Violation du cessez-le-feu Thaïlande – Cambodge ? Un soldat blessé par une mine

Un quatrième soldat thaïlandais a été grièvement blessé par une nouvelle mine près de la frontière cambodgienne le mardi 12 août.

Ce nouvel incident arrive quelques jours après que les deux pays aient convenu d’un cessez-le-feu.

Le Cambodge a de nouveau rejeté les accusations de l’armée thaïlandaise selon lesquelles il aurait violé la trêve et le droit international.

Le soldat a marché sur l’engin alors qu’il patrouillait à environ 1 km du temple Ta Moan Thom, dans la province thaïlandaise de Surin, a indiqué l’armée.

Il a perdu sa jambe et est actuellement soigné à l’hôpital.

L’armée thaïlandaise revendique son droit à la légitime défense

Des soldats d’infanterie participent à un entraînement de préparation à la guerre dans la province de Sa Kaeo, à la frontière avec le Cambodge, le mardi 12 août. Photo : Armée royale thaïlandaise

Le porte-parole de l’armée thaïlandaise, le général Winthai Suvaree, a déclaré que cet incident prouvait que le Cambodge avait rompu la trêve et violé les accords internationaux, notamment la Convention d’Ottawa interdisant les mines terrestres.

« Le Cambodge continue de poser secrètement des mines terrestres alors que l’armée thaïlandaise a toujours adopté une approche pacifique et n’a pas été la partie initiatrice », a-t-il déclaré.

Le communiqué a averti que si les violations se poursuivaient, la Thaïlande pourrait :

« Exercer son droit de légitime défense en vertu des principes du droit international afin de résoudre les situations qui font que la Thaïlande continue de perdre des effectifs en raison des violations des accords de cessez-le-feu et des atteintes à la souveraineté par les forces militaires cambodgiennes ».

Le Cambodge continue de nier les accusations

La Thaïlande a montré aux envoyés étrangers et aux attachés militaires en visite dans la province de Si Sa Ket, qui a été attaquée par les troupes cambodgiennes fin juillet, des photos de soldats cambodgiens dans un temple contesté, sur lesquelles on voit clairement de nouvelles mines antipersonnel russes à leurs côtés. Ces mines sont semblables aux mines qui ont blessé des soldats thaïlandais qui patrouillaient sur le sol thaïlandais.

Phnom Penh a rejeté cette accusation, affirmant qu’il n’avait pas posé de nouvelles mines.

Le ministère cambodgien de la Défense nationale a déclaré dans un message publié sur les réseaux sociaux :

« Le Cambodge, en tant qu’État partie fier et responsable à la Convention d’Ottawa, maintient une position absolue et sans compromis :

Nous n’avons jamais utilisé, produit ou déployé de nouvelles mines terrestres en aucune circonstance, et nous respectons strictement et pleinement nos obligations en vertu du droit international ».

Malgré les démentis répétés du Cambodge, l’armée thaïlandaise insiste sur le fait que de nombreuses photos de soldats cambodgiens, prises dans un temple, montrent clairement des nouvelles mines antipersonnel à côté d’eux.

Quatrième incident dû aux mines

Des soldats thaïlandais transportent un de leurs collègues blessés après l’explosion d’une mine alors qu’ils patrouillaient près du poste-frontière de Chong An Ma, dans la province d’Ubon Ratchathani, le mercredi 23 juillet 2025.

Il s’agit du quatrième incident impliquant des soldats thaïlandais le long de la frontière contestée entre les deux pays voisins d’Asie du Sud-Est au cours des dernières semaines.

Le samedi 9 août, trois soldats ont été blessés dans une explosion entre la province thaïlandaise de Sisaket et la province cambodgienne de Preah Vihear.

Le soldat qui a marché sur la mine a perdu son pied.

Voir : La Thaïlande condamne le Cambodge après l’explosion d’une nouvelle mine

Deux incidents précédents, survenus les 16 et 23 juillet, avaient entraîné un dégradation des relations diplomatiques.

Voir : Aggravation du conflit Thaïlande–Cambodge : 5 soldats thaïlandais blessés par une mine

À chaque fois, les soldats qui ont marché sur les mines ont perdu un pied ou une jambe.

Ces tensions ont déclenché cinq jours de combats qui ont éclaté le 24 juillet.

Voir : Conflit Thaïlande-Cambodge : une enfant raconte l’horreur des bombardements

La Thaïlande a accusé le Cambodge d’avoir posé des mines de son côté de la frontière, qui s’étend sur 817 km (508 miles), la propriété des temples de Ta Moan Thom et Preah Vihear, datant du XIe siècle, étant au cœur du conflit.

Ces sanctuaires classés, situés sur une frontière mal délimitée depuis l’époque coloniale, sont au cœur d’un contentieux territorial qui attise régulièrement les tensions.

Ces combats, les plus violents entre les deux pays voisins depuis plus de dix ans, ont donné lieu à des échanges de tirs d’artillerie et à des frappes aériennes qui auraient fait au moins 43 morts et plus de 300 000 déplacés des deux côtés.

Mais d’après l’armée thaïlandaise, le nombre de soldats cambodgiens tués (5 selon le ministère de la Défense cambodgienne) serait beaucoup plus important.

Voir : Thaïlande : 3 000 soldats cambodgiens seraient morts lors des combats

La trêve fragile tient depuis la semaine dernière, lorsque les deux gouvernements ont accepté de permettre à des observateurs de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) de surveiller les zones contestées afin d’éviter de nouveaux combats.

Voir aussi :

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Source : Aljazeera