La Thaïlande est confrontée à une crise imminente de la main-d’œuvre, alors que 400 000 travailleurs cambodgiens ont quitté le pays.
L’exode massif de travailleurs migrants cambodgiens, provoqué par l’escalade des tensions à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, menace de perturber des industries clés, a averti aujourd’hui un éminent économiste.
Anusorn Tamajai, doyen de la faculté d’économie et directeur du Centre de recherche sur l’économie numérique, l’investissement et le commerce international (DEIIT) de l’Université de la Chambre de commerce thaïlandaise, a expliqué l’impact économique considérable du conflit actuel.
Les travailleurs migrants cambodgiens, qui constituent une part essentielle de la main-d’œuvre thaïlandaise, partent en masse, ce qui pose des défis pour des secteurs tels que l’agriculture, la construction, l’agroalimentaire et les services.
Selon les chiffres officiels, environ 500 000 travailleurs cambodgiens sont employés légalement en Thaïlande, mais si l’on tient compte des travailleurs sans papiers, leur nombre total est estimé entre 1 et 1,2 million.
Un exode qui fragilise l’économie thaïlandaise… et cambodgienne

Des ressortissants cambodgiens transportent leurs sacs et leurs effets personnels alors qu’ils rentrent au Cambodge par le poste frontière de Chong Chom, dans le district de Kab Choeng, province de Surin, le 16 juin 2025. Photo : Khaosod
Ces travailleurs sont essentiels aux entreprises thaïlandaises et contribuent de manière substantielle à l’économie cambodgienne, avec des transferts de fonds estimés entre 40 et 65 milliards de bahts par an, soit plus de 6,5 % du PIB du Cambodge.
Bien sûr, cela ne représente pas grand-chose par rapport aux centres d’appels d’escrocs au Cambodge qui pourraient être la source du conflit et qui d’après un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), contribuent à hauteur de 40 à 60 % du PIB du Cambodge.
Voir : Thaïlande – Cambodge : les civils sacrifiés pour protéger les centres d’appels ?
La crise s’est intensifiée fin juillet 2025, lorsque les tensions à la frontière ont déclenché un rapatriement rapide des travailleurs.
En cinq jours, environ 400 000 travailleurs cambodgiens sont rentrés dans leur pays, dont 150 000 le premier jour.
Ce départ massif a été alimenté par des rumeurs généralisées d’insécurité en Thaïlande, amplifiant les craintes de la communauté des migrants.
Voir : Thaïlande : mise en garde contre la haine en ligne et les violences visant les Cambodgiens
Un appel à l’apaisement pour stopper l’hémorragie

Des travailleurs cambodgiens quittent la Thaïlande. Photo : Pattaya News
Anusorn a exhorté les autorités thaïlandaises à lutter fermement contre ces rumeurs et à promouvoir des relations positives entre les communautés thaïlandaises et les travailleurs cambodgiens afin d’endiguer l’exode.
« Le départ de cette main-d’œuvre pourrait perturber gravement la production et les activités dans de nombreux secteurs », a-t-il averti, appelant à une action rapide pour rétablir la confiance et stabiliser le marché du travail.
Voir aussi :
Thaïlande : des mendiants cambodgiens envahissent les rues de Pattaya
La vérité dérangeante derrière le conflit Thaïlande–Cambodge
Thaïlande : le tourisme s’effondre à cause du conflit avec le Cambodge
Conflit Thaïlande-Cambodge : une enfant raconte l’horreur des bombardements
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Les racines du conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge
Centres d’appel au Cambodge : l’étau se resserre sur la famille de Hun Sen
Source : Pattaya Mail
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2 commentaires
À moyen terme, ces travailleurs cambodgiens, légalement employés en Thaïlande, vont y revenir et plus rapidement qu’eux-mêmes ne peuvent l’envisager actuellement…
Au Cambodge, y retrouver un emploi à court terme pour ces centaines de milliers d’ouvriers qui s’étaient économiquement stabilisés, sera très problématique.
Le Cambodge n’a pas besoin de cette main d’œuvre dont elle se passait très bien jusqu’à présent.
En plus des efforts que la Thaïlande pourrait faire pour garantir leur sécurité dans le pays, c’est le besoin de gagner leur vie et de garantir des revenus pour leur famille qui les fera rebrousser chemin, quitter à nouveau le Cambodge et retrouver leur emploi qu’ils ont quitté en Thaïlande.
C’est l’affaire de un à 3 mois selon le bas de laine qu’ils ont pu se constituer en travaillant en Thaïlande…
Mais ce que la Thaïlande ne doit absolument pas faire, c’est rouvrir à tout-va les postes frontières.
Il faut absolument garder une pression maximale sur les revenus engendrés par les casinos et les centres d’appels frauduleux, première source de revenus pour l’un des pays le plus corrompu au monde, jusqu’au sommet de l’État, maintenu d’une main de fer par la famille HUN, à la tête d’une véritable mafia étatique.
Lors d’un voyage au Cambodge il y a plusieurs années, j’avais rencontré 3 cambodgiens très sympathiques, un couple âgé d’environ 50 ans et un jeune de 19 ans, qui parlaient thaï parce qu’ils avaient travaillé en Thaïlande.
Ils m’avaient invité à manger avec eux et on a passé un très bon moment jusqu’à ce que deux cambodgiens viennent s’assoir derrière nous.
Ensuite, on m’a demandé si je préférais le Cambodge à la Thaïlande, j’ai répondu sur le coup, sans trop réfléchir de manière diplomate, que je préférais de beaucoup la Thaïlande au Cambodge.
Malheureusement pour lui, le jeune de 19 ans a répondu aussi qu’il préférait la Thaïlande au Cambodge, ce qui a mis très en colère les deux cambodgiens derrière nous.
Ils ont dit alors que la fête était finie et que je devais rentrer dans le bungalow que je louais.
J’avais loué pour un mois et les trois cambodgiens travaillaient à la construction de nombreux autres.
Mais le lendemain, j’ai vu que le jeune cambodgien ne travaillait plus avec eux, et quand je leur ai demandé où il était, ils ont pris un air triste et baissé la tête sans répondre.
Une semaine après, il n’était toujours pas là, et le couple, qui ne me parlait plus, continuait à prendre un visage très triste et baisser la tête sans répondre quand je leur demandais où il était.
Je crois qu’ils l’ont tué juste parce qu’il a dit qu’il préférait la Thaïlande au Cambodge.
Ce n’est hélas pas la seule fois où j’ai pu me rendre compte de la folie ultranationaliste des cambodgiens, c’est le pays le plus raciste que j’ai eu l’occasion de visiter, et j’en ai visité beaucoup !