Le bouddhisme Theravada est la forme de bouddhisme dominante en Thaïlande, il est l’héritier de la doctrine originelle du Bouddha Shākyamouni.
Cette forme de bouddhisme aussi appelée la « doctrine des Anciens » s’appuie sur un canon rédigé en pāli nommé Triple corbeille ou Tipitaka.
Il comprend de nombreux textes basés sur les paroles du Bouddha, recueillies par ses contemporains et retranscrites quelques siècles plus tard.
Polémique autour des différentes formes de bouddhisme
Il y a deux grands courant dans le Bouddhisme, l’un qui s’inspire de l’enseignement originel du Bouddha, le theravada et l’autre qui a pris un chemin différent, le mahāyāna.
Le courant mahāyāna a redéfini le bouddhisme d’origine, dont le theravāda actuel est l’héritier, comme hīnayāna, « petit véhicule », terme un peu condescendant qui veut mettre en évidence le fait que le pratiquant s’attache à se libérer lui-même du cycle des réincarnations.
Donc le bouddhisme tel qu’il était enseigné par Bouddha et qui vise à se libérer soi-même est qualifié de « petit véhicule » et ils appellent leur nouvelle forme de bouddhisme, qui s’attache à se réincarner pour continuer à aider à libérer tous les êtres (même ceux qui ne le veulent pas) le « grand véhicule »…
Cela a créé quelques tensions entre les deux courants, mais aujourd’hui les pratiquants du bouddhisme mahāyāna respectueux utilisent le terme theravāda plutôt que hīnayāna.
Aux dernières nouvelles, le Dalai Lama (le bouddhisme tibétain suit le courant mahāyāna) a déclaré qu’il ne souhaitait pas se réincarner (voir ici).
Histoire du Bouddhisme Theravada

Moines bouddhistes en Thailande. Photo : Hergeux.
Le terme sthaviravāda (Enseignement des Anciens) apparaît tôt dans l’histoire du bouddhisme.
Il désigne un ensemble de moines opposés aux réformes proposées par un autre groupe de pratiquants nommé mahasanghika, « grande assemblée », probablement en raison du nombre élevé de ses membres ou peut être pour se démarquer par rapport au bouddhisme originel.
Il est difficile néanmoins de déterminer la date exacte à laquelle ils s’opposèrent, car selon les sources, il peut s’agir du premier, deuxième ou troisième concile bouddhique, soit de quelques mois à trois cents ans après la mort du Bouddha.
D’autre part, les sthaviravādin mentionnés dans l’histoire des conciles bouddhiques ne sont pas forcément les ancêtres directs du Bouddhisme Theravada actuels, même s’ils partagent une appellation similaire et ont en commun l’attachement aux enseignements des origines.
De même, les dates données pour la rédaction du canon pali varient selon les traditions, les périodes proposées s’étendant du premier concile au premier siècle av. J.-C.
Cette dernière hypothèse est en général retenue par les historiens modernes pour les premiers textes du Sutta Pitaka et du Vinaya Pitaka, l’Abhidhamma Pitaka étant sans doute plus tardif.
Ce qui semble certain, c’est que l’empereur Ashoka (273-232 av. J.-C.) contribua grandement à la diffusion du bouddhisme en général et du Theravada en particulier, puisque l’histoire de cette tradition commence avec l’implantation de la doctrine au Sri Lanka pendant et juste après son règne.
Voir : Ashoka, le grand empereur bouddhiste.
Apparu vers le début de notre ère, le mahâyâna (grand véhicule) se répandit lui aussi largement en Asie du Sud, mais s’effaça progressivement entre les VIIe et XIVe siècles suivant l’expansion de l’islam et la « reconquête » du monde indien par l’hindouisme.
À partir du XIe siècle, le Sri Lanka, terre du bouddhisme theravada, devint la source principale de l’influence bouddhiste en Asie du Sud.
Les Môns, installés principalement en Birmanie et dont l’archéologie révèle la présence ancienne dans certaines parties de Thaïlande et du Laos, ont aussi pu jouer un rôle dans sa transmission, car on sait qu’ils l’adoptèrent longtemps avant les autres, bien que la date exacte soit incertaine.
Converti par le moine môn Shin Arahan, l’empereur birman Anawrahta (1044–1077) introduisit officiellement le bouddhisme des anciens dans son pays, et de nombreux temples furent construits à Pagan entre le XIe et le XIIIe siècle.
