La Thaïlande réduit les droits d’importation sur 10 000 produits américains mais refuse d’ouvrir son marché des télécoms, jugé trop sensible.
Bangkok poursuit ses négociations commerciales avec Washington.
D’un côté, les douanes thaïlandaises acceptent une réduction massive des droits d’importation sur des milliers de produits américains, de l’autre, la Thaïlande résiste aux pressions des États-Unis pour ouvrir son marché sensible des télécommunications.
Les douanes thaïlandaises réduisent leurs recettes

Droits de douane américain. Photo : Bangkok Post
Yutana Phoolpipat, directeur général adjoint du département des douanes, a confirmé que la Thaïlande allait réduire d’ici 2025 les droits d’importation sur plus de 10 000 articles américains, conformément à un accord fiscal conclu avec les États-Unis.
Voir : Droit de douane à 19 % : les concessions de la Thaïlande aux États-Unis
Cette mesure se traduira par une perte estimée à 8 milliards de bahts (211,97 millions d’euros) en 2026, soit près de 50 % des recettes annuelles générées par les importations américaines, qui s’élèvent en moyenne à 20 milliards de bahts.
Le département se dit toutefois confiant : l’exigence américaine d’augmenter la part de contenu local de 40 à 50 % devrait stimuler la production nationale et bénéficier aux industriels thaïlandais sur le long terme.
Parallèlement, les douanes renforcent la surveillance des marchandises en transbordement et en transit.
Plus de 80 articles jugés à haut risque sont désormais contrôlés avec l’appui du département du commerce extérieur.
Les certificats d’origine seront délivrés aux fabricants, tandis que les inspections aléatoires sur les produits estampillés « Made in Thailand » vont être accélérées.
Pour l’exercice 2025, le département des douanes vise 112 milliards de bahts (2,96 milliards d’euros) de recettes, objectif ajusté à la baisse en raison de l’impact des importations de véhicules électriques et du ralentissement économique.
Pressions américaines sur les télécommunications

Antennes paraboliques au Thaicom Teleport & DTH Center dans la province de Pathum Thani.
Si la Thaïlande fait des concessions fiscales, elle reste ferme face aux demandes américaines dans le secteur des télécommunications.
Selon une source du ministère de l’Économie et de la Société numériques (DES), Washington a réclamé l’ouverture totale du marché thaïlandais, notamment pour les services par satellite, ainsi que l’adoption de la bande supérieure de 6 GHz (5700–7100 MHz) comme norme WiFi.
La Commission nationale de la radiodiffusion et des télécommunications (NBTC) a exprimé son désaccord.
La licence de type 3, qui concerne les opérateurs exploitant leur propre réseau pour un large public, est aujourd’hui fermée aux acteurs étrangers pour des raisons de sécurité nationale.
La législation limite leur participation à 49 %.
« Si nous acceptons ces demandes, le gouvernement devra modifier la loi et les règlements de la NBTC », a confié une source au Bangkok Post.
Un marché stratégique sous tension
Les États-Unis insistent sur un accès plus large, notamment pour des entreprises comme Starlink, qui envisage de créer une filiale à 100 % en Thaïlande pour y exploiter son réseau de satellites en orbite basse (LEO).
Mais la NBTC rappelle que la réglementation impose le passage par des sociétés locales ou des coentreprises avec une participation étrangère plafonnée.
Deux acteurs thaïlandais collaborent déjà avec des partenaires étrangers : Thaicom avec Globalstar et National Telecom avec Eutelsat OneWeb.
La question du WiFi 6 GHz reste en discussion.
La NBTC présentera ses conclusions lors de sa réunion du 3 septembre, tandis que le Département des négociations commerciales internationales (DITN) abordera les mesures tarifaires américaines les 28 août et 8–9 septembre.
Entre concessions et lignes rouges

