Malgré un accord de cessez-le-feu, la Thaïlande et le Cambodge n’ont pas trouvé d’entente sur le démantèlement des centres d’appels frauduleux.
Ces centres, qui opèrent depuis le territoire cambodgien avec, selon de nombreux rapports, la protection du gouvernement, utilisent des personnes kidnappées et torturées, qui sont ensuite forcées d’escroquer d’autres personnes dans les pays voisins.
Tous les ans, de nombreux thaïlandais sont victimes de ces escroqueries.
Phnom Penh a préféré reporter les discussions sur ce sujet et sur le déminage des zones frontalières à une prochaine réunion.
Nouvel accord de cessez-le-feu
Des représentants de la Thaïlande et du Cambodge ont participé à une session extraordinaire du Comité général de frontière (GBC) en Malaisie le 7 août afin de trouver des solutions aux tensions frontalières actuelles et d’éviter de nouveaux affrontements militaires dans la région.
La réunion s’est terminée sur une note positive, les deux pays ayant accepté le nouvel accord de cessez-le-feu.
Voir : La Thaïlande et le Cambodge signent un accord de cessez-le-feu en 13 points
Deux sujets sensibles reportés
Toutefois, le ministre de la Défense par intérim, le général Nattaphon Nakpanich, a révélé qu’il avait proposé deux points supplémentaires lors de la réunion, à savoir :
- Le déminage des mines terrestres le long de la frontière
- Le démantèlement des réseaux cambodgiens de centres d’appels frauduleux
Mais ces deux questions ont été reportées à la prochaine réunion du GBC.
Néanmoins, Nattaphon a réaffirmé l’engagement de la Thaïlande à coopérer de manière honnête et sincère, ainsi qu’à maintenir le dialogue sur la base de relations de bon voisinage, exprimant l’espoir que le Cambodge ferait de même.
Les centres d’appels cambodgiens possiblement la source du conflit
Le conflit entre la Thaïlande et le Cambodge a commencé après un incident à la frontière survenue le 28 mai.
Une brève fusillade a eu lieu entre des troupes thaïlandaises et cambodgiennes au col de Chong Bok, dans la province d’Ubon Ratchathani, au nord-est de la Thaïlande, et un soldat cambodgien a été tué.
Peu après, des observateurs ont accusé le Cambodge d’avoir provoqué ces tensions pour créer une diversion dans le pays alors que l’entourage de la famille de Hun Sen, étaient visés par une enquête américaine concernant les centres d’appels.
Hun Sen, l’homme fort du Cambodge, est président du Sénat et père de l’actuel Premier ministre, Hun Manet.
Voir : Conflit Thaïlande – Cambodge : une diversion pour les centres d’appels ?
Peu après, Hun Sen a trahi l’amitié qui le reliait à Thaksin Shinawatra, en dévoilant une conversation privée avec sa fille, la Première ministre Paetongtarn Shinawatra, qui cherchait une solution pour apaiser les tensions entre les deux pays.
Cette trahison, qui a provoqué la suspension de la Première ministre, aurait pu avoir comme objectif d’empêcher la légalisation des casinos en Thaïlande, afin de protéger les casinos cambodgiens qui sont utilisés pour blanchir l’argent des centres d’appel.
Voir : Les racines du conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge
Mais, avant d’être suspendue, Paetongtarn a lancé une lutte contre les centres d’appels cambodgiens qui a fait perdre des milliards au Cambodge.
Citant un rapport des Nations unies, elle a déclaré que les centres d’appels frauduleux contribuaient à hauteur de 40 à 60 % du produit intérieur brut du Cambodge.
Voir : La Thaïlande veut mobiliser le monde contre les cybercriminels cambodgiens
L’aggravation du conflit frontalier qui a conduit à une attaque faisant des morts parmi les civils thaïlandais, puis à une riposte causant la mort de civils cambodgiens, pourrait être liée à l’offensive thaïlandaise contre les centres d’appels qui a mis la famille Hun Sen dans une position difficile.
Voir : Thaïlande – Cambodge : les civils sacrifiés pour protéger les centres d’appels ?
Le plus important : ramener la paix à la frontière
Le général Nattaphon Nakpanich est revenu sur la situation des habitants des refuges d’urgence dans les provinces frontalières, soulignant que celle-ci variait d’une province à l’autre.
En conséquence, le gouvernement a chargé des commandants militaires et des responsables administratifs locaux d’évaluer si les habitants pouvaient rentrer chez eux en toute sécurité.
Channel 7 a rapporté que certains universitaires ont exprimé des doutes quant au respect de l’accord par le Cambodge.