Le Bouddhisme Theravada fut également introduit vers 1260 dans le royaume Thaï de Sukhothaï et vit son influence grandir durant la période d’Ayutthaya (XIVe-XVIIIe siècle).
La doctrine des anciens continua sa progression vers le Laos et le Cambodge au XIIIe siècle.
Plus récemment, on constate depuis le milieu du XXe siècle une résurgence du bouddhisme, dans laquelle le theravada occupe une place importante, chez les Malais et Indonésiens d’origine chinoise.
Philosophie du Bouddhisme Theravada
La doctrine du theravada explique comment accéder soi-même à la délivrance en devenant :
- un arahant (personne délivrée parce qu’elle a suivi la voie enseignée par le Bouddha sans bénéficier de l’omniscience),
- un bodhisattva (personne qui cherche à devenir un bouddha pour enseigner en pratiquant les vertus dites pāramita) ou
- un sambuddha (« bouddha parfait », personne qui, possédant une compréhension parfaite des enseignements du Bouddha, accède à l’éveil et peut enseigner).
Elle rejette catégoriquement l’idée d’un dieu créateur et tout puissant, ainsi que l’idée d’un salut obtenu par la seule dévotion et le culte des reliques.
En effet d’après le canon pāli, le Bouddha aurait dit :
« On est son propre refuge, qui d’autre pourrait être le refuge » (Dhammapada, XII, 4).
Cela signifie qu’on ne peut attendre de personne l’obtention de l’illumination, il faut chercher en soi-même la vérité et pour atteindre ce but suivre le Noble Chemin Octuple.
Voir aussi : Le bouddhisme et la politique
Vies du laïc et du moine dans le Bouddhisme Theravada
Pour la doctrine des anciens, le meilleur moyen d’accéder au salut est d’adopter le mode de vie monastique, mais il demeure toutefois accessible à tous.
Elle s’adresse donc principalement aux hommes et aux femmes qui renoncent à la vie laïque, elle ne divinise pas le Bouddha et ne croit pas en l’intercession au moyen de bodhisattva sauveurs.
Néanmoins, dans les formes populaires du Bouddhisme Theravada, au Sri Lanka comme au Cambodge, le Bouddha est l’objet d’une vénération proche de celle d’un dieu, il y a donc une distinction entre le culte populaire et les spéculations monastiques.
Les tenants du Mahâyâna qualifient parfois – à tort – d’égoïste la pratique du Theravada.
Cette opinion s’appuie sur des considérations sotériologiques : alors que le but du pratiquant Mahâyâna, moine ou laïc, est de devenir bodhisattva pour sauver tous les êtres, le pratiquant Theravada se concentre sur son propre salut, abandonnant les efforts en direction du salut universel à Maitreya, le prochain bouddha.
Cependant, le Bouddhisme Theravada prône l’amour universel envers toutes les créatures.
De plus, ses pratiquants estiment que devenir bodhisattva n’est possible qu’à de très rares personnes, il est donc plus efficace de viser la libération individuelle pour être en mesure d’aider les autres à en faire autant.
Enfin, il est absurde de qualifier d’égoïste l’arahant, puisque celui-ci n’a plus d’ego.
La méditation dans le Bouddhisme Theravada

Moine en méditation.
La méditation theravâdine inclut deux pratiques : samatha bhavana et vipassana bhavana.
Samatha
Le développement de la tranquillité, mène à l’atteinte des jhanas, de profonds niveaux de concentration.
Elle vise également le développement de la bienveillance, de la compassion, du détachement.
Ainsi, Metta est le développement d’un sentiment d’amour détaché envers chaque être.
Anapanasati est la concentration basée sur la respiration.
Anapanasati est cependant parfois employée en vue de la pratique de vipassana.
Vipassana bhavana
La pratique formelle d’une introspection, est parfois décrite selon un ensemble de 18 contemplations, comme la contemplation de l’impermanence.
Elle mène à la réalisation de l’état d’arahant.
Ces deux types de méditation sont considérés comme complémentaires : la tranquillité mentale donne la plus grande efficacité à la contemplation, et la contemplation permet d’éliminer les obstacles à la tranquillité mentale.