Droits de douane américains pour la Thaïlande. Illustration : The Nation Thailand
La Thaïlande se trouve ainsi à un carrefour : d’un côté, elle accepte de sacrifier une partie de ses recettes douanières pour maintenir de bonnes relations commerciales avec les États-Unis ; de l’autre, elle refuse de céder sur un secteur jugé stratégique pour sa souveraineté et sa sécurité nationale.
Ces arbitrages illustrent la complexité des discussions bilatérales, où les enjeux fiscaux et technologiques s’entremêlent dans un contexte géopolitique tendu.
Voir aussi :
Trump impose 19 % de droits de douane à la Thaïlande et au Cambodge
Pourquoi la Thaïlande ne recommandera pas Trump pour le prix Nobel de la paix ?
Source : The Nation Thailand, Bangkok Post
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4 commentaires
Suite à des négociations qui n’en portent en réalité que le nom, la Thaïlande a acté une capitulation face aux mesures et exigences américaines sur les droits de douane massifs appliqués à des dizaines de pays dans le monde, afin de servir les intérêts américains au détriment des économies nationales…
Bien peu de pays ont les épaules suffisamment solides pour résister et refuser de plier à la volonté de Trump : la Chine en est un des rares exemples, si pas le seul à pouvoir riposter d’égal à égal avec les États-Unis.
La Thaïlande voit ses produits exportés vers les États-Unis taxés à 19 %.
Vous me direz qu’elle a gagné, car au départ Trump avait mis la barre à 30% de taxe.
Mais en réalité, c’est la tactique utilisée par l’Administration Trump qui recule pour mieux sauter, mettre la barre trop haut pour obtenir ce que l’on veut au départ en faisant croire que l’on cède du terrain !!!
Méthode vieille comme le monde appliquée dans n’importe quelle transaction financière ou commerciale de vente-achat…
En plus de cela, les États-Unis ont obtenu de la Thaïlande qu’elle renonce à la taxation de milliers de produits américains qu’elle importe et qui vont donc aboutir à un manque à gagner pour les caisses du Royaume, une perte de rentrées fiscales et une augmentation sensible de la dette publique thaïlandaise…
La Thaïlande est donc perdante sur tous les tableaux et tout cela dans le cadre d’une économie mondiale en berne, atone et sans éclaircies notables à l’horizon, tant la politique Trump étrangle le monde économique mondial au seul profit des États-Unis.
Cependant, il est clair que cette méthode à ses revers de médailles et le peuple américain commence à en ressentir les conséquences négatives sur son pouvoir d’achat et son bien-être matériel, pris à son propre piège, en prenant conscience qu’elle aussi dépend, pour ses industries et son développement, de matières premières ou de technologies importées d’autres pays eux-mêmes taxés et pénalisés…
C’est l’histoire du serpent qui se mord la queue et qui meurt étouffé !!!
Quant à la souveraineté des télécoms thaïlandais face aux pressions exercées pour ouvrir (autrement dit en langue U.S « abandonner ») ce marché privé à des entreprises américaines de télécommunications, et permettre aux États-Unis d’en user et d’en prendre progressivement le contrôle, il ne faut surtout pas que la Thaïlande cède quoi que ce soit dans ce domaine pour ne pas se faire manger tout cru et ouvrir progressivement et à terme sa toile à un renforcement du contrôle et une utilisation logistique et militaire à la solde des États-Unis dans cette zone asiatique… une vassalisation de plus !!!
Reste à savoir si la Thaïlande a les reins suffisamment solides pour résister à long terme… pas certain !
On sent l’économiste international en vous, 555.
Aaaah ! Edgar !!! « 555 » comme vous dites !
Je ne suis absolument pas spécialiste économiste international, je réagis comme à l’accoutumée avec « mes tripes » diront certains et avec une subjectivité qui va de pair avec les convictions qui sont les miennes.
L’important étant de soulever les polémiques et d’éveiller les consciences, la pire des lâchetés étant d’abandonner le contrôle de son existence aux autres…
Portez-vous bien !
La Thaïlande peut bien jouer les gros bras en façade… mais sans les 63 milliards d’exportations vers les États-Unis, elle ne tiendrait même pas debout…
Mais bon, évidemment, c’est encore la faute de Trump, il plie la planète, affame les peuples et déclenche l’apocalypse, paraît-il…
Franchement, pas besoin de longs pavés pour éveiller ma conscience, il suffit de regarder ce que fait la Thaïlande, ça parle tout seul !