Panithan Wattanayakorn, expert en affaires étrangères et en sécurité, a déclaré que des mesures de pression supplémentaires pourraient devoir être appliquées dans le cadre du mécanisme de l’ASEAN si le Cambodge ne respectait pas l’accord.
Panithan a expliqué que si la confiance mutuelle est un élément normal de la diplomatie, la confiance totale est rarement possible dans la pratique et que des mécanismes supplémentaires devraient être mis en place pour garantir le meilleur résultat possible.
L’ancien porte-parole adjoint du gouvernement, Weerachon Sukondhapatipark, a déclaré aux médias que l’objectif principal des pourparlers était de rétablir la paix dans la zone frontalière, afin que les populations puissent reprendre une vie aussi normale que possible, avec pour seule tâche de réparer les dégâts restants.
Il a souligné qu’il ne devait y avoir aucune violence, que les conflits devaient être réduits, que la paix devait être préservée, que la sécurité des populations devait être assurée et que le moral dans la région devait être amélioré.
Les négociations et autres accords, a-t-il ajouté, sont des questions pour l’avenir.
Voir aussi :
Désinformation : le Cambodge perd sa crédibilité sur la scène internationale
La Thaïlande riposte à la campagne de désinformation menée par le Cambodge
La vérité dérangeante derrière le conflit Thaïlande–Cambodge
Thaïlande : le tourisme s’effondre à cause du conflit avec le Cambodge
La Thaïlande et le Cambodge conviennent d’un cessez-le-feu inconditionnel
Conflit Thaïlande – Cambodge : avis aux voyageurs, les zones à éviter
Hun Sen aurait ordonné l’assassinat d’un franco-cambodgien en Thaïlande
Centres d’appel au Cambodge : l’étau se resserre sur la famille de Hun Sen
Source : The Thaiger
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14 commentaires
C’est mal parti, mais il fallait s’en douter : cet accord ne tiendra pas dans la durée : le Cambodge ne renoncera jamais à fermer ses centres d’appels frauduleux qui, avec les centres de jeux et casinos qui servent à blanchir les capitaux extorqués aux clients des banques thaïlandaises, et autres asiatiques, rapportent au pays et à la famille HUN 40 à 60 % de son PIB.
Ce refus de la part des autorités cambodgiennes est une reconnaissance tacite et publique que le pouvoir politique est impliqué à 100% dans cette pratique mafieuse élevée au rang d’une institution d’État.
Cela ne disparaitra que par une pression internationale, un blocus économique et des actions visant spécifiquement les intérêts financiers du Cambodge… mais cela équivaudrait à une véritable déclaration de guerre contre le Cambodge, l’élimination de son régime politique, le limogeage de ses dirigeants actuels et le retour d’une situation explosive entre les 2 pays.
Autant essayer d’apprivoiser un chacal !
La seule réponse possible de la part de la Thaïlande pour exercer une certaine pression est de garder sa frontière avec le Cambodge complètement fermée et de mettre en œuvre son projet de casinos sur le territoire thaïlandais pour épuiser une partie des ressources financières actuelles.
Mais à court terme, je ne vois pas très bien les F16 thaïlandais effectuer un raid aérien, ni les forces spéciales d’intervention de l’Armée thaïlandaise effectuer une incursion sur Poipet pour faire évacuer et détruire les bâtiments qui abritent les centres d’appels…
Hello !
Merci pour tous tes articles concernant la Thaïlande, les actualités et le tourisme, c’est toujours très bien écrit et intéressant.
Néanmoins, depuis le conflit avec le Cambodge, j’ai la forte impression que tu passes ton temps à dénigrer le Cambodge.
J’entends tes racines Thaï, et du coup ton attachement à ton pays, mais essaie de rester lucide et neutre autant que possible.
Là, tu nourris beaucoup trop le conflit et la haine sur les réseaux.
S’en détacher et être plus objectif sans toujours vouloir pointer du doigt le Cambodge serait un excellent départ.
Je ne dis pas que tu le fais de manière systématique, mais dans tes derniers articles, tu te permets même de faire certaines désinformations.
Encore une fois, j’aime beaucoup ce blog et je continuerai à te suivre, mais joue ton rôle de média de manière propre, autant que possible et tente d’utiliser ton intelligence pour ne pas rentrer dans la guerre féroce que se livrent les deux peuples sur internet. Et pitié, évite la désinformation.
Merci beaucoup ????
????????♥️????????
Bonjour Bir.la,
On a fait de nombreux articles sur les centres d’appels au Cambodge avant le conflit et ne pas lier ces centres d’escroqueries, qui rapportent des milliards de dollars, au conflit actuel est impossible.
