Confrontée à une baisse marquée des arrivées et à la montée en puissance de ses voisins, la Thaïlande voit son modèle touristique mis à rude épreuve.
Cet article revient sur les propositions du secteur privé pour relancer la machine, dans un contexte marqué par les tensions commerciales avec les États-Unis.
Voir aussi : Le tourisme en Thaïlande face à une année difficile : changement de stratégie
Un premier semestre 2025 en recul
Au cours des six premiers mois de l’année, la Thaïlande a enregistré 17 754 055 arrivées internationales.
Cela représente une baisse de 5,62 % par rapport à la même période en 2024.
Face à cette situation, l’Association thaïlandaise des détaillants (TRA) appelle le gouvernement à stimuler la demande en lançant des initiatives comme « La Thaïlande, paradis du shopping ».
L’objectif est d’attirer des visiteurs à forte valeur ajoutée.
Un plan de relance tourné vers la consommation
Parmi les propositions : un remboursement immédiat de 7 % de la TVA dans les magasins participants, pour inciter les touristes à dépenser davantage.
Ce programme pilote s’accompagnerait d’un objectif ambitieux : atteindre 7 % de croissance du tourisme en 2026.
La TRA suggère également de réduire les droits d’importation sur la mode, les cosmétiques et les parfums (actuellement entre 20 % et 30 %) pour doper l’attractivité commerciale du pays.
Des objectifs élevés malgré le ralentissement
L’autorité du tourisme de Thaïlande (TAT) maintient néanmoins ses prévisions.
Elle vise 35,5 millions de visiteurs internationaux en 2025, avec 1,77 billion de bahts de recettes attendues.
Le tourisme intérieur devrait générer 205 millions de voyages et 1,1 billion de bahts supplémentaires.
En combinant les deux, les recettes touristiques totales sont estimées à 2,87 billions de bahts.
C’est toutefois en deçà de l’objectif initial de 3 billions.
Une croissance inférieure à la moyenne mondiale
La Banque de Thaïlande (BOT) prévoit une croissance moyenne de 3,5 % du nombre de touristes étrangers pour 2025-2026.
Ce chiffre reste inférieur à la croissance mondiale estimée à 5 % sur la même période, notamment en raison de la pression concurrentielle régionale.
Le défi chinois et la question sécuritaire
Selon Thienprasit Chaiyapatranun, président de la Thai Hotels Association (THA), le secteur doit relever plusieurs défis : compenser la baisse actuelle avec une croissance nulle cette année, puis atteindre une croissance de 7 % en 2026.
Il estime que seule une forte hausse des arrivées pendant la haute saison (fin 2025) permettra d’atteindre les objectifs fixés.
Toutefois, l’image de la sécurité, en particulier auprès des touristes chinois, reste fragilisée.
L’association note que le nombre quotidien d’arrivées chinoises, qui dépasse désormais les 10 000, est en hausse par rapport aux 7 000 à 8 000 enregistrés précédemment, mais reste loin du pic de 30 000 par jour atteint par le passé.
Bien que ce résultat ne soit pas entièrement satisfaisant, un retour aux niveaux antérieurs est possible.
Voir : Thaïlande : le tourisme s’écroule face à la baisse du nombre de visiteurs chinois
Avant les inquiétudes de début 2025, le taux de reprise du tourisme international était de 70 % du niveau pré-COVID, contre 80 à 90 % dans d’autres pays.
En 2024, la Thaïlande a accueilli 35,5 millions de touristes, en dessous du record de 40 millions atteint en 2019.
Concurrence régionale et incitations chinoises
Au second semestre, le tourisme sera soumis à de fortes pressions, notamment en raison de la concurrence féroce de ses voisins asiatiques, tels que le Japon et le Vietnam.
Voir : Le Japon détrône la Thaïlande comme destination préférée des Chinois
Même la Chine s’efforce d’attirer les touristes avec des mesures telles que le remboursement de 13 % de la TVA aux visiteurs étrangers afin de stimuler les achats.
Menace tarifaire américaine
Les nouveaux droits de douane américains devraient entrer en vigueur le 1ᵉʳ août 2025.
La Thaïlande est concernée par un taux élevé de 36 % sur certains produits.
L’impact potentiel de cette mesure se précisera dans les mois à venir.
Les négociations commerciales en cours entre l’« Équipe Thaïlandaise » et les États-Unis pourraient influencer la compétitivité du pays dans la région.
Voir : Droits de douane US : la Thaïlande risque 6,14 milliards USD de pertes à l’export
Visas : vers une approche différenciée ?
Le gouvernement thaïlandais accorde actuellement des exemptions de visa de 60 jours à 93 pays.
