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Thaïlande – Cambodge : demande de cessez-le-feu et accusations croisées

Publié : Dernière mise à jour le 1 commentaire 8 minutes à lire
Thaïlande - Cambodge : demande de cessez-le-feu et accusations croisées

Alors que les combats à la frontière ont fait au moins 28 morts, le Cambodge réclame un cessez-le-feu au Conseil de sécurité de l’ONU.

Un conflit frontalier de longue date a dégénéré le jeudi 24 juillet en combats intenses impliquant des avions, de l’artillerie, des chars et des troupes terrestres, ce qui a conduit le Conseil de sécurité de l’ONU à tenir une réunion d’urgence sur la crise le vendredi 25 juillet.

Voir : Conflit Thaïlande–Cambodge : 11 morts, dont des enfants, après des attaques meurtrières

Phnom Penh accuse la Thaïlande d’avoir violé sa souveraineté et d’avoir déployé des troupes en territoire cambodgien, tandis que Bangkok affirme que le Cambodge a déclenché les hostilités et pris pour cible des civils.

Les deux pays s’accusent mutuellement d’agression, faisant craindre une nouvelle escalade régionale.

Des combats qui ont fait 28 morts au total

Le ministère thaïlandais de la Santé, a fait état de 15 morts, dont 14 civils et un soldat, et de 46 blessés, dont 15 soldats.

Plus de 138 000 personnes ont été évacuées des régions frontalières de la Thaïlande.

D’après le Cambodge, la riposte de la Thaïlande aux attaques cambodgiennes a fait 13 morts, dont cinq soldats et huit civils, et plus de 70 blessés, dont 21 soldats.

Les autorités cambodgiennes ont évacué 35 829 civils des zones à haut risque des provinces de Preah Vihear, Oddar Meanchey et Pursat.

D’après le Cambodge, la Thaïlande tente de les envahir

Les autorités cambodgiennes présentent le conflit comme une tentative d’invasion de leur territoire par une armée thaïlandaise agressive.

Mme Maly Socheata, porte-parole du ministère de la Défense nationale, a demandé le matin du 26 juillet 2025 à la communauté internationale de prendre des mesures immédiates contre le déploiement de forces thaïlandaises au Cambodge.

Elle a déclaré que la partie thaïlandaise est devenue de plus en plus agressive en déployant des troupes le long de la frontière dans d’autres provinces, indiquant son intention d’étendre l’attaque.

Un porte-parole du ministère de la Défense nationale a déclaré que de tels préparatifs militaires montraient que la Thaïlande avait l’intention d’attaquer le Cambodge de manière plus agressive et de violer de plus en plus la souveraineté du Cambodge.

« Les accusations sans fondement de la partie thaïlandaise contre le Cambodge, telles que les allégations et les distorsions concernant les mines terrestres, sont des raisons préméditées pour créer un prétexte à une campagne agressive contre le Cambodge.

Ces actions démontrent l’intention claire de la partie thaïlandaise de s’écarter du droit international. »

Donc, d’après le Cambodge, la Thaïlande aurait elle-même posé les mines terrestres qui ont blessé ses soldats afin d’avoir une excuse pour attaquer son voisin.

Voir : Aggravation du conflit Thaïlande–Cambodge : 5 soldats thaïlandais blessés par une mine

La Thaïlande nie les accusations cambodgiennes

La Thaïlande, pour sa part, a officiellement adressé une lettre au Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU), présentant des preuves que le Cambodge a déclenché le conflit armé lors des derniers échanges de tirs entre les deux pays.

Maratee Nalita Andamo, porte-parole adjointe du ministère des Affaires étrangères, a déclaré vendredi que le Cambodge avait adressé une lettre au CSNU, demandant une réunion d’urgence pour traiter le conflit frontalier.

Dans sa lettre, le Cambodge accuse la Thaïlande de violer sa souveraineté, une accusation que la Thaïlande rejette fermement.

« Cette affirmation est totalement contraire à la réalité », a déclaré Mme Maratee.

« Le ministère des Affaires étrangères a déjà adressé une lettre officielle au CSNU afin de clarifier la situation, en y joignant des preuves démontrant que ce sont les forces cambodgiennes qui ont déclenché les violences.

Leurs actions ont fait de nombreux morts et blessés parmi les Thaïlandais et constituent clairement un acte d’agression contre la souveraineté de la Thaïlande. »

« Le Cambodge a lancé une série d’attaques intenses contre la Thaïlande, visant non seulement des objectifs militaires, mais causant également des dommages importants à la population civile thaïlandaise.

En particulier dans les zones résidentielles et les installations publiques essentielles telles que les hôpitaux.

Ces attaques ont fait plusieurs morts et blessés », a déclaré Mme Maratee.

Elle a ajouté que le ministère des Affaires étrangères avait publié une déclaration claire condamnant les actions des forces armées cambodgiennes comme une violation grave du droit international et avait dégradé ses relations diplomatiques avec le Cambodge en conséquence.

Le gouvernement thaïlandais exige que le Cambodge assume la responsabilité d’un certain nombre d’incidents et cesse immédiatement ses attaques contre toutes les cibles, tant militaires que civiles.

