Dans les forêts luxuriantes du sud de la Thaïlande, le long de la péninsule malaise, le peuple Mani vit en harmonie avec la nature depuis des générations.
Mais alors que le monde moderne empiète sur leurs terres traditionnelles, les membres de cette communauté indigène se retrouvent aux prises avec les conséquences inévitables du changement.
Un millier de Mani vivent en Thaïlande, où la plupart d’entre eux possèdent une carte d’identité nationale valide.
« Lorsque les zones forestières où nous vivions ont été déclarées protégées, les facteurs essentiels à notre subsistance sont devenus interdits.
Nous avons été contraints de nous adapter au monde moderne, à commencer par l’obtention d’une carte d’identité, qui est le fondement des différents droits que nous devrions recevoir en tant que citoyens thaïlandais », explique Maew, un jeune homme Mani.
Rencontre des autorités thaïlandaises avec des représentants de l’ethnie Mani. Photo : Khaosod
Historiquement, les Mani étaient une communauté recluse, vivant dans les profondeurs de la forêt et interagissant rarement avec le monde extérieur.
Mais avec l’émergence du concept d’État-nation, qui exige l’identification de chaque citoyen, les Mani sont devenus des étrangers au sein de leur propre peuple.
Les quelque 100 Mani qui habitent Khiri Wong, un village de la province de Satun, disent avoir vu leur capacité à se déplacer pour acheter de la nourriture et d’autres produits de première nécessité réduite, voire restreinte, car leur mode de vie traditionnel a disparu dans certaines régions.
Si certains Mani se sont adaptés à l’évolution des temps, notamment en obtenant la nationalité thaïlandaise et en s’instruisant, d’autres se sont aventurés hors de la forêt pour chercher du travail et faire le commerce des produits forestiers.
Les abris « thap », autrefois temporaires, faits de branches et de feuilles, sont progressivement remplacés par des habitations plus permanentes.
Enfants de l’ethnie Mani
Des bénévoles des secteurs public et privé se sont portés volontaires pour aider les Mani à demander des documents gouvernementaux, mais ils se sont heurtés à un obstacle :
La plupart des Mani ne peuvent pas communiquer en thaï et utilisent leur propre dialecte.
De plus, certains groupes de Mani ne sont pas intéressés par la demande de cartes d’identité, car des personnes peu scrupuleuses ont profité d’eux.
Voir aussi :
Un groupe ethnique du sud de la Thaïlande victime du tourisme
Source : Benar News
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