Accueil Comment des gangs chinois utilisent des bébés pour contrôler des sociétés en Thaïlande ?

Comment des gangs chinois utilisent des bébés pour contrôler des sociétés en Thaïlande ?

3 commentaires 7 minutes à lire
Bébé Asie

Les révélations sur les agissements des mafias chinoises en Thaïlande n’en finissent pas de surprendre depuis que le pays s’est lancé dans un grand nettoyage.

Voir : La Thaïlande lance la chasse aux gangsters chinois « super riches »

L’ancien politicien et roi des salons de massage savonneux, Chuwit Kamolvisit est le principal informateur de la police sur les mafias chinoises et ses révélations bouleversent le pays.

Il a révélé cette semaine que des ressortissants chinois liés à des gangs approchaient des futurs pères thaïlandais dans des hôpitaux privés pour qu’ils reconnaissent des enfants qui devraient naître de femmes chinoises enceintes afin d’obtenir la nationalité thaïlandaise pour les nouveau-nés.

Ces nouveau-nés peuvent ensuite être utilisés pour acheter des actifs et créer des sociétés thaïlandaises afin de faire entrer des capitaux chinois illégaux en Thaïlande.

Ces révélations sont intervenues avant que le général Surachate Hakparn, travaillant sur l’affaire « Tu Hao », ne saisisse le jeudi 15 décembre, avec des fonctionnaires du Bureau de répression des stupéfiants (NSB), un énorme hôtel à Samut Prakan, dont les seuls actifs fonciers sont évalués à 2,97 milliards de bahts.

Une menace pour la sécurité nationale

Mercredi dernier, le procureur général de Thaïlande, Naree Tantasathien, a signé une ordonnance qualifiant l’organisation de Tu Hao ou de M. Chaiyanat Kornchayan d’organisation criminelle transnationale et a également classé M. Chaiyanat lui-même comme une menace pour la sécurité nationale.

Cette décision est intervenue au moment où M. Chuwit Kamolvisit a donné une autre conférence de presse extraordinaire à l’hôtel Davis de Bangkok, au cours de laquelle il a souligné le même point et insisté sur le fait que l’empire de M. Tu Hao était établi à l’intérieur et à l’extérieur du royaume.

Ce dernier développement va accroître la pression sur le parti Palang Pracharat, le parti au pouvoir dans le gouvernement de coalition sortant, qui a admis avoir accepté un don de M. Chaiyanat Kornchayanant de 3 millions de bahts en 2021.

Une plainte à propos de ce don a été déposée auprès de la Commission électorale fin octobre par le militant constitutionnel Srisuwan Janya en vertu de l’article 74 de la loi organique sur les partis politiques qui pourrait, si elle est confirmée et renvoyée à la Cour constitutionnelle, conduire à la dissolution du parti par ordonnance du tribunal.

Lors de la confèrence, accompagné de dessins sur un tableau blanc et d’un pointeur, un M. Chuwit animé a décrit un autre des exploits des mafias chinoise en Thaïlande au cours de la dernière décennie.

En particulier depuis le début de la pandémie qui a vu de nombreuses personnes de la Chine communiste avec des capitaux, chercher à quitter le pays.

Des sociétés thaïlandaises, contrôlées indirectement à 51 % par des familles chinoises

Il a déclaré que des parents chinois avaient cherché des pères thaïlandais dans des hôpitaux privés et des centres de soins prénataux, leur proposant de payer de l’argent pour que les bébés de femmes chinoises enceintes de la même façon soient enregistrés comme ressortissants thaïlandais et obtiennent ainsi la nationalité thaïlandaise.

M. Chuwit a souligné qu’à l’âge de 7 ans, les enfants ont pu obtenir des cartes d’identité nationales thaïlandaises et qu’à 13 ans, ils étaient utilisés, en tant que citoyens thaïlandais légitimes, pour lancer des sociétés thaïlandaises dont 51 % des actions étaient contrôlées directement ou indirectement par les familles chinoises concernées.

En vertu de la loi thaïlandaise, comme partout ailleurs dans le monde, une société ou une personne morale thaïlandaise jouit de tous les droits dont jouit un citoyen thaïlandais en termes de propriété d’actifs et de transactions.

Ainsi que d’autres avantages prévus par le droit des sociétés lorsqu’il s’agit de faire du commerce et des affaires en Thaïlande.

Ainsi, M. Chuwit a déclaré que cette organisation criminelle et les activités qu’elle parraine constituent une menace majeure pour la sécurité de l’État thaïlandais.

