À quelques semaines de la haute saison en Thaïlande, les analystes estiment que la baisse du tourisme devrait freiner la remontée du baht.
Chaque année, le baht se renforce pendant la haute saison touristique, mais cette fois, la désaffection des touristes chinois et les anticipations de baisse des taux d’intérêt devraient freiner cette tendance.
Ce mercredi 22 octobre à 8 h 45 (heure de Thaïlande), 1 euro vaut 38,05 bahts thaïlandais et 1 dollar US vaut 32,83 bahts.
Voir : Cours du baht thaïlandais (THB) : le taux de change du jour face à l’euro
La haute saison ne sauvera pas le baht cette année

Des passagers arrivent à l’aéroport de Suvarnabhumi. Photo : Somchai Poomlard/Bangkok Post
Le baht devrait s’apprécier d’environ 1 % face au dollar d’ici la fin de l’année par rapport au début des échanges, selon une enquête de Bloomberg auprès de stratèges publiée le mardi 21 octobre 2025.
Cela représente environ la moitié du gain moyen observé au cours des deux derniers mois de l’année au cours des dix dernières années.
Selon la banque Crédit Agricole CIB, la faiblesse des exportations pourrait également limiter la hausse.
Moins de touristes, moins de devises étrangères

Des touristes font la queue à un guichet de change. Photo : Bangkok Post.
Si la haute saison touristique soutient généralement le baht, ces flux « ne devraient pas être aussi importants » cette fois-ci, a déclaré Andy Ji, stratège chez InTouch Capital Markets à Singapour.
Si la Banque de Thaïlande (BoT) adopte une attitude plus accommodante et que le gouvernement met en place une taxe sur le commerce de l’or, le baht pourrait glisser vers 33 pour 1 dollar américain, même si le billet vert reste faible, a-t-il ajouté.
Une reprise plus modérée pourrait offrir un certain répit aux décideurs politiques après que la hausse de plus de 4,5 % du baht cette année ait déjà mis à mal la compétitivité des exportations.
Les exportations en difficulté amplifient la pression sur le baht

Containers dans un port de Thaïlande.
Les exportations subissent une pression supplémentaire due à la hausse des droits de douane américains.
La vigueur de la monnaie a également rendu la Thaïlande plus chère pour les visiteurs, ce qui pèse sur le tourisme.
Voir : Thaïlande : alerte, la vigueur du baht menace le tourisme et les exportations
Avec les exportations, ces secteurs représentent environ 70 % de l’économie.
Le ralentissement du tourisme chinois change la donne

Touristes chinois à Pattaya. Photo : South China Morning Post
Les arrivées de touristes étrangers devraient baisser d’environ 6 % cette année, selon l’Office national du tourisme thaïlandais, ce qui constituerait la première baisse annuelle en dix ans en dehors de la pandémie.
Cette baisse reflète la faiblesse de la demande sur des marchés clés comme la Chine, où les préoccupations en matière de sécurité et la vigueur du baht ont freiné les voyages.
Voir : Thaïlande : le tourisme chinois en chute libre, comment le relancer ?
« L’appréciation de la monnaie a réduit les revenus des exportateurs et érodé leur compétitivité », a déclaré Apichit Prasoprat, vice-président de la Fédération des industries thaïlandaises (FTI).
« Elle nuit également au tourisme. »
La Banque de Thaïlande prête à intervenir pour freiner le baht

