Accueil Conflit Thaïlande-Cambodge : une enfant raconte l’horreur des bombardements

Conflit Thaïlande-Cambodge : une enfant raconte l’horreur des bombardements

0 commentaires 9 minutes à lire
Conflit Thaïlande-Cambodge : une enfant raconte l’horreur des bombardements

Lors d’une visite de diplomates étrangers sur un site bombardé, une fillette de 13 ans a raconté comment elle a survécu à une roquette cambodgienne.

Le gouvernement thaïlandais accuse le Cambodge d’avoir pris délibérément pour cible des civils.

Le témoignage bouleversant de Lingling

Conflit Thaïlande-Cambodge : une enfant raconte l’horreur des bombardements

Une roquette BM21 tirée depuis le Cambodge a frappé une supérette située dans une station-service PTT dans le district de Kantharalak, à Si Sa Ket, provoquant un incendie qui a fait huit morts et 13 blessés le jeudi 24 juillet 2025. Photo : commissariat de police de Kantharalak

« Je suis la fille du propriétaire de la station-service et j’étais là quand ça s’est passé.

Au moment où la roquette a frappé le 7-Eleven de notre station, j’étais assise au comptoir d’un café voisin.

Des éclats de l’explosion ont atteint le café.

D’habitude, le café est très fréquenté, mais en raison des combats entre les soldats thaïlandais et cambodgiens, il n’y avait aucun client ce jour-là.

Après avoir entendu l’explosion, les autres employés et moi avons immédiatement quitté le café en courant.

Une fois dehors, j’ai vu un énorme nuage de fumée noire.

Environ deux minutes plus tard, ma mère et ma tante sont arrivées rapidement à moto pour me chercher.

Ma mère a crié à tout le monde à la station-service d’évacuer immédiatement. »

C’est le texte de la lettre, écrite en anglais, relatant la tragédie du 24 juillet, lue à haute voix aux diplomates étrangers en visite sur le site dans la province de Si Sa Ket par Pitchapat, surnommée « Lingling », une jeune fille de 13 ans, fille du propriétaire de la station-service.

Des diplomates étrangers visitent les zones civiles attaquées par le Cambodge

Conflit Thaïlande-Cambodge : une enfant raconte l’horreur des bombardements

Le vendredi 1er août 2025, des attachés militaires étrangers de 23 pays et des médias internationaux ont visité le site d’une attaque à Si Sa Ket, où une roquette BM-21 cambodgienne a frappé une station-service PTT, faisant huit morts et dix blessés. Photo : Pornprom Satrabhaya/Bangkok Post

Le 1ᵉʳ août, des diplomates et attachés militaires étrangers de 25 pays, ainsi que des journalistes ont eu l’occasion de voir de leurs propres yeux les sites non militaires attaqués par les troupes cambodgiennes.

Ils se sont également entretenus avec des familles qui ont perdu des proches dans les attaques.

Leur première étape a été un magasin de proximité situé dans l’enceinte de la station-service, qui a été touché par des roquettes BM-21 tirées par les forces cambodgiennes vers 10 h 50 le 24 juillet.

Huit habitants, dont un garçon de huit ans et sa mère, ont été tués et 15 autres, qui faisaient simplement leurs courses, ont été blessés.

Il s’agit là d’un exemple tragique de ciblage direct d’infrastructures civiles.

La délégation a également été informée du danger que représentent les munitions non explosées dans la région, qui continuent de menacer la sécurité physique et le bien-être mental des habitants.

Les dignitaires ont non seulement pu constater les restes calcinés du magasin, mais ils ont également rencontré des familles en deuil, dont certaines avaient apporté les photos de leurs proches tués.

L’armée thaïlandaise et le ministère des Affaires étrangères ont organisé cette visite et ont fourni à la délégation étrangère un calendrier détaillé, des preuves et des documents relatifs au conflit de cinq jours entre les deux pays voisins.

L’objectif était de démontrer que le Cambodge avait délibérément pris pour cible des civils et des infrastructures civiles, telles que des communautés, des hôpitaux et des écoles.

Ces actes inhumains ont causé la mort de civils et de soldats et ont contraint plus de 150 000 personnes à quitter leur foyer.

Le corps diplomatique, y compris les attachés de défense et les membres des médias étrangers, a également visité l’hôpital de promotion de la santé du sous-district de Ban Cham Meng, dans le district de Kantharalak, province de Si Sa Ket.

