Droits de douane US : la dernière mesure prise par Washington impose une taxe de 36 % sur les importations thaïlandaises.
Alors que certains économistes thaïlandais estimaient que le royaume bénéficierait d’un traitement préférentiel par rapport au Vietnam (taxé à 20 %), la Maison-Blanche a finalement choisi de frapper Bangkok plus durement.
Voir : Droits de douane américain : la Thaïlande retient son souffle
Un nouveau revers qui risque d’aggraver la crise économique que traverse actuellement la Thaïlande.
Voir : Chute du tourisme, recul industriel : l’économie de la Thaïlande ralentit
Une taxe de 36 % imposée par Washington à la Thaïlande

Donald Trump et l’Asie. Illustration : Craig Stephens
La Thaïlande va devoir faire face à un défi économique de taille après l’annonce par le président américain Donald Trump d’une hausse substantielle de 36 % des droits de douane sur les importations en provenance du royaume.
Cette nouvelle taxe, qui entrera en vigueur le 1ᵉʳ août, s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large et plus affirmée de Washington visant à corriger ce qu’il considère comme des « déséquilibres commerciaux » avec divers partenaires mondiaux.
Trump justifie sa décision par le déséquilibre commercial

Le président des États-Unis : Donald Trumo.
Dans une lettre publiée le lundi 7 juillet sur sa plateforme Truth Social, le président Trump a directement abordé la situation de la Thaïlande.
Il a précisé que le droit de douane réciproque de 36 % s’appliquerait à « tous les types de produits thaïlandais, indépendamment des droits sectoriels existants », et serait également prélevé sur les marchandises transbordées via la Thaïlande afin d’échapper à des droits plus élevés.
Dans sa lettre, M. Trump a appelé à la compréhension, affirmant que « ce taux tarifaire est bien inférieur à ce dont la Thaïlande a besoin pour éliminer son important déséquilibre commercial ».
Il a en outre encouragé la production locale, soulignant « qu’aucun droit de douane ne sera perçu si la Thaïlande ou des entreprises thaïlandaises décident de construire ou de produire des biens aux États-Unis d’Amérique ».
Le président américain a réaffirmé son souhait de poursuivre les échanges commerciaux avec la Thaïlande, mais a insisté sur le fait qu’ils devaient être « équilibrés et équitables ».
Il a invité la Thaïlande à « rejoindre l’économie spéciale des États-Unis, actuellement le premier marché mondial », reconnaissant que les États-Unis négociaient depuis de nombreuses années avec la Thaïlande en raison de problèmes persistants de déséquilibre.
Une mise en garde contre toute mesure de représailles

Drapeaux de la Thaïlande et des États-Unis.
L’annonce des droits de douane s’accompagnait d’un avertissement clair :
« Si la Thaïlande décidait de relever ses propres droits de douane en représailles, pour quelque raison que ce soit, les États-Unis imposeraient des droits supplémentaires en plus des 36 % déjà annoncés ».
Trump a souligné son raisonnement, affirmant que le déficit commercial constituait « une menace majeure pour notre économie et, en fait, pour notre sécurité nationale ! ».
Washington laisse la porte ouverte à une révision des tarifs

Exportations US en Thaïlande. Illustration : The Nation Thailand
Toutefois, la lettre offrait également une possibilité d’ajustement.
Trump a indiqué que :
Si la Thaïlande « ouvrait ses marchés commerciaux jusqu’ici fermés aux États-Unis et supprimait ses politiques tarifaires et non tarifaires ainsi que ses barrières commerciales, nous pourrions envisager un ajustement de cette lettre », les taux définitifs dépendant de l’état général des relations.
Il a conclu en assurant que « vous ne serez jamais déçus par les États-Unis d’Amérique ».
Comparaison avec les autres pays ciblés

Droits de douane américain. Photo : Bangkok Post
La Thaïlande n’est pas le seul pays à être confronté à ces droits de douane accrus.
Le tarif de 36 % s’applique également au Cambodge, tandis que la Birmanie et le Laos seront soumis au taux le plus élevé, soit 40 %.
Parmi les autres pays visés figurent la Corée du Sud et le Japon, tous deux soumis à un droit de douane de 25 %, ainsi que la Malaisie (25 %), la Tunisie (25 %), le Kazakhstan (25 %), l’Indonésie (32 %), l’Afrique du Sud (30 %), la Bosnie-Herzégovine (30 %), le Bangladesh (35 %) et la Serbie (35 %).
Il convient de noter qu’il existe des différences notables par rapport aux taux de droits de douane de rétorsion initialement proposés le 2 avril.
Pour cinq des sept économies concernées, les taux imposés par les États-Unis ont été réduits :
- La Tunisie passe de 28 % à 25 %
- La Bosnie de 35 % à 30 %
- La Serbie de 37 % à 35 %
- Le Bangladesh de 37 % à 35 %
- Le Cambodge de 49 % à 36 %
Toutefois, la Thaïlande et l’Indonésie n’ont connu aucun changement, restant respectivement à 36 % et 32 %.
Les économistes thaïlandais pris de court