Allégations de corruption au sein de la police royale thaïlandaise

Au cours de sa conférence de presse, M. Chuwit a également réitéré des affirmations antérieures sur la corruption au sein de la police royale thaïlandaise, qu’il s’est dit prêt à détailler personnellement au commissaire de la police nationale.

Le jeudi 8 décembre, le chef de la police, le général Damrongsak Kittiprapat, a mis en place un comité de haut niveau de la fonction publique chargé d’examiner les activités de trois officiers supérieurs de la police ayant rang de général au sein du Bureau de l’immigration.

Ces officiers supérieurs font l’objet d’une enquête en raison des informations fournies par M. Chuwit concernant la capacité du gang chinois à faire délivrer des visas de non-immigrant ou d’étudiant à des ressortissants chinois qui arrivent sans jamais avoir à quitter le pays.

Voir : La guerre contre les mafias chinoises met à mal la délivrance des visas en Thaïlande

Le panel de haut niveau, composé de hauts fonctionnaires et d’officiers, devrait rendre son rapport le 23 décembre.

Au cours des deux dernières semaines, l’ancien politicien devenu activiste social a fourni des preuves documentaires au ministère de la Justice, au département des enquêtes spéciales (DSI) et à la police royale thaïlandaise dans le cadre de l’élargissement de l’enquête.

Le ministre de la Justice appelle à dénoncer les malversations

M. Chuwit a également été félicité par le ministre de la Justice, Somsak Thepsutin, qui a encouragé d’autres citoyens thaïlandais à se manifester et à dénoncer la corruption et les actes répréhensibles dans le royaume lorsqu’ils en sont témoins.

Le ministre Somsak a souligné que jusqu’à 5 % des avoirs gelés à la suite de telles informations, comme dans le cas de M. Chuwit, seraient versés au dénonciateur.

La semaine dernière, alors qu’il s’adressait aux journalistes, M. Chuwit a averti que M. Tu Hao, actuellement détenu en prison après s’être vu refuser une libération sous caution pour trois accusations de distribution de drogue, finirait par riposter et a indiqué que le baron de la drogue avait alloué un trésor de guerre de 500 millions de bahts à un bras droit pour « opérer sur cette affaire » pour lui.

Des journalistes ont demandé à M. Chuwit s’il n’était pas un peu inquiet de faire l’objet d’une tentative d’assassinat, étant donné les problèmes qu’il causait au présumé baron international de la drogue.

Saisi d’un luxueux hôtel à Samut Prakan

Jeudi, le général Surachate Hakparn ou  » Big Joke « , qui continue de jouer un rôle central de coordination dans l’enquête malgré la réorganisation du personnel annoncée par le commissaire de la police nationale, le général Damrongsak, en début de semaine, était présent, avec des responsables du Bureau de répression des stupéfiants (NSB), lors de la saisie d’un hôtel de luxe situé sur un terrain de 37 rai (59 200 m2) dans la province de Samut Prakan.

L’hôtel appartient à une société liée à M. Tu Hao.

Le général Surachate a déclaré que la police travaillait désormais en étroite collaboration avec le Bureau de l’Organe de contrôle des stupéfiants (ONCB) dans le cadre de cette affaire et avait gelé les actifs, y compris le terrain sur lequel l’hôtel était situé, un total de sept lots ainsi que les comptes bancaires de l’hôtel.

Il a déclaré que l’État a maintenant pris le contrôle de l’ensemble de l’entreprise dont le terrain seul a une valeur estimée à 2,97 milliards de bahts.

Le haut responsable de la police a promis que toutes les parties concernées par cette affaire seront tenues pour responsables et feront l’objet de poursuites judiciaires.

Toutes ces révélations sur les agissements des mafias chinoises en Thaïlande ont provoqué de la peur et un sentiment anti-chinois parmi la population thaïlandaise.

Voir : La montée en puissance de la Chine en Thaïlande suscite une peur croissante


Source : Thai Examiner

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3 commentaires

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Christopher 20 décembre 2022 - 11 h 28 min

Au moins, un Européen n’a pas le faciès d’un Chinois.

M Payut, va-t-il continuer à faire allégeance à la Chine ?

Réponse
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HANSSON 20 décembre 2022 - 15 h 25 min

Monsieur Chuwit Kamolvisit, ex-empereur des salons de massage « soaps » thailandais, devenu en quelques semaines, le lanceur d’alerte le plus populaire et le plus important de Thailande, continue à laver le linge sale en public, se forgeant une double image de « Mr Propre » et « Mr Muscle » dans tous les médias thailandais.