Voir : Ce qu’il faut savoir sur les nouveaux visas en Thaïlande
Cependant, la THA propose une révision ciblée, notamment pour les marchés comme la Chine, où la durée pourrait être réduite à 15 jours pour refléter le comportement réel des visiteurs.
M. Thienprasit a déclaré :
« Nous pensons qu’il ne serait pas préjudiciable de réduire la durée du visa gratuit pour certains marchés, comme la Chine, qui est actuellement de 60 jours.
Elle pourrait être ramenée à 15 jours afin de refléter le comportement réel des touristes, à l’instar du visa gratuit de 15 jours accordé par le Japon aux Thaïlandais, et non de 60 jours.
Nous attendons de voir si le gouvernement donnera suite à cette proposition, qui a été fréquemment formulée par le secteur privé, en particulier depuis l’émergence des problèmes d’image en matière de sécurité au début de l’année 2025 ».
Voir : Voyage en Thaïlande : la durée du séjour sans visa bientôt réduite ?
Des initiatives pour stimuler la consommation touristique
La TRA plaide pour la création de zones franches dans les provinces touristiques comme Phuket, la mise en place de festivals de rabais à l’échelle nationale et une prolongation du visa pour les touristes russes à fort potentiel de dépenses.
Elle appelle également à une coopération renforcée entre les commerces, les restaurants, les hôtels et les PME pour recréer une ambiance festive et propice à la consommation dans tout le pays.
Lutte contre les pratiques déloyales
Enfin, la TRA salue les efforts du gouvernement contre les entreprises illégales opérées par des étrangers et contre l’importation de produits bas de gamme.
Elle demande que ces mesures soient poursuivies de manière rigoureuse pour préserver la compétitivité des PME thaïlandaises.
Voir : La Thaïlande cible les entreprises fictives responsables de 468 M $ de pertes
Entre pressions extérieures, essoufflement du modèle actuel et espoirs de relance, la Thaïlande joue gros sur sa capacité à réinventer un tourisme plus qualitatif et compétitif.
Voir aussi :
Les tendances 2025 du tourisme en Thaïlande selon Agoda
Thaïlande : la subvention pour relancer le tourisme intérieur fait un flop
Chute du tourisme, recul industriel : l’économie de la Thaïlande ralentit
La chute du tourisme en Thaïlande fait plonger les actions d’AoT
Tourisme en Thaïlande : les Européens riches dynamisent la basse saison
Source : The Nation Thailand
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2 commentaires
Que les responsables de la Banque de Thaïlande commencent par stabiliser le bath toujours aussi volatil et instable, avec un taux de change référentiel pour les principales monnaies mondiales entre 34 et 35 THB /1 dollar et entre 39 et 40 THB/1 euro !!!
Cela permettrait à tous les touristes étrangers d’obtenir plus de baths, de dépenser plus lors de leurs vacances dans tous les commerces de proximité, les restaurants, les bars, pour leurs excursions et autres visites et divertissements.
Cela aiderait tous les secteurs qui dépendent du tourisme et serait un incitant au retour généralisé des visiteurs étrangers qui boudent la Thaïlande, notamment entre autres raisons évoquées par ailleurs, à cause d’une monnaie artificiellement « chère » par rapport à sa valeur réelle et aux autres monnaies régionales…
Le phénomène se remarque de manière significative par rapport au Vietnam et au Japon, dont le Yen a perdu entre 12 à 15 % de sa valeur depuis plus d’un an, entrainant un pouvoir d’achat plus important pour les touristes et une hausse importante du chiffre global annuel de visiteurs en 2024 et 2025…
Cela permettrait aussi de revitaliser les exportations de produits manufacturés et autres, devenus moins chers et plus concurrentiels vers l’ensemble des pays européens, africains, vers l’Amérique centrale et de sud et l’Australie, ce qui pourrait permettre également de ralentir les exportations vers les États-Unis, réduisant ainsi l’impact des taxes prévues par Trump ce 1er août prochain.
Mais les dirigeants de la Banque Centrale thaïlandaise s’obstinent à rester sur une ligne d’un bath fort et cher, s’échangeant aujourd’hui à 31,8 THB/ 1 dollar et 37 THB / 1 euro et ont résisté jusqu’à présent aux nombreuses demandes répétées depuis 2 ans par les milieux politiques, économiques et industriels pour ramener le bath à une valeur permettant de redynamiser le commerce extérieur et les rentrées de devises intérieures favorisant ainsi une hausse des revenus d’une grande partie de la population…
Toujours savoir jouer de la flûte, la Thaïlande et ses incompétents de ministres, pays qui est devenu aussi chère que l’Europe, faut pas s’étonner que les touristes vont ailleurs.