La Thaïlande face à une augmentation du nombre de mendiants étrangers

Des réseaux de traite des êtres humains seraient à l’origine de l’augmentation du nombre de mendiants étrangers en Thaïlande.

Outre les fameux Begpackers, voyageur venu des pays occidentaux et qui mendient pour payer leurs voyages, des réseaux chinois de traite des êtres humains seraient actifs dans le pays.

Voir : Les begpackers, ou voyageurs mendiants, sont de retour en Thaïlande, et cela ne plaît pas à tout le monde

Une Chinoise qui semble avoir subi de graves violences physiques a été arrêtée pour avoir mendié devant un centre commercial du quartier de Pinklao à Bangkok.

Il lui manquait deux doigts et elle avait subi des brûlures à l’acide au visage.

La police pense qu’elle fait partie d’un gang de trafiquants d’êtres humains, car un contrôle de son compte bancaire a révélé que 2 millions de bahts (51 999 euros) y transitaient chaque mois.

Elle a d’abord déjoué les tentatives d’arrestation en se cachant dans les toilettes du centre commercial.

La police a fini par entrer dans les toilettes, l’a fait sortir et a procédé à une fouille minutieuse tout en l’interrogeant.

Les autorités ont découvert dans son sac une importante somme d’argent, environ 10 000 bahts (260 euros), que l’on soupçonne d’avoir été obtenue par la mendicité.

En revanche, aucun passeport n’a été trouvé.

Au cours de l’interrogatoire, la mendiante chinoise a déclaré qu’elle était entrée en Thaïlande le 10 novembre pour travailler comme mendiante, sans savoir que cela était contraire à la loi thaïlandaise.

Elle a déclaré à la police qu’elle était divorcée et qu’elle avait deux fils résidant en Chine, dont elle devait subvenir aux besoins.

En ce qui concerne les blessures sur son corps, elle a affirmé qu’elles remontaient à son enfance et qu’elle jouait avec des amis lorsqu’un objet rempli de liquide a explosé dans un véhicule, ce qui a provoqué des cicatrices visibles.

La mendiante chinoise a affirmé qu’elle n’avait pas de résidence fixe en Thaïlande et qu’elle dormait là où elle pouvait trouver un abri.

Cette affirmation est en contradiction avec les preuves trouvées, telles que des clés et une carte pour accéder à un logement dans son sac, qu’elle a affirmé avoir obtenues d’une personne qui les avait perdues le 17 novembre.

En outre, elle a mentionné l’achat d’un uniforme scolaire parce qu’elle trouvait que les Thaïlandais étaient attirants dans ces vêtements.

Voir aussi : Pourquoi des chinoises portent des uniformes de lycéennes thaïlandaises ?

Après l’arrestation, une autre Chinoise prétendant être l’interprète de la mendiante s’est présentée au poste de police avec le passeport de la mendiante.

Elle a déclaré aux agents qu’elle avait été contactée pour servir d’interprète et assurer la coordination avec la police.

Interrogée sur sa relation avec la personne qui l’avait engagée, elle a déclaré qu’elle l’avait rencontrée il y a longtemps et qu’elle avait partagé un repas avec elle, mais qu’elle ne connaissait pas la nature de son activité.

Dans ce cas, elle n’était pas au courant des détails spécifiques, mais on lui a demandé d’apporter les documents du mendiant et d’expliquer la situation à la police.

Cet incident présente des similitudes avec un cas survenu la semaine précédente, lorsque les autorités ont appréhendé des individus présentant les caractéristiques de mendiants étrangers.

Tous sont des ressortissants chinois, âgés de plus de 40 ans.

Ils portaient des uniformes d’étudiants thaïlandais pour tenter de gagner la sympathie des passants en échange d’un soutien financier.

Après les arrestations, une femme prétendant être l’interprète de tous les mendiants chinois s’est adressée à la police, cherchant à régler l’affaire.

Elle a proposé de payer une caution pour obtenir leur libération et s’est renseignée sur le montant requis.

Les autorités ont toutefois refusé de libérer qui que ce soit.

Une enquête préliminaire indique que chaque mendiant reçoit plus de 10 400 bahts (270 euros) par jour et gagne en moyenne 1,8 million de bahts (46 817 euros) par personne et par mois.

Compte tenu de leurs conditions physiques anormales, telles que des mains qui semblent avoir été plongées dans des substances chaudes et des visages couverts de cicatrices, toutes les femmes semblent être victimes de la traite des êtres humains.

Même si elles affirment avoir choisi volontairement de mendier, elles hésitent à fournir des informations à la police, craignant surement que leur famille ne paie s’ils parlent.

Le fait que la femme interprète détienne les passeports, laisse aussi penser que les mendiantes sont tenues en otages, obligées de mendier sans avoir la possibilité de s’échapper.

Des mendiants venant du Vietnam et du Cambodge sont aussi à l’œuvre dans la station balnéaire de Pattaya, dans l’est de la Thaïlande.

Voir : De nombreux mendiants étrangers arrêtés à Pattaya en Thaïlande

Voir aussi :

Plus de 220 000 personnes auraient été kidnappées par des gangs en Asie du Sud-Est

Source : The Nation Thaïland