Et au lu de cet article, il est clair que, comme je le disais déjà en commentaire d’un premier article sur le sujet il y a quelques semaines, on n’en est qu’à la partie émergée de l’iceberg de la corruption chinoise et que les prochaines semaines et mois à venir nous apporteront encore leurs lots tous azimuts de révélations, mettant en cause des personnalités politiques de haut rang, des gradés de la police, des hauts fonctionnaires de l’Etat, des milieux financiers et d’autres personnes au sommet d’administrations telles que l’Immigration, la Propriété Terrienne et Immobilière, ainsi que des mécanismes de blanchiment d’argent, de trafic de drogues et de corruption généralisée.

De plus, c’est la première fois qu’un parti au pouvoir est impliqué dans les transactions financières du principal inculpé : Le Palang Pracharat est un parti politique thaïlandais favorable à la junte militaire et de type national-conservateur.

Il fait actuellement partie du gouvernement dirigé par l’ex-général et Premier ministre en fonction Prayut Chan-O-Cha et dispose de 4 postes de ministres qui ont pour noms Uttama Savanayana, Sontirat Sontijirawong, Suvit Maesincee et Kobsak Pootrakoo.

Ce parti, comme le signale l’article, a reçu 3 millions de baths de la part du baron chinois inculpé et actuellement emprisonné, big boss de cette toile d’araignée qui ne cesse de s’agrandir et de fournir aux enquêteurs de nouvelles données d’investigations et devoirs d’enquêtes supplémentaires, semaine après semaine.

Il est réconfortant également de constater que le « super-flic anti-corruption « Big Joke » fait toujours partie des enquêteurs les plus actifs sur le terrain.

On n’est pas encore au bout de nos surprises probablement et, cette fois, il faut espérer que Mr Chuwit sera sous haute protection policière, car il est clair que la mafia chinoise n’a pas dit son dernier mot pour faire libérer un de ses barons et faire taire son pire ennemi d’une part et user de toutes les pressions illégales possibles pour que cette enquête n’aille pas au fond des choses…

Certains membres du gouvernement thaïlandais pourraient-ils être inquiétés et des têtes seront-elles sacrifiées pour sauver l’intégrité du Premier ministre lui-même à quelques mois des prochaines élections nationales de 2023 ?

Il est évidemment encore trop tôt pour avancer cette hypothèse, mais à l’allure où se déroule cette « grande lessive » la probabilité existe.

Il faut juste espérer que la réserve de « détergent miracle anti-tâches » sera suffisante pour enlever toute la crasse incrustée de longue date dans les rouages politiques et économiques de la Thaïlande, donnant raison à la rumeur populaire qui s’amplifie d’une main-mise tentaculaire de la part de la Chine sur l’empire politico-économique thailandais.

Les touristes chinois, seront-ils toujours les bienvenus et accueillis comme sauveurs du tourisme thaïlandais en 2023 ?

Ou seront-ils considérés comme des prédateurs sans scrupules utilisant les enfants thaïlandais en tant qu’instruments de corruption politique, immobilière et économique d’un pays contrôlé par un « gouvernement noir » mafieux infiltré dans tous les milieux des différents pouvoirs décisionnels thaïlandais ?

Aux dernières nouvelles, relayées ce matin sur certaines chaînes de TV thai, la situation sanitaire dans certaines régions de la Chine est toujours précaire, avec des pics de contamination persistants, les vaccins chinois, Sinovac et autres , ayant démontré leur inefficacité complète face à des variants Covid qui circulent actuellement un peu partout dans le monde.

Faire appel à des vaccins occidentaux et américains, serait un affront et une reconnaissance d’impuissance des capacités médicales et scientifiques de la Chine, chose que les dirigeants chinois ne feront jamais, et devant cette évidence, ce n’est pas demain la veille que les restrictions de quarantaine ou d’isolement d’éventuels chinois autorisés à prendre des vacances hors du territoire national, seront levées à leur retour au pays.

Peu de chance donc de voir revenir en nombre les chinois en Thaïlande, accueillis non pas comme des sauveurs économiques, mais comme des prédateurs d’une Thaïlande qui n’a jamais été « colonisée » de quelque manière que ce soit…

Réponse
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Jacques 22 décembre 2022 - 21 h 20 min

Un bon test « ADN » devrait suffire à démasquer la supercherie de cette usurpation de paternité.

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