Cet établissement médical a été gravement endommagé par des tirs de roquettes BM-21 le 26 juillet.

Un grand trou, creusé dans le bâtiment par l’impact de la roquette, était clairement visible.

Au cours de sa visite, la délégation a pu constater les dégâts considérables causés par les attaques aveugles du Cambodge, qui, selon les autorités thaïlandaises, constituent de graves violations de la Convention de Genève de 1949, qui protège les installations médicales, tant militaires que civiles.

La délégation s’est également rendue dans un refuge de la province pour rencontrer les Thaïlandais déplacés qui y vivent.

Après avoir visité l’un des refuges, l’ambassadeur du Japon, Otaka Masato, a déclaré qu’il espérait que les résidents déplacés pourraient rentrer chez eux et reprendre une vie normale dès que possible.

Il a ajouté que les deux pays devaient veiller au maintien du cessez-le-feu et a appelé à la poursuite du dialogue diplomatique et des négociations pacifiques pour résoudre le conflit.

À propos de cette visite, M. Masato a déclaré :

« Le gouvernement thaïlandais a fait un excellent travail en nous permettant de voir et de comprendre ce qui s’est réellement passé. »

Cette visite fait suite à la visite de diplomates étrangers de 22 pays et de représentants de quatre organisations internationales, dans les zones les plus durement touchées au Cambodge, le jeudi 31 juillet.

Chronologie des événements qui ont conduit au déclenchement des combats

Conflit Thaïlande-Cambodge : une enfant raconte l’horreur des bombardements

Des soldats thaïlandais transportent un de leurs collègues blessés après l’explosion d’une mine alors qu’ils patrouillaient près du poste-frontière de Chong An Ma, dans la province d’Ubon Ratchathani, le mercredi 23 juillet 2025.

Les responsables thaïlandais ont également présenté la chronologie des événements qui ont conduit au déclenchement des combats le 24 juillet, qui, selon eux, ont commencé par des provocations cambodgiennes au début de l’année.

Parmi celles-ci figuraient :

  • Organisation de chants nationalistes au temple Ta Muen Thom (13 février)
  • Incendie du pavillon Trimuk (28 février), symbole de l’amitié entre la Thaïlande, le Laos et le Cambodge
  • Modifications du terrain près de la frontière à des fins militaires (mars-avril)
  • Renforcement des troupes et accumulation d’équipements le long de la frontière (avril-mai)
  • Empiètement sur le territoire thaïlandais à Chong Bok et construction de tranchées
  • Pose de mines antipersonnel PMN-2, causant la perte de membres à deux soldats thaïlandais. Une violation grave du Traité d’Ottawa
  • Déploiement de personnel en uniforme et en civil pour provoquer des incidents aux temples de Ta Kwai et Ta Muen, entraînant de fréquents affrontements avec la population locale thaïlandaise

En réponse, la Thaïlande a mis en place des mesures de contrôle aux frontières, telles que l’érection de clôtures pour empêcher de nouvelles incursions.

Attaques du 24 juillet

Conflit Thaïlande-Cambodge : une enfant raconte l’horreur des bombardements

Une grand-mère pleure en transportant son petit-fils de 8 ans à l’hôpital après que le Cambodge a tiré une roquette sur leur maison dans le district de Kap Choeng, à Surin, tuant deux membres de la famille, dont le garçon, et en blessant deux autres. Photo : Armée thaïlandaise

Néanmoins, les forces cambodgiennes ont aggravé la situation lorsque, le 24 juillet, des soldats cambodgiens ont ouvert le feu sur des soldats thaïlandais près du temple de Ta Muen Thom, déclenchant des attaques à grande échelle à l’aide d’artillerie et de roquettes BM-21.

Des zones civiles situées profondément à l’intérieur du territoire thaïlandais ont été prises pour cible, notamment l’hôpital Phanom Dong Rak, la station-service Ban Phue et le magasin de proximité, ainsi que des écoles et des zones résidentielles à Surin, Buri Ram, Si Sa Ket et Ubon Ratchathani.