Après, libre à toi de nous dire ce qui selon toi est de la propagande et nous expliquer pourquoi, on est ouvert au débat.
On ne dénigre pas le Cambodge, et ne faisons que rapporter ce que disent plusieurs rapports d’agences sérieuses sur Hun Sen et sa famille.
Ces centres d’appel cambodgiens sont une horreur et on ne peut pas ne pas les dénoncer.
PS : le gérant du site est eurasien, mais pas thaïlandais.
A Bir.la… bonjour…
Contrairement à vous, je trouve les articles que l’on peut lire et partager au niveau des commentaires de « toutelathailande.fr » particulièrement objectifs et issus à la base de diverses sources autorisées thaïlandaises de niveau international.
Le fait d’ouvrir le dialogue par l’ajout de commentaires des lecteurs dénote à lui seul une volonté d’objectivité, permettant à ceux-ci de donner et de développer leurs propres sentiments et analyses de l’actualité…
Libre donc à vous de donner votre version des faits, votre avis personnel, au lieu de demander à la rédaction d’aller dans un sens différent de ce qui vous semble être une orientation subjective subliminale de sa part.
Dans ce contexte, ce ne sont pas les articles de la rédaction qui me semblent subjectivement orientés, mais les commentaires des lecteurs qui se revendiquent d’une opinion personnelle et dont je fais partie…
Libre à chacun de marquer son accord ou désaccord, de les lire ou de les ignorer suivant leur pertinence et en symbiose avec ses propres convictions ; mais dans tous les cas, l’échange des impressions est toujours profitable au silence des idées destructrices, qui malheureusement dirigent bien trop souvent ce monde, très loin d’un idéal humaniste et du libre examen universel…
Personnellement, je trouve très étrange tous ces centres d’appel situés au Cambodge et en Birmanie…
En effet, certains hommes d’affaires thaïlandais utilisent ces 2 pays pour réaliser tout ce qui est interdit en Thaïlande comme les casinos.
Casinos… Cela me rappelle le projet de Thaksin de vouloir implanter des casinos en Thaïlande après avoir investi dans ce business au Cambodge.
La brouille entre le clan Thaksin et celui de Hun Sen est probablement liée à cette volonté de Thaksin de relocaliser les casinos en Thaïlande, et donc priver Hun Sen d’une partie des bénéfices de ce business pas toujours très net.
Hun Sen n’a pas craché dans la soupe sans raison et a agi en représailles d’une évidente entourloupe de Thaksin qui n’a rien d’un enfant de chœur.
Thaksin a fait fortune dans la téléphonie…
Pas très éloignée des centres d’appel, mais cela n’est qu’un fâcheux hasard probablement.
Quand un grand % du PIB d’un pays dépend de centres d’appels criminels, de groupes au pouvoir, cela donne de quoi réfléchir sur les bases de la nature du pays en soi.
Je plains les Cambodgiens d’être dans ces situations pathétiques.
L’homme reste perfectible et peut prendre sa vie en mains.
Soyons positifs pour l’avenir…
Merci beaucoup pour vos informations et pour votre équipe de rédaction.
Cependant, pour approfondir votre connaissance et votre métier de journalisme, je me permets de vous faire quelques remarques et recommandations÷
1- Apprendre à connaitre l’Histoire du Cambodge et du SIAM/THAÏLANDE
2- À savoir d’où vient le Siam/la Thaïlande ??? en quelle ANNÉE ???
3- D’où vient la Culture ? La civilisation ? L’Écriture ? Croyance ? Coutumes et Mœurs ?… etc du SIAM/THAILLANDE d’aujourd’hui
4- les Preuves ne manquent pas !!! sans oublier les nombreux PRASATS KHMERS qui sont encore debout sur les Terres Khmers
5- Les innombrables « COUP D’ÉTAT » (dans le Monde) en Thaïlande caractérisant la politique thaïlandaise etc.
6- Vous maquillez les faits ; dans votre reportage, votre article pour calomnier le CAMBODGE et SON PEUPLE, pour cacher votre misérable politique de voyou, de gangsters, etc.
7- Ce n’est pas le CAMBODGE QUI EST MAL VU SUR LE PLAN INTERNATIONAL !!!
LE MONDE PARTAGE LA SOUFFRANCE. LE MEURTRE DU CAMBODGE ET DE SON PEUPLE.
8- THAÏLANDE/SIAM devient perdante sur le plan politique intérieur et international, sans compter sur le plan économique !!!
9- Dans le Monde, aucun pays ne fait plus confiant au SIAM/THAÏLANDE.