Voir aussi : Apprendre à méditer : cours complet de méditation
Réalisation dans le Bouddhisme Theravada
Selon le Theravada, le pratiquant peut atteindre quatre niveaux de réalisation spirituelle :
Le sotapanna
C’est le premier des êtres nobles, ne renaîtra plus dans les mondes inférieurs, et renaîtra au maximum six fois dans le monde des hommes (ce qui représente donc sept vies au maximum).
Le sakadagami
Il renaîtra tout au plus une seule fois dans le monde des hommes.
L’anagami
Il ne renaîtra plus que comme deva, et atteindra alors le nibbâna.
L’arahanta
Ayant atteint le but, il s’est définitivement libéré du cycle des renaissances.
Fêtes et pratiques dans le Bouddhisme Theravada

Les bouddhistes font acte de respect envers les moines en leurs versants un peu d’eau parfumée sur les mains lors du Songkran. Photo : aleenta.com
Asahna Bucha
Commémoration du premier sermon du Bouddha, elle a lieu lors de la pleine lune du huitième mois lunaire.
Voir : Asahna Bucha : fête bouddhiste et jour férié
Vesak ou Visakha Busha
Commémoration de la naissance, de l’éveil et de la mort du Bouddha.
Voir : Visakha Bucha, fête bouddhiste
Uposatha
Réaffirmation régulière de la dévotion au dharma et récitation des règles monastiques.
Vassa ou Khao Phansa
Retraite annuelle de la saison de la pluie.
Voir : Khao Phansa : Le Carême bouddhiste de Thaïlande
Kathina
Offrande annuelle de tissu par les laïcs et confection de nouvelles robes par les moines.
Ordination temporaire
L’ordination est souvent pratiquée selon une philosophie différente de l’ordination religieuse occidentale.
Elle peut être temporaire ; un homme peut devenir moine plusieurs fois dans sa vie ou la recevoir sans compter, demeurer un bhikkhu sa vie durant.
C’est même une pratique socialement valorisée : les hommes accomplissent leur devoir en devenant moines pendant un temps, avant de revenir à la vie laïque, justement pour se marier.
Ordres theravâdins
Différents ordres, appelés nikayas, sont développés – ils ne correspondent cependant pas à des conceptions différentes. Le titre de Patriarche suprême de la Sangha, le plus élevé qui soit, peut être attribué à un moine de tout pays, et de chacun des nikayas qui suivent :
Sri Lanka : Siam Nikaya, Amarupa Nikaya et Ramana Nikaya ;
Thaïlande : Thammayut Nikaya et Maha Nikaya ;
Birmanie : Thudamma Nikaya et Shwekyin Nikaya ;
Cambodge : Dhammayutitka Nikaya
Bibliographie
LE livre conseillé pour en savoir plus
Aujourd’hui, il y a de nombreux courants dans le bouddhisme et différents enseignements qui s’éloignent parfois beaucoup de l’enseignement originel.
Si vous voulez en savoir plus sur le véritable enseignement de Bouddha je vous conseil de lire ce livre, l’un des rares qui fait l’hunanimité parmi les différents courants du bouddhisme car l’essentiel y est et les plus courageux ou les plus sages peuvent certainement atteindre l’illumination avec :
« L’enseignement du Bouddha d’après les textes les plus anciens » de Walpola Rahula
« Le révérend Rahula a reçu selon toutes les règles la formation traditionnelle d’un moine bouddhiste à Ceylan.
Paul Demiéville
Autres livres plus généraux
Dictionnaire du bouddhisme
Recueil d’articles de l’Encyclopædia Universalis) de Jean Varenne.
Bouddhisme et re-naissances dans la tradition Theravāda
À travers la question centrale des renaissances, un ouvrage de référence sur le bouddhisme des Therā : 600 pages, 1000 citations retraduites du canon pāli, un glossaire et une bibliographie commentée.
Didier Treutenaere, Asia, Librairie d’Amérique et ‘ient-Adrien Maisonneuve, Paris, mai 2009, (ISBN:9782953405606).
Photos : Moines bouddhistes théravāda : Allie Caulfield ; Temple Bouddhiste : Pierreto ; Source : wikipedia.org
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3 commentaires
Bien vu, les idées grandiloquentes qui s’expriment parfois au nom du courant Mahayana, contredisant parfois gravement les fondements même du bouddhisme, ne changent rien à ce qui est.
