Dans un ultime rebondissement suite à l’affaire de l’actrice taïwanaise qui accusait la police thaïlandaise de lui avoir extorqué 27 000 bahts, les policiers ont avoué.
Voir : Une célébrité victime d’extorsion policière en Thaïlande va boycotter le pays
Toute la débâcle a commencé lorsque Charlene An, une actrice taïwanaise, a publié un avertissement sur les réseaux sociaux pour que les voyageurs taïwanais se méfient de la police de Thaïlande.
Elle a déclaré que la police lui avait extorqué a elle et ses amis, 27 000 bahts (758,83 euros) au début du mois alors qu’ils étaient dans le pays.
« Cela m’est arrivé le mercredi 4 janvier », a-t-elle écrit.
« Mes amis et moi nous rendions à notre hôtel en taxi vers 1 h du matin.
La police du poste de contrôle nous a demandé de nous arrêter.
Ils ont fouillé la voiture, nos sacs et nous.
Elle a dit que les flics étaient en expédition de pêche pour exiger des pots-de-vin.
« Ils n’ont rien trouvé d’illégal sur nous, alors ils n’ont cessé de demander à vérifier nos visas.
Je leur ai donné mon visa, le VOA (visa à l’arrivée), délivré légalement à l’aéroport.
Les agents ont refusé de me laisser passer, disant que mon visa était inacceptable.
Ils ont dit que je devais porter le visa imprimé avec un tampon du département officiel uniquement », a-t-elle déclaré.
« Ils ont essayé par tous les moyens de simuler des accusations contre moi. »
Les policiers ont finalement trouvé la cigarette électronique de Charlene et ont pu obtenir leur pot-de-vin.
An a également déclaré que ses amis qui avaient filmé la rencontre avaient reçu l’ordre de les supprimer par la police.
Après le témoignage de l’actrice, plusieurs médias thaïlandais avaient affirmé que selon les policiers et le chauffeur de taxi Grab, l’actrice était saoul et que les vidéos prises par les caméras de surveillance prouvaient qu’elle mentait.
Nous avions donc posez les questions de savoir s’il était possible que les vidéos aient été coupées et que le chauffeur de taxi Grab ait été incité par les policiers à décrire l’actrice comme ivre pour la décrédibiliser, et effectivement, c’est ce qu’il se serait passé d’après un célèbre informateur !
Un certain nombre d’officiers parmi les sept policiers de Huai Khwang accusés par Charlene An de lui avoir extorqué 27 000 bahts au petit matin du 4 janvier ont maintenant admis qu’elle disait la vérité, selon une source policière.
La source citait des informations discutées par des cadres de la police royale thaïlandaise (RTP) lors de la réunion du lundi 30 janvier d’un comité qui sélectionne les hauts fonctionnaires de police en vue de leur promotion.

Policiers thaïlandais. Photo : Police TV
Les sept agents qui ont arrêté l’actrice taïwanaise et ses compagnons dans un taxi Grab pour un contrôle de sécurité à un point de contrôle situé devant l’ambassade de Chine sur Ratchadaphisek Road ont en fait demandé 27 000 bahts pour ne pas arrêter l’actrice qui a été trouvée en possession d’une cigarette électronique a déclaré la source.
Ce qui confirme nos présomptions, voir : Rebondissement dans l’affaire d’extorsion par la police thaïlandaise
Le membre du groupe qui a effectivement remis l’argent du pot-de-vin aux agents était un compagnon singapourien de l’actrice.
Le vapotage reste illégal en Thaïlande.
« Certains des agents ont admis l’extorsion après avoir été interrogés séparément », a déclaré la source.
Ils avaient gardé l’incident secret et avaient même initialement nié l’allégation, car ils pensaient que leur victime était une étrangère qui n’oserait pas rapporter les détails aux autorités.
