20,9 % gardent un certain espoir
- 2,98 % sont très optimistes
Les électeurs prêts à tourner le dos à leur parti
Lorsqu’on leur a demandé s’ils voteraient pour le même parti dans le cadre du système de liste de partis, une forme de représentation proportionnelle, comme lors des élections de 2023 :
- 40 % ont répondu non
- 29 % ont répondu oui
- 26,9 % étaient indécis
- 3 % ont déclaré n’avoir jamais voté ou ne pas avoir voté lors des dernières élections
Des députés de circonscription largement contestés
Le sondage a été réalisé les 13 et 14 août auprès de 1 310 personnes dans tout le pays, en mettant l’accent sur l’opinion du public concernant la performance des députés et le rôle des partis politiques dans la résolution des problèmes du pays.
Interrogés sur leur satisfaction à l’égard des députés de leur circonscription :
- 32 % se sont dits peu satisfaits
- 28 % pas satisfaits du tout
- 27 % assez satisfaits
- 11,6 % très satisfaits
À la question de savoir s’ils voteraient à nouveau pour leur député actuel si des élections avaient lieu aujourd’hui :
- 50,69 % ont répondu par la négative
- 23,7 % ont répondu par l’affirmative
- 25,5 % sont indécis
Vers un changement du paysage politique thaïlandais ?
Cette enquête met en évidence une période difficile pour les partis politiques thaïlandais, alors que la confiance et la satisfaction du public diminuent.
De tels chiffres pourraient indiquer un changement significatif dans le paysage politique du pays, nécessitant une réflexion et des ajustements stratégiques de la part de ceux qui sont au pouvoir.
Voir aussi :
Crise politique en Thaïlande : entre risque de coup d’État et chaos frontalier
Crise politique majeure en Thaïlande : démission, élections ou coup d’État ?
Coup de tonnerre en Thaïlande : la Première ministre suspendue
L’indice politique de la Thaïlande tombe à 4,7, signe d’un profond malaise
Source : Thai PBS World
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7 commentaires
Pour ma part, ce sondage, qui comme tous les sondages compte une marge d’erreur que certains analystes ne manqueront pas de faire remarquer pour mettre en doute ces résultats, reflète assez bien la crise générale, tant politique qu’économique et déontologique qui secoue la Thaïlande depuis les dernières élections et le retour au pouvoir du parti Pheu Thai et du clan Shinawatra, depuis lors, décapité de sa Première Ministre.
Alors que les perspectives des années post-covid annonçaient fièrement que 2025 serait l’année décisive du renouveau et de la renaissance d’une Thaïlande forte et renouant avec le progrès économique, à travers ses industries et manufactures exportatrices et son tourisme, on constate à l’inverse une descente aux enfers, tant sur le plan politique avec un gouvernement déforcé et embourbé dans des difficultés qui touchent tant les domaines clés de son économie intérieure et extérieure que la gestion sociale d’une population qui financièrement ne voit aucune amélioration de son pouvoir d’achat et de son bien-être social (avec, notamment le plus grand flop social de « distribution » de 10.000 baths à 50 millions de Thaïlandais les plus démunis qui a tourné au fiasco et n’a eu pour effet que de creuser la dette publique), et qui au mieux, stagne depuis la 2ᵉ moitié de 2024 et même a tendance à régresser au cours du 1er semestre de 2025, ne présageant rien de bon d’ici à décembre 2025, les perspectives économiques mondiales plombées notamment par les États-Unis « MAGA » de Donald Trump, ne montrant aucune perspective optimiste à court et moyen terme.
Donc, voilà… les dirigeants thaïlandais donnent l’impression très nette de subir la situation en faisant le gros dos pour laisser passer l’orage en traitant les urgences avec des emplâtres de camomille et d’alcool camphré…
Malheureusement l’orage risque de devenir tornade et typhon au fil des semaines et des mois, car tous les indices économiques, y compris le sacro-saint secteur du tourisme international, véritable thermomètre de la santé du pays, affiche des températures glaciales, confortant les hommes politiques, le Parlement et les Ministres dans une léthargie générale. Et, étant donné les résultats de ce sondage, je ne vois pas non plus une éclaircie dans le paysage politique thaïlandais, d’un leader ayant suffisamment d’envergure pour rallier une nouvelle majorité, un nouveau parti et au-delà un nouvel espoir à une population désabusée.
Et si même ce « messie » existerait-il, encore faudrait-il qu’il ne soit pas écarté et empêché de se présenter au suffrage des électeurs lors des prochaines élections par « l’establishment » thaïlandais réunissant les ultra-royalistes, ultra-conservateurs, les membres de la haute bourgeoisie et hauts gradés de l’Armée, réticents à une « révolution des orchidées » et à un « mai 68 » thaïlandais !
1310 sur environ 50 millions de personnes en âge de voter… est-ce vraiment sérieux ???
Ben non, évidemment, cher LUC 555…
Ça manque de sérieux, si l’on considère que les sondages politiques, tels qu’ils sont initiés dans nos démocraties occidentales se basent sur 1 avis par 1000 personnes concernées, soit ici, en Thaïlande, il faudrait interroger 50.000 personnes en âge de voter pour avoir des chiffres qui puissent être exploités à plusieurs paliers de conclusions plausibles et dignes d’être considérées comme sérieuses, avec une marge d’erreur entre 1 et 3% !
On est loin du compte… ici, marge d’erreur entre 11 et 30%…
Il n’y pas qu’au Siam, que l’on ne peut plus avoir confiance en la classe politique…
Hélas, tous les jours, je constate l’effondrement de la France avec ses dirigeants.
La France n’est plus ….. et mon second refuge, le Siam… Hélas aussi
Pita… come back…
Et aujourd’hui la Première ministre suspendue témoigne à son procès en destitution et ensuite retour avec l’armée au gouvernement !