La Thaïlande s’inquiète du retour des « circuits à zéro dollar » alors que les voyageurs chinois reviennent en nombre pour visiter le pays.
L’industrie touristique thaïlandaise dépend depuis longtemps des visiteurs chinois, et la Thaïlande devrait accueillir 5 millions de touristes chinois cette année.
Toutefois, cette reprise prometteuse a suscité des inquiétudes quant au retour des « circuits à zéro dollar », connus pour leurs prix anormalement bas, leurs hébergements et circuits à budget prépayé et le peu d’argent qu’ils rapportent aux entreprises touristiques thaïlandaises.
Bien que ces circuits existent depuis des années, ils sont devenus particulièrement problématiques au cours de la dernière décennie, causant de nombreux problèmes à l’industrie touristique thaïlandaise et à sa réputation.
Ces circuits sont appelés ainsi parce que les prix de leurs forfaits sont inférieurs au prix coûtant.
Certains voyagistes locaux proposent ces circuits aux touristes chinois, cherchant à faire des bénéfices en envoyant des groupes dans des agences thaïlandaises locales sans payer de frais de voyage.
Les touristes sont alors contraints de visiter des lieux et de dépenser leur argent en biens et services à un prix supérieur à celui du marché, souvent dans des établissements détenu par des Chinois.
Mais ces techniques sont aussi utilisées par des groupes d’Europe de l’Est et d’Amérique du Sud.
Dans le pire des cas, les touristes peuvent être abandonnés sans préavis si les opérateurs ne sont pas en mesure de faire des bénéfices ou si les touristes refusent de dépenser de l’argent ou de visiter les destinations prévues.
Ce scénario s’est produit à de nombreuses reprises avant la pandémie, les touristes demandant de l’aide aux autorités.
Il a également été rapporté que des touristes ont même été agressés par leurs guides parce qu’ils ne voulaient pas participer à des voyages lucratifs où l’on pratique des prix exorbitants.
En fin de compte, les touristes malchanceux finissent par dépenser plus qu’ils ne l’avaient prévu et par avoir une mauvaise expérience de la Thaïlande.
De même, les agences thaïlandaises versent une commission par personne aux voyagistes chinois en échange de leur engagement à leur envoyer des groupes importants, parfois une commission de 50 % ou plus.
Les voyagistes locaux gagnent de l’argent en emmenant les touristes visiter des boutiques ou des attractions prévues à l’avance.
Cette méthode s’apparente à l’achat d’un « décompte » auprès des voyagistes chinois.
Dans de nombreux cas, ces voyagistes sont également impliqués dans des entreprises prête-nom, c’est-à-dire des entreprises détenues légalement par des Thaïlandais et financées ou dirigées en coulisses par des opérateurs étrangers, y compris des Chinois.
En tant que réseau organisé, le profit de ces voyages tend à se limiter à certains opérateurs dans une chaîne d’approvisionnement en circuit fermé.
L’impact de ces circuits nuit à la réputation touristique de la Thaïlande, en particulier lorsque les touristes sont confrontés à des distorsions de tarifs ou de politiques alors qu’ils voyagent avec un accompagnateur qui les tient au courant de tout ce qui se passe dans les hôtels, les restaurants, les magasins et les attractions.
Les circuits à zéro dollar obligent en fait les touristes à payer un prix plus élevé pendant le voyage, alors que la qualité des produits et des services est généralement inférieure à la norme, ce qui peut, une fois de plus, donner une impression négative de l’industrie touristique thaïlandaise.
Dans certains cas, ces voyagistes ont également engagé des ressortissants chinois comme guides touristiques afin de réduire les coûts.
Cette pratique est illégale, car le métier de guide touristique est une profession protégée par le droit du travail, réservée aux seuls ressortissants thaïlandais.
En conséquence, des sommes considérables ont quitté la Thaïlande et le gouvernement n’a pas été en mesure de percevoir autant de recettes fiscales qu’il l’aurait dû.
Ces voyages organisés et d’autres activités illégales ont causé de nombreux problèmes à l’industrie touristique du pays, notamment en termes de réputation.
Le gouvernement thaïlandais s’est efforcé de sévir contre ces circuits, mais le problème persiste.
Ces circuits restent un sujet de préoccupation pour les opérateurs locaux thaïlandais, qui craignent qu’ils ne débouchent sur des crimes systématiques encore plus importants.
De nombreux opérateurs craignent que les entreprises douteuses ne reviennent et n’aient un impact encore plus grand, avec des délits systématiques encore plus importants, que l’Autorité thaïlandaise du tourisme (TAT) a baptisés « circuits fermés ».