Parmi les diplomates et représentants militaires participants figuraient :

  • Les ambassadeurs du Brunei, du Japon et de Birmanie
  • Les chefs de mission adjoints de Malaisie, du Laos et d’Indonésie
  • D’autres représentants diplomatiques des États-Unis, de Singapour, de Chine, du Vietnam et des Philippines
  • Les attachés militaires de Chine, de Malaisie, du Pakistan, de Corée du Sud, de Russie, de Singapour, d’Allemagne, d’Inde, du Laos, du Canada, de France, des États-Unis, des Philippines, du Japon, du Vietnam, d’Italie, des Pays-Bas, d’Indonésie, de Suède, de Suisse, du Brunei, de Turquie et du Royaume-Uni

Bilan des attaques et accusations croisées

Conflit Thaïlande-Cambodge : une enfant raconte l’horreur des bombardements

Moines et civils cambodgiens fuyant les bombardements thaïlandais.

Le Cambodge a ouvert les hostilités en visant directement des zones civiles, selon la chronologie présentée par la Thaïlande, provoquant la mort de femmes et enfants innocents, ce qui a entrainé des ripostes de l’armée thaïlandaise qui ont eu un impact sur les civils cambodgiens.

Bilan des violences (24–28 juillet 2025)

Victimes thaïlandaises selon la Thaïlande :

  • 13 civils, dont des enfants, tués par des frappes cambodgiennes, 6 soldats thaïlandais tués
  • Environ 29 soldats et 30 civils blessés
  • Plus de 138 000 civils évacués

Victimes cambodgiennes selon le Cambodge :

  • Au moins 13 morts : 8 civils et 5 militaires
  • 21 soldats et plus de 50 civils blessés
  • Plus de 35 000 personnes déplacées

Mais, le 27 juillet, l’armée thaïlandaise a restitué 12 corps de soldats cambodgiens aux autorités cambodgiennes en un geste qualifié d’humanitaire.

Les deux camps s’accusent mutuellement

Les deux pays se rejettent la responsabilité de l’escalade.

Aucune enquête indépendante n’a encore confirmé de manière neutre qui a tiré le premier.

Toutefois, les autorités thaïlandaises insistent sur le fait que les soldats cambodgiens ont ouvert le feu en premier, ciblant des civils et sites non militaires.

Voir aussi :

Trump impose 19 % de droits de douane à la Thaïlande et au Cambodge

Thaïlande : annulations des voyages à cause du conflit avec le Cambodge 

Cessez-le-feu rompu ? La Thaïlande accuse, le Cambodge dément

Les racines du conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge

La Thaïlande accuse le Cambodge de mensonges et de crimes de guerre

Conflit Thaïlande – Cambodge : avis aux voyageurs, les zones à éviter

Conflit Thaïlande – Cambodge : les civils sacrifiés pour protéger les centres d’appels ?


Source : Thai PBS World, Khmer Times, Bangkok Post

Est-ce que cet article vous a été utile ?

Cliquez sur les étoiles pour le noter !

Note moyenne / 5. Décompte des votes :

Aucun vote jusqu'à présent ! Soyez le premier à noter ce billet.

Comme vous avez trouvé ce post utile....

Partagez le sur les médias sociaux ! 😉

Préparez votre voyage en Thaïlande

Souscrire une assurance voyage

Réservez un billet d'avion

Réservez bus, train, bateau en Thaïlande

Réservez un hôtel

Réservez des activités

Gérer son argent en voyage avec Wise

Voyage sur mesure avec Evaneos

Si nos actualités, nos informations touristiques ou culturelles vous ont été utiles et que vous souhaitez nous remercier :

Newsletter Form (#11)

S'abonner à notre lettre d'information

Restez informé sur la Thaïlande : vous recevrez un e-mail avec nos derniers articles une fois par semaine.



Vous pouvez nous suivre sur :

Twitter, LinkedIn, Facebook, Google Actualités

Ou installer notre application :

Installez l’application de Toute la Thaïlande sur votre smartphone


💸 Achetez ou vendez vos cryptomonnaies et gagnez des intérêts avec Nexo. 👉 Profitez de l’offre via ce lien partenaire.
⚠️ Les cryptomonnaies comportent des risques : Investissez uniquement des sommes que vous êtes prêt à perdre.

Vous pourriez aussi aimer

Laissez un commentaire

À savoir : les commentaires sur les articles récents sont modérés le lendemain.
* En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage et le traitement de vos données par ce site web.