Les participants à la réunion ont également discuté de l’opportunité de les licencier pour faute disciplinaire grave, a indiqué la source, ajoutant que leurs supérieurs font également l’objet d’une enquête pour déterminer s’ils sont également impliqués.
Une commission du Metropolitan Police Bureau (MPB) examinera les cas précédents d’extorsion présumée, a indiqué la source.
À la suite de la plainte déposée par l’actrice sur les médias sociaux, un certain nombre de plaintes similaires ont été déposées, dans lesquelles des personnes affirment que la police a exigé un paiement en échange du fait que les agents fermaient les yeux, a indiqué la source.
Plus tôt dans la journée, le général de division Archayon Kraithong, porte-parole de la RTP, a déclaré que le général de police Damrongsak Kittiprapas, chef de la police nationale, avait entamé des démarches pour transférer le chef du poste de police de Huai Khwang pendant l’enquête.
Le commissaire du MPB, le lieutenant-général Pol Thiti Saengsawang, a ensuite signé l’ordre de transfert du chef de poste, le colonel Pol Yingyos Suwanno, au centre des opérations du MPB.
Quant aux sept policiers, une commission du MPB les a déclarés coupables de manquement au devoir pour ne pas avoir engagé de poursuites contre l’actrice taïwanaise ou pour ne pas avoir enregistré correctement l’incident, a déclaré le lieutenant-général Thiti.
Une action en justice pourrait suivre pour l’allégation plus grave d’extorsion.
Des commentaires distincts faits par le Pol Maj Gen Nitinan Phetborom, chef adjoint du MPB, après avoir rencontré des officiers supérieurs au poste de Huai Khwang, ont corroboré l’affirmation de la source selon laquelle, jusqu’à présent, les officiers sont seulement supposés avoir manqué à leur devoir, une enquête plus approfondie devant suivre.
Lundi, l’ancien politicien et magnat des salons de massage Chuvit Kamolvisit, qui est maintenant connu comme un célèbre informateur qui dénonce la corruption, a donné plus de détails sur ce qui se serait passé cette nuit-là.
Sur sa page Facebook, il a déclaré que la petite amie thaïlandaise du compagnon singapourien d’An avait filmé le paiement.
Selon M. Chuvit, la petite amie a déclaré être la personne qui a remis l’argent à la police.
M. Chuvit a déclaré que les images des caméras de surveillance du poste de contrôle de sécurité cette nuit-là avaient été effacées et que les cartes mémoire installées dans les caméras des casques des officiers avaient été effacées.
Il a également accusé la police d’avoir convaincu le chauffeur de la voiture Grab de mentir en affirmant que l’actrice taïwanaise était très ivre et que la durée de l’incident avait été beaucoup plus courte que ce qui avait été prétendu.
Le chauffeur a déclaré à plusieurs reprises aux médias qu’elle était ivre.
Cette affaire a été mise en avant dans les médias grâce à une célébrité, il serait intéressant de savoir combien de touristes sont victimes d’extorsion par la police thaïlandaise tous les ans.
Une nouvelle affaire qui va faire beaucoup de mal à l’image touristique de la Thaïlande.
Voir aussi :
Les opérateurs touristiques de Thaïlande exaspérés par les arnaques policières
La police thaïlandaise sous le feu des critiques pour son service d’escorte VIP
L’affaire « Joe Ferrari » met en lumière la corruption de la police en Thaïlande
Source : Bangkok Post
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5 commentaires
Et bien voilà !! et tout çà pour un chantage à 750 euros de la part d’une bande d’officiers et policiers véreux s’adonnant probablement à des agissements de corruption depuis bien longtemps !!!
Comme le souligne l’article, cela semble inciter d’autres citoyens thailandais et peut-être (espérons-le) des touristes étrangers à déposer plainte pour des affaires d’extorsion similaires dont ils auraient été victimes.