Mme Maratee a en outre souligné que les actions du Cambodge violaient le droit international, en particulier la première Convention de Genève, qui protège les hôpitaux publics, et la quatrième Convention de Genève, qui protège les unités médicales.

Le Cambodge utilise des civils comme boucliers humains

La page Facebook « Army Military Force – Reserve » a publié des images montrant que l’artillerie cambodgienne qui tirait sur le territoire thaïlandais était positionnée dangereusement près de zones résidentielles civiles.

« Le Cambodge utilise ses propres civils comme boucliers humains.

Nous avons compilé des extraits vidéo tournés entre le 24 et le 25 juillet montrant des soldats cambodgiens installant plusieurs systèmes de lance-roquettes, notamment des BM-21 et des RM-70, au sein de communautés et de zones agricoles dans les provinces d’Oddar Meanchey et de Preah Vihear. »

L’ONU appelle les deux parties à la retenue

Le secrétaire général de l’ONU a appelé à la « plus grande retenue » alors que les affrontements frontaliers s’intensifient entre la Thaïlande et le Cambodge.

Selon les organisations humanitaires, plus de 131 000 personnes ont été déplacées en Thaïlande et plus de 4 000 au Cambodge.

Les abris temporaires, notamment les écoles et les temples, sont surpeuplés et il y a un besoin urgent de nourriture, d’abris et d’aide médicale.

Les Nations unies se tiennent prêtes à soutenir les efforts humanitaires si nécessaire, a déclaré la porte-parole Stephanie Tremblay lors d’un point de presse régulier à New York.

Protéger les enfants à tout moment

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a également appelé à « la plus grande retenue ».

June Kunugi, directrice régionale pour l’Asie de l’Est et le Pacifique, basée à Bangkok, a exhorté les deux pays à protéger les enfants et les services essentiels dont ils dépendent, conformément à leurs obligations en vertu du droit international, notamment la Convention relative aux droits de l’enfant.

« Les enfants doivent être protégés à tout moment et leur sécurité et leur bien-être doivent être prioritaires, tandis que les écoles doivent rester des lieux d’apprentissage sûrs », a-t-elle déclaré.

Risque que cela dégénère en guerre

Le porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères, Nikorndej Balankura, a déclaré à l’AFP que les combats avaient commencé à s’apaiser vendredi après-midi, ajoutant que Bangkok était ouverte à des pourparlers, éventuellement avec l’aide de la Malaisie.

« Nous sommes prêts, si le Cambodge souhaite régler cette question par la voie diplomatique, bilatéralement ou même par l’intermédiaire de la Malaisie, nous sommes prêts à le faire.

Mais jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucune réponse », a déclaré Nikorndej à l’AFP avant la tenue de la réunion de l’ONU.

La Malaisie préside actuellement le bloc régional de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), dont la Thaïlande et le Cambodge sont tous deux membres.

Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, en sa qualité de président de l’ASEAN a publié sur sa page Facebook personnelle son souhait d’agir en tant qu’intermédiaire neutre.

Plus tôt, le Premier ministre par intérim Phumtham Wechayachai avait averti que si la situation s’aggravait, « cela pourrait dégénérer en guerre ».

« Pour l’instant, cela reste limité à des affrontements », a-t-il déclaré aux journalistes à Bangkok.

Accusations mutuelles

Les deux parties se sont mutuellement accusées d’avoir tiré les premiers, tandis que la Thaïlande a accusé le Cambodge d’avoir pris pour cible des infrastructures civiles, notamment un hôpital touché par des obus et une station-service touchée par au moins une roquette.

À l’ONU, l’envoyé du Cambodge a remis en question l’affirmation de la Thaïlande selon laquelle son pays, plus petit et moins développé militairement que son voisin, avait déclenché le conflit.

« Le Conseil de sécurité a appelé les deux parties à faire preuve d’une retenue maximale et à recourir à une solution diplomatique.

C’est également ce que nous demandons », a déclaré Chhea Keo.

Aucun des autres participants à la réunion du Conseil de sécurité ne s’est exprimé devant les journalistes.

Un conflit frontalier de longue date

Ces combats marquent une escalade dramatique dans un conflit de longue date entre ces deux pays voisins, tous deux destinations prisées de millions de touristes étrangers, au sujet de leur frontière commune longue de 800 kilomètres.

Plusieurs dizaines de kilomètres sont contestés dans plusieurs zones et des combats ont éclaté entre 2008 et 2011, faisant au moins 28 morts et des dizaines de milliers de déplacés.

Une décision de la Cour internationale de Justice en 2013 avait réglé le différend pendant plus d’une décennie, mais la crise actuelle a éclaté en mai lorsqu’un soldat cambodgien a été tué lors d’un nouvel affrontement.

Voir : Tensions à la frontière Thaïlande-Cambodge : un militaire tué

Mais, la cause du retour du conflit pourrait avoir d’autres raisons…

Voir : Conflit Thaïlande – Cambodge : Hun Sen sacrifie-t-il des civils pour les centres d’appels ?


Source : Bangkok Post, Khmer Times, United Nation

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1 commentaire

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Gaspard 26 juillet 2025 - 14 h 17 min

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