Banque de Thailande. Photo : Money and Banking Online
Selon les données compilées par Bloomberg, les marchés anticipent au moins une nouvelle baisse des taux dans les six prochains mois, après un cycle d’assouplissement qui a entraîné des baisses de 100 points de base depuis octobre dernier.
La banque centrale maintiendra une politique monétaire accommodante tout au long de l’année prochaine en raison de la faiblesse de l’économie du pays et du risque de nouveaux chocs mondiaux, a déclaré le vice-gouverneur Piti Disyatat au début du mois.
Le mercredi 8 octobre 2025, le Comité de politique monétaire (MPC) de la BoT a voté le maintien du taux directeur à 1,5 %.
Voir : La Banque de Thaïlande maintient son taux directeur à 1,5 %
Toutefois, le baht pourrait se renforcer si :
- La croissance rebondit
- Les tensions entre les États-Unis et la Chine s’apaisent
- Le dollar s’affaiblit à la suite de la baisse des taux par la Réserve fédérale américaine
- Les prix de l’or restent proches de leurs niveaux records
Nomura s’attend à ce qu’il s’apprécie à environ 31,3 pour un dollar d’ici la fin de l’année.
Pour l’instant, les analystes estiment que les autorités sont susceptibles d’intervenir pour freiner les gains excessifs.
Les facteurs saisonniers devraient soutenir le baht, a déclaré Poon Panichpibool, stratège à la Krung Thai Bank.
« Mais si le baht est exceptionnellement fort par rapport aux devises de ses partenaires commerciaux, la Banque de Thaïlande pourrait intervenir. »
- Le baht ne devrait s’apprécier que d’environ 1 % d’ici fin 2025, moitié moins que la moyenne historique.
- La chute du tourisme, notamment chinois, limite les entrées de devises.
- Les exportations et la politique monétaire accommodante freinent aussi le baht.
Voir aussi :
Voler vers la Thaïlande coûtera plus cher : alerte sur un risque pour le tourisme
Voyager en Thaïlande va coûter plus cher : la taxe de 300 bahts arrive
La Thaïlande face à un dilemme : l’or fait grimper le baht, le tourisme trinque
Thaïlande : un baht fort et la concurrence régionale font fuir les touristes
Thaïlande : la hausse du baht liée à des exportations d’or vers le Cambodge
Source : Bangkok Post
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5 commentaires
On en revient toujours aux mêmes conclusions et à la même attitude de la Banque centrale thaïlandaise…
Je vais donc résumer en une seule réflexion : un bath fort, qui se situe entre 36 et 38/1 euro, nuit aux exportations et transactions commerciales qui en découlent, nuit au tourisme international qui voit les touristes étrangers se détourner de vacances plus chères en Thaïlande que dans les autres destinations touristiques de l’Asie du Sud-Est, et nuit aussi, par ricochet, à l’économie nationale, au PIB intérieur et au pouvoir d’achat des Thaïlandais.
Mais comme la Banque centrale n’a aucune envie de baisser son taux directeur de manière significative pour ramener le bath à un taux de change entre 38 et 40 baths/1 euro, rien ne va changer fondamentalement d’ici à la fin de l’année, saison touristique ou pas…
D’ailleurs, pourra-t-on parler, en cette fin d’année 2025, de « haute » saison touristique ?
Je crains que les statistiques de ce dernier trimestre et janvier 2026 soient les plus mauvaises depuis l’ère post-covid, en grande partie à cause de la force du bath que la Banque centrale thaïlandaise refuse de dévaluer depuis 2022, pour retrouver une compétitivité qui faisait sa force au cours des décennies d’avant covid, quand le touriste étranger pouvait obtenir 40, 42 ou 44 baths pour 1 euro et que les exportations étaient en hausse constante pour une santé économique et un PIB thaïlandais au beau fixe, tout en limitant les importations et dépendances extérieures par une politique d’autosuffisance prônée avec succès par le regretté Roi Bhumibol !!!
Pas compliqué à comprendre quand même !!!!
Faut regarder les effondrements des pays occidentaux.
C’est en direct tous les jours, chez nous, en Angleterre, aux USA, l’Allemagne ça va pas terrible.
Les faillites d’entreprises, l’augmentation des taxes et plein d’autres joyeusetés qui vont arriver en 2026.
Ils auront beau faire ce qu’ils veulent de leur monnaie, je doute que les gens continuent de voyager de la même manière dès maintenant et dans les années à venir.
Bonjour,
En effet, se focaliser sur le cours du baht, c’est ne pas voir que les grandes devises se déprécient fortement.
En réalité, le baht se maintient contre la marée qui baisse.
Penser que la Banque centrale de Thaïlande peut agir à la baisse sur sa monnaie, c’est comme s’imaginer que c’est la queue qui remue le chien.
Cher Hansson,
Les touristes ne vont pas expressément éviter la Thaïlande parce que la devise est forte…
En revanche, une devise forte a bien évidemment un impact sur les dépenses des touristes qui vont naturellement faire leur budget de vacances dans leur devise de référence et donc, dépenser moins.
C’est ce que l’on observe à l’heure actuelle.
Quant à cette histoire de baisse de taux, elle n’a pas d’effet tangible sur la devise.
Ce n’est pas parce qu’une banque centrale baisse les taux que la devise dégringole.
Regardez l’euro/dollar cette année.
Les taux US sont plus élevés et pourtant l’euro s’apprécie.
Les acteurs économiques thaïlandais n’ont qu’une option : baisser leurs prix… c’est plus efficace que de tenter de jouer sur le taux de change.
Cher Parditi, bonjour…
Votre analyse reflète effectivement un aspect assez inquiétant de la santé économique mondiale…
À force de gouverner et de dépenser à crédit, les « grandes » nations économiques de la planète cumulent et augmentent leur dette publique d’année en année, et tant va la cruche à l’eau, qu’un jour, elle se brise !
Pas besoin d’aller voir chez nos voisins, il suffit de regarder la situation en France !
Et vous avez évidemment raison quand vous dites que le taux de change thaïlandais ne peut pas résoudre à lui seul les problèmes économico-touristiques du Royaume.
Alors baissez les prix de vente au détail des services et des acteurs commerciaux dans leur globalité pour favoriser un nouvel engouement pour des touristes désabusés et eux-mêmes désargentés par la situation dans leur propre pays ?
Oui, bien sûr que c’est une piste et peut-être la seule actuelle à laquelle le gouvernement thaïlandais et la banque centrale souscriraient sans hésitation…
Malheureusement, la concurrence tirant déjà les prix vers le bas, et au vu des marges bénéficiaires étroites qui sont actuellement celles des acteurs commerciaux, que ce soit les compagnies aériennes, les hôtels, les diverses agences de services touristiques, et autres restaurants, bars, et lieux de divertissement, et qui ne constituent que quelques « % » de leur chiffre d’affaires, une fois impôts, TVA et autres taxes déduites, je doute malheureusement que ce soit possible pour les commerces liés au tourisme international de baisser davantage leurs prix.
Efficace, certainement, mais possible économiquement, j’en suis moins certain. L’avenir semble bien sombre pour beaucoup de citoyens, qu’ils soient européens, américains ou asiatiques…