Bonjour Vorakthunr,
Pour ce qui est de l’origine de nombreuses traditions communes, de Birmanie, Laos, Thaïlande, Cambodge, on en a parlé dans cet article :
Qui a inventé le muay thaï, la Thaïlande, la Birmanie, le Cambodge ?
Vorakthunr, bonjour…
En lisant attentivement les 9 points relatifs à cet article que vous remettez en question, je ne peux m’empêcher de me poser la question, à savoir qui est, soi-disant, le plus agressif et partial de vous ou de la rédaction quand vous parlez de « maquillage des faits », de « calomnies », de » misérable politique de voyou, de gangsters », sans oublier la perte de confiance du monde économique qui serait plus importante envers la Thaïlande qu’envers le Cambodge…
Et je n’aborderai même pas le respect de la charte des droits de l’homme dans le Cambodge « démocratique », la qualification politique du pouvoir, la liberté de la presse et la chasse systématique aux opposants politiques !
Et donc, Hun Sen a raison de kidnapper des thaï, de ruiner des familles thaïlandaises via les centres d’appels et de bombarder des civils à cause de l’histoire du Cambodge ?
Histoire qui a été en partie falsifiée par les français pour transformer les cambodgiens en nationaliste haineux de leur voisin, dans la bonne tradition colonialiste du « diviser pour mieux régner ».
@Hansson,
D’après vous, la seule réponse possible de la part de la Thaïlande serait de mettre en œuvre son projet de casinos sur le territoire thaïlandais.
Sauf que les parieurs thaïlandais, si ce projet voit le jour, devront payer 5 000 bahts de frais d’entrée et détenir au moins 50 millions de bahts sur un compte bancaire.
Des contraintes inexistantes de l’autre côté de la frontière.
Jean-Pierre, bonjour…
En réponse aux tensions militaires, il est, en effet, inconcevable que la Thaïlande et le Cambodge rentrent dans une guerre ouverte et destructrice à tous niveaux.
Je dis simplement que la légalisation de casinos en Thaïlande ferait perdre au Cambodge une bonne part des revenus issus de ce pan de l’économie cambodgienne.
Et en ce qui concerne la participation active des thaïlandais dans l’économie intérieure des casinos, je cible évidemment les thaïlandais « riches », ceux qui peuvent se permettre de payer 5.000 baths pour entrer dans ces futurs casinos dont la Thaïlande veut se doter et de perdre plusieurs dizaines de milliers d’euros en une seule soirée.
Mais ce projet verra-t-il vraiment le jour et aboutira-t-il dans un délai espéré d’une dizaine d’années ?
C’est un autre pari pour lequel je ne risquerais même pas 10 baths !
RV en 2035 pour faire le point !
Article complètement biaisé (mais bon, on est sur « toute la Thailande » donc forcément).
Doit-on rappeler que l’agresseur, c’est la Thaïlande !
Que le territoire appartient au Cambodge. (Reconnu internationalement)
Que la Thaïlande n’a donc rien à y faire.
Donc, évidemment, quand elle veut planter son drapeau en amenant 3 pèlerins sur ce territoire, ça dégénère…
Les Thaïlandais ont du mal à comprendre cela.
Il semblerait que se faire greffer un pen… plutôt que de l’avoir au naturel, fasse fondre les neurones des Thaïlandais.
Bonjour Maximus,
Nous essayons de garder une neutralité dans nos articles, mais il est vrai que les informations provenant de Thaïlande et du Cambodge divergent fortement.
Nous consultons également des médias cambodgiens comme le Khmer Times.
Cependant, leur couverture actuelle du conflit a été décrédibilisé par plusieurs ambassades étrangères, ce qui complique la vérification des faits.
Voir : Désinformation : le Cambodge perd sa crédibilité sur la scène internationale
Du côté cambodgien, la version officielle est que la Thaïlande a tenté d’envahir une partie de son territoire et que l’armée a riposté.
Dans le contexte actuel, il est difficile d’exprimer un point de vue différent au Cambodge sans prendre de risques.
La Thaïlande accuse le Cambodge de poser des mines et le Cambodge nie les accusations, mais n’a à priori pas lancé d’enquête sur les photos de soldats cambodgiens avec ces mines.
La Thaïlande affirme que 3 000 soldats cambodgiens sont morts, les civils à la frontière se plaignent de l’odeur des cadavres, mais le Cambodge affirme que seuls cinq soldats ont été tués, qui ment ?
Pour se faire une idée plus complète, il peut être intéressant de croiser les récits locaux avec ceux de médias internationaux, ce qui peut donner un éclairage plus équilibré.
Nous partageons tous le souhait de voir la paix revenir entre les deux pays, non ?