L’eau du Mékong et de ses affluents à Chiang Rai, dans le nord de la Thaïlande, dépasse dangereusement les seuils d’arsenic autorisés.
Les groupes thaïlandais de défense de l’environnement et des droits de l’homme pointent les activités minières chinoises en Birmanie comme responsables de ce désastre écologique transfrontalier.
Voir : La ruée chinoise sur les terres rares en Birmanie empoisonne la Thaïlande
Des niveaux d’arsenic supérieurs aux normes

Poisson couvert de cloques péché dans le Mékong. Photo : Thai PBS World
Selon le Département de contrôle de la pollution, la qualité de l’eau dans le Mékong et la rivière Sai, ainsi que dans certaines parties de la rivière Kok, est inférieure aux normes en raison de niveaux élevés d’arsenic.
Le département a déclaré avoir contrôlé régulièrement la qualité de l’eau dans la rivière Kok et ses affluents, Sai, Ruak et Mékong, entre mars et septembre.
Il a constaté que les échantillons prélevés dans la Kok, au niveau du pont Chalerm Phra Kiat et dans le sous-district de Tha Khao Pluek, dans le district de Mae Chan, à Chiang Rai, contenaient des niveaux élevés d’arsenic, mesurés entre 0,011 et 0,026 mg/L.
Selon le département, l’eau de ces fleuves est également d’une couleur rouge-brun trouble.
Le département a toutefois indiqué que les pluies continues depuis juillet avaient « peut-être » dilué les métaux lourds, tels que l’arsenic, contenus dans les rivières Sai et Ruak.
L’exploitation des terres rares par la Chine empoisonne la Thaïlande

Bao Youxiang est le président du gouvernement populaire de l’État Wa, le secrétaire général du Parti de l’État Wa uni et le commandant en chef de l’Armée de l’État Wa uni.
Les activités d’extraction de terres rares, d’or et d’autres minéraux précieux par des entreprises financées par la Chine dans l’État Shan, en Birmanie, sont mises en cause.
Elles sont accusées d’avoir rejeté des eaux usées non traitées dans les cours d’eau naturels, qui se jettent ensuite dans ou traversent plusieurs provinces du nord de la Thaïlande.
Les groupes thaïlandais de défense de l’environnement et des droits de l’homme ont exhorté le gouvernement thaïlandais à résoudre le problème des toxines dans les rivières, mais sans succès.
L’État Shan est largement contrôlé par l’Armée unie Wa, un puissant groupe ethnique indépendant du gouvernement birman et étroitement lié à la Chine.
Voir : Les Red Wa intoxiquent la Thaïlande : drogue et pollution à l’arsenic
Reste à savoir si la Thaïlande a déjà engagé un dialogue avec Pékin à ce sujet.
La question est d’autant plus délicate que l’extraction des terres rares constitue un enjeu stratégique majeur pour la Chine.
- Des taux dangereux d’arsenic ont été détectés dans le Mékong, la Sai et la Kok à Chiang Rai.
- Les mines chinoises en Birmanie sont accusées d’être à l’origine de cette pollution transfrontalière.
- Les ONG thaïlandaises dénoncent l’inaction du gouvernement malgré les risques sanitaires et environnementaux.
Voir aussi :
Empoisonnement des rivières à l’arsenic : la Thaïlande mise sur des filets filtrants
Nord Thaïlande : les enfants empoisonnés à l’arsenic par les mines birmanes
Thaïlande : découverte de poissons mutants dans le Mékong, alerte arsenic
Thaïlande : niveaux dangereux d’arsenic confirmés dans les rivières du nord
Thaïlande : les rivières empoisonnées à l’arsenic menacent des milliers de vies
Source : Thai PBS World
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1 commentaire
« Bao Youxiang », c’est un nom à forte consonance chinoise ça… non ?
De là à imaginer que le « Président-Secrétaire du Parti-Commandant en Chef de l’Armée (l’équivalent local de Xi Jinping !) a été placé directement par Pékin dans le but politique et économique de soustraire la région à l’autorité de la dictature birmane, il n’y a qu’un pas que je franchis sans aucune hésitation !!!
L’État « Wa Uni » peut dès lors être considéré par défaut comme une province « extraterritoriale » chinoise illégale, échappant à tout contrôle (politique, économique et militaire) du gouvernement dictatorial des généraux birmans.
Et quand on connaît le peu d’attention des industries, manufactures et autres usines et organismes responsables de la pollution globale pour la qualité de vie de l’environnement et des produits de consommation des populations chinoises et pour tous les domaines de l’écologie en général de la part des autorités de Pékin, il n’est pas étonnant que l’exploitation des terres rares du Myanmar par les chinois se soldent par une pollution aux métaux lourds et arsenic à des degrés catastrophiques et inquiétants pour les populations du nord de la Thaïlande, riverains du Mae Kong et de ses affluents.
(Petite parenthèse, hors sujet : les grappes de raisins chinois qui avaient été analysés avec des doses de pesticides 4 à 10 fois au-dessus des normes autorisées pour la santé des consommateurs et qui avaient été retirées de la vente en 2024, sont réapparues depuis plusieurs semaines sur les étals des supermarchés thaïlandais !!! Fin de la parenthèse…)
Que peut faire la Thaïlande ?
À part protester, et encore protester, chose qu’elle fait depuis des mois, sans aucun succès…
Il n’y a évidemment rien à attendre du côté des autorités birmanes et de son armée pour déloger l’Armée de Bao Youxiang, lourdement armée et équipée par la logistique militaire chinoise.
La Thaïlande est donc dans une impasse de dialogue avec Pékin, qui se résume à des courbettes, des sourires « jaunes » et des communiqués creux, insipides, incolores et inodores… contrairement aux eaux usées et polluées des fleuves et rivières du nord de la Thaïlande…
Rien ne changera à court, moyen ou long terme, tant que les terres rares seront exploitables dans cette région par les chinois avec la bénédiction (par impuissance) des dirigeants militaires de Nay Pyi Taw.