La Thaïlande lance un plan pour renforcer le tourisme de bien-être

La Thaïlande a annoncé une nouvelle stratégie nationale visant à renforcer le tourisme de bien-être et médical, avec pour objectif de faire du pays l’une des principales destinations mondiales du secteur d’ici 2026.

Cette initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement d’augmenter les dépenses touristiques, d’encourager les séjours plus longs et de capter une part d’un marché mondial en pleine expansion.

Selon Bhummikitti Ruktaengam, vice-président du Conseil du tourisme de Thaïlande (TCT), le bien-être est désormais un axe prioritaire pour attirer une clientèle internationale en quête de programmes de remise en forme, de médecine préventive et d’expériences axées sur la santé.

« Le tourisme de bien-être correspond parfaitement à l’objectif national d’augmenter la valeur par voyage et d’offrir des expériences transformatrices », a-t-il déclaré.

En Thaïlande, les comportements des visiteurs évoluent déjà.

À Phuket, certains voyageurs participent à des stages intensifs de Muay Thai pendant plusieurs semaines, tandis que d’autres optent pour des programmes de médecine personnalisée ou des cures de vitamines sous supervision médicale.

Ce repositionnement est soutenu par le nouveau thème de la TAT : « La guérison est le nouveau luxe ».

Bhummikitti souligne que la notion de « bien-être » s’élargit rapidement pour inclure la santé mentale, la nutrition thérapeutique, les bains thermaux et les expériences de détox.

« La Thaïlande doit se présenter comme une destination de transformation personnelle », a-t-il ajouté.

Les pratiques traditionnelles, comme le massage thaïlandais, font également partie de cette évolution du bien-être en Thaïlande.

Un secteur privé thaïlandais déjà très avancé

Hôpital international Bumrungrad.

Du côté du secteur privé, les opérateurs médicaux voient également un potentiel considérable.

Artirat Charukitpipat, directrice générale de l’hôpital international Bumrungrad, rappelle que la Thaïlande est l’une des destinations médicales les plus reconnues au monde.

« Nos standards internationaux, nos médecins spécialisés et l’hospitalité thaïlandaise ont toujours attiré les patients étrangers », a-t-elle expliqué.

Selon elle, malgré l’essor des infrastructures hospitalières dans certaines régions comme le Moyen-Orient, de nombreux patients préfèrent toujours la Thaïlande pour la qualité des soins et les services de bien-être associés.

Certains partenaires internationaux ont même sollicité l’ouverture de cliniques de longévité thaïlandaises dans leurs pays.

Un marché du bien-être en pleine croissance mondiale

Traitement PRP à la clinique Citycare à Phuket.

D’après le Global Wellness Institute, l’industrie mondiale du bien-être représentait 6,3 billions de dollars en 2023, dont 830 milliards pour le seul tourisme de bien-être.

Entre 2019 et 2023, le segment connaissant la plus forte croissance a été celui de l’immobilier de bien-être (+18,1 % par an), suivi de la médecine préventive et personnalisée (+15,2 %), et de la santé mentale (+11,6 %).

De nouvelles technologies au cœur de la transformation

Oxygénothérapie hyperbare à l’hôpital MedPark

Les technologies émergent à un rythme rapide : oxygénothérapie hyperbare, perfusions intraveineuses, cryothérapie et dispositifs connectés permettant le suivi précis des données de santé.

L’essor de l’intelligence artificielle devrait également faciliter la création de plans de nutrition et de santé entièrement personnalisés via des objets portables.

Malgré ce potentiel, la Thaïlande représente encore moins de 1 % du marché mondial, ce qui laisse une marge de progression significative.

Bumrungrad indique que 67 % de ses revenus proviennent des patients étrangers, et que la conversion entre soins médicaux et traitements de bien-être est particulièrement élevée.

Un écosystème encore freiné par les réglementations

Massage thaïlandais. Photo : Quan Spa

Selon Bhummikitti, atteindre le leadership mondial nécessitera cependant un écosystème plus intégré.

Il évoque notamment la difficulté des réglementations actuelles, la multiplicité des autorités auprès desquelles les hôtels et spas doivent s’enregistrer, le manque de personnel soignant, ainsi que les obstacles rencontrés lors de l’importation de nouvelles technologies de santé.

Le défi de la formation et du personnel de santé

Le personnel dans un hôpital de Thaïlande vérifie les informations d’un patient. Photo : Bangkok Post

La TCT recommande la mise en place d’un guichet unique pour simplifier les démarches, tout en garantissant la sécurité et les standards médicaux.

Le secteur appelle également à encourager les régimes alimentaires équilibrés, à limiter les boissons sucrées et à renforcer la formation dans les domaines du bien-être et de la médecine préventive.

Sans un plan intégré, la Thaïlande pourrait être dépassée par d’autres pays plus rapides à adapter leur cadre réglementaire, comme Singapour.

« Les technologies liées à la longévité, à la prévention et au bien-être évoluent très vite.

Les réglementations doivent suivre », a conclu Mme Artirat.

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Source : Bangkok Post