Cette dernière initiative marque une rupture claire avec les négociations commerciales diplomatiques traditionnelles, le président Trump ayant opté pour une approche directe et unilatérale.
Les lettres publiées sur Truth Social reflètent les taux fixés par le président américain lui-même, plutôt que des résultats convenus d’un commun accord, ce qui suggère que les récentes discussions en coulisses avec les délégations étrangères n’ont pas abouti à des solutions satisfaisantes.
La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré :
« M. Trump élabore des plans commerciaux sur mesure pour chaque pays. »
Les droits de douane devraient être imposés deux jours seulement après l’expiration d’une période de suspension de 90 jours initialement annoncée en avril.
Cette proposition précédente prévoyait un droit de douane de base de 10 % sur la plupart des importations, avec la possibilité d’une augmentation pouvant aller jusqu’à 70 % pour certains pays.
Les marchés financiers réagissent à la hausse des droits de douane

Un investisseur regarde un tableau d’affichage des actions dans une salle des marchés. Photo : Pornprom Sarttarpai/Bangkok Post
Les marchés financiers ont réagi avec appréhension à l’annonce de M. Trump.
À l’annonce des droits de douane de 25 % sur les importations sud-coréennes et japonaises, les principaux indices de Wall Street ont connu une baisse notable, le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq Composite enregistrant tous des reculs.
Vers une nouvelle guerre commerciale ?

La Thaïlande et la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Photo : Thailand Business News.
Dans le même temps, l’Associated Press a rapporté que les États-Unis avaient encore des différents commerciaux non résolus avec d’autres partenaires importants, notamment l’Union européenne et l’Inde.
Des négociations plus difficiles avec la Chine, où les importations sont déjà soumises à une taxe de 55 %, sont attendues à plus long terme.
Les BRICS dans le viseur implicite des États-Unis ?

