La Chambre des représentants de Thaïlande se réunira le vendredi 5 septembre pour élire un nouveau Premier ministre.
L’ancienne Première ministre, Paetongtarn Shinawatra, a été démise de ses fonctions la semaine dernière.
Voir : Thaïlande : la Première ministre destituée, une alliance surprise relance le jeu
Dans une lettre adressée aux députés, Arphat Sooknan, secrétaire général de la Chambre, a déclaré que le président de la Chambre avait ordonné l’ajout d’un point spécial à l’ordre du jour de la session de vendredi afin de choisir le nouveau Premier ministre.
Une tentative de dissolution de la Chambre a été rejetée

Parlement thaïlandais. Photo : Thai PBS World
Cet ajout fait suite à des informations selon lesquelles la demande du Premier ministre par intérim Phumtham Wechayachai visant à obtenir un décret royal de Sa Majesté le Roi Rama X pour dissoudre la Chambre aurait été rejetée.
Il a confirmé avoir soumis le décret demandant l’approbation royale pour dissoudre la Chambre des représentants le mercredi 3 septembre.
Le Parti populaire a choisi Anutin Charnvirakul

Anutin Charnvirakul, le chef du parti Bhumjaithai.
La décision de Phumtham intervient après que son parti, le Pheu Thai, n’ait pas réussi à obtenir le soutien du Parti populaire pour son candidat au poste de Premier ministre, Chaikasem Nitisiri.
Voir : Thaïlande : le Parti populaire détient la clé du choix du futur Premier ministre
Le chef du Parti populaire, Natthaphong Ruengpanyawut, a déclaré :
« Le gouvernement, qui détient le pouvoir de dissoudre le Parlement, reste flou, insensible et tente de s’accrocher au pouvoir le plus longtemps possible, sans reconnaître son échec en matière de gouvernance.
Le peuple ne peut plus faire confiance à cette administration pour diriger le pays. »
Le Parti populaire, qui contrôle 143 députés, a annoncé mercredi qu’il soutenait le leader du parti Bhumjaithai, Anutin Charnvirakul, pour le poste de Premier ministre.
Il est largement admis que Phumtham a demandé la dissolution de la Chambre afin d’empêcher la nomination d’Anutin, car ce dernier, soutenu par les 143 députés du Parti populaire, aurait battu Chaikasem lors d’un vote parlementaire.
Le fait que la Chambre soit désormais appelée à voter pour un nouveau Premier ministre ce vendredi indique que la demande de Phumtham a été rejetée.
Pourquoi le Conseil privé a-t-il refusé la demande de dissolution ?

