Malgré la signature d’un accord de paix sous l’égide de Donald Trump, la Thaïlande maintient la fermeture de sa frontière avec le Cambodge.
Des responsables ont déclaré le mercredi 29 octobre que le commerce frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge a chuté de 99,9 % en septembre, alors que la fermeture des postes de contrôle le long de la frontière touchée par le conflit entrait dans son cinquième mois.
Le Cambodge doit répondre aux quatre conditions de la Thaïlande
Le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul et le Premier ministre cambodgien Hun Manet se serrent la main à côté du président américain Donald Trump, lors de la signature d’un accord de cessez-le-feu entre le Cambodge et la Thaïlande en marge du sommet de l’ASEAN à Kuala Lumpur, en Malaisie, le dimanche 26 octobre 2025. Photo Reuters
Le Premier ministre Anutin Charnvirakul a démenti les rumeurs selon lesquelles les passages frontaliers rouvriraient le 1ᵉʳ novembre, insistant sur le fait que la Thaïlande ne reprendra pas ses échanges commerciaux tant que le Cambodge n’aura pas :
- Retiré ses armes lourdes
- Déminé le territoire
- Coopéré dans la lutte contre les réseaux d’escrocs (centres d’appel)
- Rétabli les relations diplomatiques.
Anutin et le Premier ministre cambodgien Hun Manet ont signé un accord de cessez-le-feu élargi le 26 octobre en Malaisie, en présence du président américain Donald Trump et du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim.
Voir : Thaïlande–Cambodge : Trump célèbre la paix entre les deux pays voisins
Cependant, la frontière reste fermée.
« Les gens continuent de dire que nous allons bientôt rouvrir, mais la Thaïlande ne cédera pas », a déclaré Anutin.
« Le Cambodge doit d’abord prendre des mesures concrètes avant que la réouverture ne soit même envisagée. »
Un commerce frontalier quasiment à l’arrêt
Le marché de Chong Chom, dans la province de Surin, reste calme et désert depuis le déclenchement des conflits frontaliers fin juillet 2025.
Selon Arada Fueangthong, directeur général du département du Commerce extérieur, le commerce frontalier et de transit total s’est élevé en septembre à 141,7 milliards de bahts (3,8 milliards de dollars), soit une baisse de 4,7 % par rapport à l’année précédente.
Les exportations ont chuté de 12,4 % pour atteindre 74,9 milliards de bahts, tandis que les importations ont augmenté de 5,9 % pour atteindre 66,8 milliards de bahts, laissant un excédent de 8,2 milliards de bahts.
Les échanges commerciaux avec le Cambodge se sont pratiquement effondrés pour atteindre seulement 11 millions de bahts.
Les échanges avec les pays voisins contrastent fortement
Exportation de la Thaïlande. Illustration : The Nation Thailand
Ceux avec la Birmanie ont chuté de 40 % en raison des restrictions sur les exportations de carburant et du renforcement des contrôles à l’importation par Naypyitaw (capitale de la Birmanie).
Les échanges commerciaux avec la Malaisie et le Laos ont augmenté respectivement de 4,7 % et 8,8 %.
Le commerce frontalier a globalement reculé de 22,2 % en glissement annuel en septembre, enregistrant ainsi son cinquième mois consécutif de baisse.
Le diesel, le latex concentré et les huiles raffinées ont été les principaux produits exportés par la Thaïlande.
De janvier à septembre, le commerce frontalier et de transit a atteint 1 480 milliards de bahts, soit une hausse de 7,7 % par rapport à l’année précédente, les exportations ayant augmenté de 5,4 % et les importations de 10,8 %, ce qui s’est traduit par un excédent de 196,9 milliards de bahts.
Le transit régional résiste malgré la crise frontalière
Grues et conteneurs d’expédition dans le port de Bangkok. Photo : Bangkok Post.
Le commerce de transit, qui comprend les marchandises transportées via les pays voisins vers des marchés tiers, a augmenté de 14,2 % en septembre pour atteindre 81,6 milliards de bahts.
Les exportations via Singapour ont bondi de 60,7 %, tandis que les expéditions vers le Vietnam ont augmenté de 31,3 % et celles vers la Chine de 9,9 %.
Les catégories d’exportations qui ont connu la plus forte croissance sont les téléphones et accessoires (+231 928 %), les ordinateurs (+57,6 %) et les disques durs (+105,5 %).
Malgré la forte croissance du commerce de transit régional, l’effondrement du commerce frontalier cambodgien a souligné l’impact profond des tensions politiques et sécuritaires actuelles entre les deux pays voisins.
- La Thaïlande maintient la fermeture de sa frontière avec le Cambodge malgré l’accord de paix.
- Le commerce entre les deux pays s’est effondré de 99,9 % en septembre.
- Anutin exige quatre conditions avant toute réouverture : désarmement, déminage, coopération et reprise diplomatique.
Voir aussi :
Conflit Thaïlande-Cambodge : zones interdites aux voyageurs au 21 octobre 2025
Coup dur pour les cybercriminels au Cambodge et en Birmanie
Enfer des centres d’appel au Cambodge : un Sud-Coréen torturé à mort
La Thaïlande à l’ONU : « le Cambodge ment, provoque et viole le cessez-le-feu »
Thaïlande – Cambodge : les civils sacrifiés pour protéger les centres d’appels ?
Source : Khaosod English
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1 commentaire
Souvent en conflit d’opinion avec les politiques (idéologies de tous bords et dirigeants), je suis pour cette fois à 1 000 % derrière Anutin dans son raisonnement et sa détermination de maintenir une attitude ferme vis-à-vis du Cambodge en gardant la frontière fermée.
J’espère qu’il tiendra cet engagement dans la durée, car ça risque d’être long, très long avant que les dirigeants cambodgiens ne bougent le petit doigt pour déminer la frontière et surtout pour fermer les centres d’appels frauduleux qu’ils gèrent en accord avec les milices policières officielles et les groupes mafieux essentiellement chinois…
Et s’il faut que cette frontière reste fermée indéfiniment, et bien, qu’elle le soit !!!
Après tout, et d’après l’analyse économique de cet article, il apparaît que la Thaïlande n’y perd pas grand-chose économiquement parlant…
Le Cambodge n’est pas un partenaire essentiel qui puisse mettre en danger le PIB du Royaume, la Thaïlande ayant d’autres partenaires bien plus intéressants et productifs, tant au niveau importations qu’exportations…
Que Anutin fasse preuve d’un peu d’imagination et de diplomatie vis-à-vis de certains voisins dignes d’intérêt, pour renforcer leurs alliances de partenariats économiques régionaux et entrer en pourparlers au sein de l’ASEAN afin d’isoler économiquement et politiquement la Cambodge dans la durée…
Seule une pression commune « pluri-asiatique », voir internationale, pourra faire chuter ce régime corrompu jusqu’à l’os… !!!!