Logo des BRICS et drapeau thaïlandais. Illustration : The Nation Thailand
Cette sévérité pourrait également s’expliquer par des considérations géopolitiques.
Bien que la Thaïlande et le Vietnam soient tous deux associés aux BRICS+, les États-Unis semblent accorder un traitement différencié à Hanoi, sans doute en raison de leur coopération stratégique renforcée face à l’influence chinoise.
À l’inverse, la position plus neutre de Bangkok et ses liens commerciaux étroits avec la Chine pourraient avoir motivé une forme de punition indirecte.
Aux yeux de Washington, le tarif de 36 % infligé à la Thaïlande pourrait ainsi servir d’avertissement à d’autres pays non alignés, alors que les tensions commerciales mondiales s’intensifient.
Voir : BRICS+ : la Thaïlande renforce ses liens avec la Chine et la Russie
Voir aussi :
Thaïlande – États-Unis : Bangkok veut limiter les droits de douane à 10 %
Thaïlande : les exportations bondissent avant la guerre des droits de douane
La consommation s’effondre en Thaïlande : alerte sur l’économie
Économie en difficulté : la Thaïlande prépare un plan de relance d’urgence
Tourisme, économie : le Vietnam en passe de dépasser la Thaïlande
Une banque compare l’économie de la Thaïlande à l’homme malade de l’Asie
Crise imminente en Thaïlande : le marché immobilier vacille
Vers une crise financière majeure en Thaïlande ?
Source : The Nation Thailand
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5 commentaires
C’est l’art de ne pas choisir ou d’avoir le beurre, l’argent du beurre, etc.
S’il y avait des motocycles de marques thaïlandaises, et d’autres industries.
Au lieu de cela, la Thaïlande a choisi la vassalité au profit de la Chine.
J’avais déjà évoqué il y a quelques semaines la position ambigüe de la Thaïlande qui a toujours ménagé la chèvre et le chou, entre alliances et accords commerciaux pro-chinois et rapprochement avec les Brics+ d’une part et d’autre part, sa coopération de longue date avec les États-Unis en matière économique et stratégie géo-politico-militaire.
Comme le souligne l’article, les facteurs de rapprochement opérés ces 2 dernières années par le gouvernement thaïlandais vers la Chine et les pays adhérents au groupe des Bricks+ n’ont pas donné à la Présidence américaine l’apparence d’un pays ami indéfectible des USA et donc, la sanction est sans appel !
Et comme je le rappelais auparavant concernant les « négociations » entre les US et la Thaïlande, celles-ci n’ont été qu’une parade de façade sans lendemain ni conséquences positives pour la Thaïlande, qui n’a aucun pouvoir, ni les capacités politiques, économiques et financières (comme la Chine peut l’envisager) de faire pression sur l’administration trumpiste et de riposter à ces droits de douane de 36% qui devraient probablement entrer en vigueur le 1ᵉʳ août.
Mais avec Trump, le vent peut changer en quelques heures et la situation actuelle peut encore évoluer en bien comme en mal pour le pays du sourire, devenu en l’espace qu’une petite année, le pays de la grimace !!!
Seul aspect positif de l’état actuel de l’économie thaïlandaise, la chute du bath sur les marchés financiers qui, de 37,12 baths pour 1 euro le 22 juin, s’échange aujourd’hui à 38,32, ce qui va peut-être inciter plus de touristes occidentaux à choisir la Thaïlande comme but de vacances cet été…. maigre consolation !!!
Mais pour tous les autres secteurs de l’économie thaïlandaise, le feu orange est près de passer au rouge dans un avenir proche qui devrait se compter au mieux en mois…
Encore faudrait-il que le gouvernement décapité et en sursis qui dirige le pays actuellement prenne les mesures nécessaires pour lutter contre l’insécurité qui plane sur les citoyens thaïlandais et les touristes étrangers dans les grands centres touristiques du pays, replace la lutte contre toutes les corruptions au premier plan des préoccupations des ministères de l’Intérieur et de la Justice et trouve dès à présent des solutions économiques internes face aux répercussions qu’aura l’application des droits de douane de 36% au 1ᵉʳ août… c’est dans 23 jours !!!
Dans le cas contraire, la « piquouze » risque d’être douloureuse et la culbute vers une grosse poussée de fièvre, voir un coma prolongé se profilera à l’horizon avec son cortège d’instabilité, de vide politique et de luttes sociales, plongeant à nouveau la Thaïlande vers une période de grande incertitude, probablement des élections anticipées ou une nouvelle prise de pouvoir par l’Armée, mais dans tous les cas affectant la vie de la population thaïlandaise qui n’a vraiment pas besoin de cela en plus de tous ses autres problèmes actuels…
Et si la Thaïlande arrêterait de lécher les bottes aux américains et imposerait les mêmes taux aux produits US ?
Les Brics sont bien plus forts que les USA tout seuls.
Oui, Madeinswiss…
Mis ensemble sur la carte du monde, il est clair que tous les pays de l’Alliance économique « Bricks+ » représentent une force économique certaine… en théorie, car encore jeune et en état de gestation, on est loin du concept puissant d’une entité politique et économique globale, unique et décisionnelle parlant d’une seule voix au nom de tous et pouvant agir en réponse à l’agressivité trumpiste.
Actuellement le « Bricks+ » est simplement un ensemble d’États, disposant d’outils économiques très dissemblables, avec des moyens internes, des PIB, des balances économiques très différentes, allant de la superpuissance au pays en voie de développement…
Seuls des accords multilatéraux pouvant convenir dans les grandes lignes à des accords larges et très souples entre tous ces pays permettent d’avancer vers une puissance parlant d’une seule voix et capable de devenir un contrepoids efficace contre la toute puissance des États-Unis…
Au bout d’une construction européenne sans cesse remaniée depuis plus de 40 ans, on constate encore aujourd’hui les divergences internes entre États européens ayant des disparités politiques, économiques et financières importantes et qui nuisent justement à cette efficacité de puissance tant attendue du groupe « Europe » face aux défis actuels…
Alors, avec en face une Alliance Bricks qui au bout de 4 ans semble avancer à pas feutrés à l’allure d’un marathonien en difficulté pour trouver son 2ᵉ souffle, je doute avant longtemps que le BRICKS+ puisse trouver cette capacité unanime d’action, et on peut le regretter, bien qu’il faille envisager aussi les 2 côtés de la pièce, avec le danger à terme d’un nouveau conflit majeur, le jour où les États-Unis considèreront qu’ils sont réellement menacés à court et moyen terme…
Si cette perspective peut aboutir, ce ne sera pas avant plusieurs dizaines d’années !
36 % de taxes de Trump ? Et tout le monde crie à l’agression commerciale.
On surtaxe tout ce qui vient d’ailleurs, on encaisse en silence… mais dès que Trump riposte, c’est la panique.
Hypocrisie totale…
Et pourtant, en Thaïlande, tu veux un pick-up américain, une voiture européenne, japonaise ?
Jusqu’à 200 % de taxes dans les dents.
Exemple parmi tant d’autres…
Tout le monde le sait… et tout le monde se tait.
C’est toujours plus simple de hurler contre Trump que de regarder en face les pratiques locales.
Ce pays adore le beurre, l’argent du beurre… et l’exonération douanière en bonus.
Mais quand le retour de bâton arrive, tout le monde joue les vierges offensées.
La Thaïlande découvre ce que ça coûte de vouloir rester “neutre” dans un monde qui ne l’est plus du tout.
Quant aux BRICS, faut arrêter le fantasme…
Zéro unité, zéro stratégie, zéro pouvoir réel.
Une façade de puissance qui brasse de l’espoir…
Un sketch diplomatique… sans aucun poids.