Comme je le disais dans un autre commentaire précédent, il serait peut-être souhaitable (pourquoi pas à l’initiative de Monsieur Chuwit) de créer une plateforme internet « report my crooked cop » (dénonce mon flic véreux) à l’instar de ce qui s’est fait aux Etats-Unis avec la plateforme « MeToo » au lendemain des affaires Weinstein….
On a vu l’effet boule de neige que ce genre de plateforme a créé en peu de temps et de l’impact qu’elle a depuis sa création sur les faits de violences et agressions sexuelles.
L’équivalent d’une version thaïlandaise axé sur les agissements corrompus de certaines unités de police et intitulée « CorruptCop » serait certainement une arme dissuasive et très utile face à la difficulté des victimes de s’adresser à des policiers pour accuser d’autres policiers.
Espérons que dans un avenir immédiat les hauts gradés de la police qui ont, semble-t-il pris cette affaire au sérieux et donnent l’impression de vouloir aller au fond des choses pour ce qui a toutes les apparences d’une organisation policière corrompue bien rôdée d’une petite dizaine de policiers, couverte par le silence coupable de quelques officiers supérieurs, au courant de leurs agissements hors-la-loi.
En attendant la suite des évènements, cette nouvelle énième affaire de corruption dans les rangs de la police a franchi les frontières du pays par l’intermédiaire des réseaux sociaux des touristes actuellement présents en Thaïlande.
L’image de la Thaïlande une nouvelle fois dégradée encore plus profondément avec le danger que les touristes étrangers venant passer leurs vacances dans le pays, mettent tous les policiers dans le même sac et s’en méfient, à tort ou à raison alors qu’ils sont en droit de recevoir de l’aide et un soutien légal en cas de besoin, lors d’accidents ou de problèmes de relations sociales avec la population autochtone.
Le mal est fait… la guérison sera longue et surtout incertaine, la maladie étant malheureusement chronique et en attente d’un remède efficace !
Dommage qu’il n’y ait pas de vaccin contre la corruption ! Le laboratoire fabriquant ferait fortune…
En décembre à Phuket, barrages de police quotidiens à Patong (Phuket) n’arrêtant strictement que les touristes pour défaut de port de casque, contrôle permis, même si scooter basique, etc.
Les amendes pleuvent, sans reçu, bien entendu.
L’amende se négocie. Les billets de 1000 THB transites direct dans leur poche.
Un mois plus tard à Krabi, un motard s’arrête près de nous, mdr…
C’était pour nous aider gentiment à trouver notre chemin.
La police thaïlandaise n’a pas la même attitude partout.
Bonjour, je vis en Thaïlande, des policiers m’arrête et me demande 1000 baths pour ne pas avoir de casque, évidemment aucun Thaï autour de moi avec un casque, 3/4 personnes sur Un scooter etc.
Je dis OK avec un reçu, ils me disent non non pas de reçu, je leur dis ok pas d’argent bizarrement, ils me disent dégage !
Voilà voilà, fin de l’histoire.
JE n’ai pas voulu donné les 1 000 bats et j’ai fini au poste et payé 3 000.
Un bon salaire de la police, elite de la corruption,
Bonjour,
Je vous conseille de visionner cette vidéo édifiante où un jeune Français raconte sa détention abusive en Thaïlande et le traitement inhumain qu’il y a subi : racket permanent, menaces, chantage, brimades, humiliations…
Je souhaitais me rendre prochainement en Thaïlande, mais après avoir vu cette vidéo et lu vos témoignages dignes de foi, je pense que j’opterai pour le Japon.
Je ne souhaite pas mourir incognito au fond d’une geôle thaïlandaise, faute d’avoir pu donner assez d’argent à des policiers corrompus …
Voici le lien : Les Tortures Que La Police M’a Fait En Thaïlande
L’idée d’une plateforme « CorruptCop » est effectivement excellente.
En espérant toutefois qu’il y ait quelqu’un au bout pour lire les témoignages et surtout pour AGIR !