Chambre du Conseil privé, Bangkok, Thaïlande. Photo : Supanut Arunoprayote
Selon des informations circulant hier après-midi, le Conseil privé, en sa qualité d’organe chargé d’examiner les documents et de fournir des avis consultatifs avant leur examen et leur signature par la royauté, aurait renvoyé le projet de décret au secrétariat du Cabinet.
Le Conseil aurait conclu que la demande n’était pas conforme aux procédures appropriées pour obtenir l’approbation royale, invoquant un différend juridique sur la question de savoir si un gouvernement intérimaire a le pouvoir de proposer un tel décret.
Il a également fait référence à l’avis du secrétaire général du Conseil d’État, qui a soutenu qu’un gouvernement intérimaire ne peut pas soumettre un projet de décret royal visant à dissoudre la Chambre.
Le scrutin de vendredi sera décisif pour l’avenir politique du pays, Anutin Charnvirakul apparaissant désormais comme le grand favori face au Pheu Thai.
Voir aussi :
La Thaïlande en plein chaos politique : la fin de la dynastie Shinawatra ?
Thaïlande : 42 % des citoyens ont perdu tout espoir dans les partis politiques
Le cannabis en Thaïlande est désormais réservé à 5 usages médicaux
Source : Thai PBS World
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3 commentaires
Une chose est claire : en apportant son soutien à Anutin et à son parti, le Bhumjaithai (3ᵉ parti en importance des pourcentages de vote lors des dernières élections législatives de mai 2023), le « Parti du Peuple », issu du Move Forward de Pita, 1ᵉʳ parti au nombre de voix et de sièges au Parlement, mais relégué dans l’opposition par la coalition du Pheu Thai avec le Bhumjaithai d’Anutin, et soutenu par certains membres de partis conservateurs, le Parti Populaire a clairement la volonté de déloger le Pheu Thai de la famille Shinawatra d’une majorité gouvernementale inexistante depuis la suspension de sa PM, fille cadette de Taksin.
Reste à voir, suite à la nomination plus que probable d’Anutin ce vendredi, quelles seront les conséquences au niveau de la formation d’un nouveau gouvernement : Anutin va-t-il boycotter l’ensemble des ministres actuellement en fonction du Parti Pheu Thai, ou va-t-il leur proposer certains postes ministériels pour lesquels les candidats et futurs ministres de son parti, le Bhumjaithai ne sont pas preneurs ?
Quant au parti Populaire, celui-ci a clairement déclaré déjà la semaine dernière qu’il soutiendrait temporairement le nouveau gouvernement, mais resterait dans l’opposition parlementaire, tout en mettant des conditions à sa décision de soutenir une candidature de PM plutôt qu’une autre, notamment le fait que ce nouveau gouvernement serait essentiellement conçu pour durer 4 mois, le temps de mettre sur pied de nouvelles élections, début 2026, avec en point de mire une révision en profondeur de certains articles de la Constitution.
Donc à priori, pas de ministres du Parti Populaire dans un gouvernement minoritaire, amputé du Pheu Thai !!!
Tout cela ressemble encore une fois à une chambre à air recouverte de rustines plus ou moins mal collées, prêtes à céder à la moindre turbulence au sein de cette « coalition » bien improbable, même si elle n’est prévue que pour quelques mois… Une autre possibilité est, qu’une fois élu, le nouveau PM aura la possibilité de dissoudre la Chambre à très court terme, chose que ne pouvait faire selon le Conseil constitutionnel le PM par intérim du Pheu Thai, et ce qui conduirait la Thaïlande à des élections législatives anticipées plus rapidement.
Tout cela nous ramènerait à une situation comparable aux résultats des élections de mai 2023, avec un Parti Populaire qui risque à nouveau de consolider sa place de premier parti en importance des voix de Thaïlande au détriment du Pheu Thai dont on peut s’attendre à un message de défiance de la part des électeurs.
Il faut aussi tenir compte du fait que, cette fois, le Parti du Peuple sera attentif à éviter les écueils législatifs et politiques pour ne pas une nouvelle fois se faire évincer du pouvoir à la tête du pays par les manœuvres post-électorales des partis conservateurs, soutenus par l’Armée, les ultra royalistes et la haute bourgeoisie, à la tête de bon nombre d’institutions et d’administrations étatiques et judiciaires du pays…
Belle partie de poker menteur à suivre à partir de la semaine prochaine et qui va se poursuivre pendant de longs mois…
La fin de l’année s’annonce de plus en plus chaotique à tous les niveaux politiques et économiques avec cette nouvelle saga qui promet une belle foire d’empoigne, à moins qu’une fois de plus l’Armée reprenne la main si la situation se dégrade au point de mettre le pays au bord de la révolte populaire, voir de la guerre civile !!!
Chemise sans cravate, pour représenter les travailleurs, pourquoi pas une chemise rouge.
Alors que l’on sait bien, comme en France, que les socialistes, gauche caviar, sont pleins aux as.
Pourquoi pas une image comme Pita, qui a été évincé pour un truc débile, mais surtout pendant 10 ans.
J’espère que le lendemain du choix, ils pourront tous trinquer ensemble.
Anutin « dirty farang » Charnvirakul, ça promet pour les expats !