Un circuit fermé est organisé exclusivement au sein d’un réseau desservi par des nationalités spécifiques, avec une gestion et des divisions de travail plus systématiques.
Par exemple, les agences de voyage peuvent emmener des groupes manger dans leurs propres restaurants et faire des achats dans des magasins gérés par des opérateurs de la même nationalité.
Depuis la réouverture de la Thaïlande aux touristes l’année dernière, les autorités compétentes commencent à recevoir des plaintes concernant des circuits « irréguliers », y compris des circuits à zéro dollar.
En 2016, le gouvernement thaïlandais a imposé des réglementations visant à réprimer ce type de circuits.
Ces mesures comprenaient l’imposition d’un prix minimum pour les frais d’excursion d’au moins 1 000 bahts par personne et par jour et d’une excursion facultative ne dépassant pas 3 000 bahts par voyage afin d’éviter les surfacturations.
Ces mesures ont permis à la Thaïlande de gagner environ 10 milliards de bahts de plus en recettes fiscales en 2017 par rapport à l’année précédente.
Les responsables du tourisme thaïlandais prévoient maintenant de signer un protocole d’accord avec le ministère chinois de la Culture et du Tourisme pour traiter ces questions à long terme.
Les tour-opérateurs chinois reconnus coupables en Thaïlande d’avoir exploité des entreprises nominées, des circuits à zéro dollar ou d’avoir utilisé des guides étrangers seront également poursuivi en vertu de la loi chinoise.
Mais il y a aussi une pénurie de guides touristiques locaux capables de parler d’autres langues, le gouvernement devrait donc résoudre ce problème en permettant à des guides étrangers de s’installer et de travailler en Thaïlande.
Source : Bangkok Post
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1 commentaire
En résumé et à titre de comparaison, dans les années 70/80, on parlait souvent d’une « invasion » de vacanciers venant des Pays-Bas qui passaient leurs vacances d’été dans les Ardennes belges ou en France, en tirant leur caravane bourrée de denrées non-périssables achetées chez eux, afin de dépenser un minimum dans le pays visité.
Dans le chef de ces vacanciers du plat pays, il s’agissait d’initiatives individuelles, alors que dans le cas des touristes chinois, il s’agit en plus d’une exploitation commerciale de touristes « moutons », pris dans un engrenage bien huilé (aidé en cela par les habitudes de vie intra-muros d’une régime politique communiste ultra contrôlé) qui consiste à les encadrer de A à Z durant l’entièreté de leurs vacances, ne leur permettant aucune initiative touristique, ni liberté individuelle d’aller où bon leur semble, en dehors des limites prévues par les agences de voyage.
Ajouter à cela le fait que les intermédiaires et les infrastructures d’accueil (hôtels, agences d’excursions, transports collectifs en car, etc…) sont gérés par des entreprises chinoises implantées en Thailande et la boucle est bouclée : les touristes chinois utilisant ces circuits de « vacances » de groupe, essentiellement pour des raisons financières se retrouvent comme les rares touristes européens ou américains en visite dans le bloc de l’Est au temps de la guerre froide.. constamment contrôlés, déplacements surveillés et encadrés par un staff « touristique » composé d’agents du gouvernement.
Je comparerais aujourd’hui ces touristes chinois à ces petits toutous toilettés et bichonnés de certaines stars du show-biz qui sont promenés en groupe au bout de leur laisse dorée par un membre du personnel de maison de ces célébrités mondaines, effectuant au fil des semaines toujours la même promenade avec pause « pipi-caca ».
Devant cette situation, dont le but commercial final revient à enrichir des sociétés chinoises implantées en Thailande et en Chine même, je proposerai au gouvernement et responsables du tourisme international, de manière objective, de ne plus effectuer de statistiques annuelles sur le nombre de touristes par nationalité, mais de limiter cette comptabilité aux touristes individuels ou limités au cercle familial réservant en leur nom propre hôtels, excursions et circuits touristiques, en tenant compte des rentées de devises thailandaises dans les entreprises touristiques thailandaises.
Les statistiques ainsi établies remettraient en cause la suprématie des touristes chinois dénombrés annuellement et mettrait en lumière l’importance et les nuisances de ces circuits touristiques fermés travaillant en vase clos, sans grand intérêt pour le tourisme thailandais.
C’est une industrie du tourisme néfaste et polluante, dirigée et gérée depuis l’extérieur du pays avec une organisation intérieure thailandaise suçant les bénéfices hors de la Thailande….
Sans être illégale fondamentalement (bien que certaines pratiques sous-jacentes contournent les lois en ce domaine), cela dégage à certains égards, des parfums mafieux à ne pas remuer !!!