Bonjour,
L’explication sur Créateur est vraiment inadmissible pour des gens plus élevés : avons-nous un père (père-mère) qui nous met au monde ????
Voilà une base réelle, à notre niveau minime, pas de voir au niveau de l’immensité de l’univers, de se poser comme question.
Et les affaires des « sous » des 37 000 temples et 300 000 moines dans mon pays ?
Où sont partis les 3.5 milliards € d’offrande reçus ? Et les hauts niveaux de Sangha en prison ?
En tant que scientifique, la méditation est approuvée….
Cycle de vie, incarnation… sans êtres précédents… ne correspondent plus aux raisonnements conseillés par Gautama (bien étudier et analyser avant de…)
Les naïfs se ruent vers la recherche à se protéger par le Divin Bouddha.
Et les moines des universités thaïs multiplient leurs sagesses en créant des poésies psychologiquement attractives.
Rien n’est sur l’origine de ce qui a été vraiment dit ; tout le monde se transmet selon ses compréhensions ou derrière ses intérêts…
Ce sont vraiment des outils pour les plus malins…
Ne soyons pas ingrats envers votre père créateur très proche de vous !!!
Continuons à mener l’AMOUR, 1er commandement du christianisme, pour tant je suis Bouddhiste, j’approuve de plus en plus avec mes recherches sur ce christianisme sur leur foi envers tous leurs frères de ce créateur.
En fait, pour simplifier, de nombreux sages ont compris que ce monde était une prison pour âme.
Atma veut dire âme en Pali (pluriel Atmo) et nous vivons dans une atmosphère, une sphère d’âme (langue indo-européenne).
Nous ne sommes pas ici par hasard et nous nous réincarnons indéfiniment en attendant d’acquérir assez de sagesse pour pouvoir nous libérer.
L’enseignement des principes du karma et de la réincarnation existaient chez les anciens égyptiens, cela a été transmis à la religion juive où c’est toujours enseigné dans le Talmud et la Kabbale et était aussi enseigné par Jésus-Christ.
Mais il y a des forces obscures qui contrôlent la planète et font tous pour garder les âmes prisonnières, donc ces enseignements ne sont plus mis en avant dans le judaïsme et l’Église catholique qui a ses débuts les enseignaient, a enlevé ces concepts lors du concile de Constantinople.
Les catholiques ont massacré les Cathares, car ils continuaient à enseigner le véritable enseignement du Christ.
Après la mort de Bouddha, ces mêmes forces obscures ont créé le courant mahāyāna, pour inciter les bouddhistes à se réincarner pour sauver toutes les âmes plutôt que de chercher à se libérer soit même, toujours sous l’apparence d’une belle idée, pour garder les âmes prisonnières, car il est bien sûr impossible de sauver les autres, c’est un dur travail de compréhension et de sagesse qu’il n’est possible d’effectuer que de manière individuelle.
Mais le bouddhisme theravada n’est pas non plus le véritable enseignement du Bouddha, selon les pays et les traditions, ils ont mis de nombreuses barrières pour empêcher les gens de comprendre que vraiment n’importe qui, hommes, femmes, même ceux qui ont commis des crimes horribles, peuvent se libérer du cycle des réincarnations, car à partir du moment où ils ont compris ce qu’ils sont, ce qu’est ce monde et accepté la voie, ils sont libérés du karma comme des réincarnations.
Et aujourd’hui, tout est fait pour empêcher les gens de réfléchir, de se concentrer, de pouvoir méditer, les récentes études ont montré qu’une grande partie de la population avait une capacité d’attention moindre qu’un poisson rouge.
Il faut arrêter de passer des heures sur les réseaux sociaux comme Facebook et Tiktok et apprendre la méditation pour retrouver sa capacité à réfléchir par soi-même, à se concentrer.
Après, il existe de nombreuses voies, comme le Bouddhisme originel, le christianisme originel et autres, ou même par votre propre travail personnel, car il n’y a pas besoin de religion pour vous libérer du cycle des réincarnations et quitter cette prison.
Enfin, le livre cité « l’enseignement de Bouddha selon les textes les plus anciens » peut être une sacré aide, et nul besoin d’être bouddhiste pour le lire, à la base, Bouddha enseignait une technique, pas une religion.
Et la technique est parfaitement expliquée dans ce livre…