Alors que la Thaïlande a rendu la consommation de cannabis légale et que de nombreux touristes en profitent, le ministre de la Santé a déclaré que les fumeurs d’herbe ne sont pas les bienvenus.
Malgré les appels du gouvernement à ne pas se droguer, les commerces de cannabis en Thaïlande avec des fumoirs spéciaux ont été un succès auprès de la population locale et des visiteurs.
Le mercredi 17 août, le ministre de la Santé de Thaïlande a découragé les touristes de visiter le pays uniquement pour fumer de l’herbe, deux mois seulement après l’adoption de nouvelles lois qui ont largement dépénalisé cette drogue.
« Nous n’accueillons pas ce genre de touristes », a déclaré Anutin Charnvirakul aux journalistes lorsqu’il a été interrogé sur la consommation de marijuana récréative parmi les visiteurs étrangers.
Voir aussi : La Thaïlande veut faire décoller le tourisme en faisant planer les touristes
En 2018, la Thaïlande est devenue le premier pays d’Asie du Sud-Est à légaliser le cannabis à des fins médicales.
En juin, la plante entière a été décriminalisée, ce qui a conduit à une utilisation récréative généralisée.
Malgré les plaidoyers du gouvernement contre la défonce, les commerces de cannabis avec des fumoirs spéciaux ont connu un succès auprès des habitants et des visiteurs.
Mais ceux qui fument en public risquent une peine de trois mois de prison ou une amende pouvant aller jusqu’à 25 000 bahts (692 euros).
Les commentaires d’Anutin interviennent alors que les arrivées d’étrangers commencent à reprendre dans ce pays dépendant du tourisme.
La deuxième plus grande économie d’Asie du Sud-Est s’attend à 8 à 10 millions d’arrivées cette année, ce qui dépasse les prévisions antérieures de 7 millions.
La Thaïlande a axé sa politique en matière de cannabis sur l’industrie de 28 milliards de bahts construite autour de ses avantages médicaux et sanitaires.
Anutin a toutefois déclaré que l’usage récréatif pourrait être exploré une fois que l’on comprendrait mieux la drogue.
« Cela pourrait arriver dans un avenir proche », a-t-il déclaré.
La politique thaïlandaise en matière de cannabis a également suscité l’intérêt de voisins régionaux comme la Malaisie, qui étudie l’utilisation du cannabis à des fins médicales.
Voir aussi : Des touristes de Thaïlande arrêtés en Malaisie après avoir été testés positifs à la marijuana
Source : Rappler
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1 commentaire
Si le fantasque ministre de la Santé thaïlandais, Monsieur Anutin, célèbre outre-Thaïlande, par ses déclarations retentissantes et ses actions parfois discutables et inappropriées (pour utiliser un terme cher aux autorités thaïlandaises) par le passé et notamment lors de la crise covid, veut limiter la consommation de cannabis à un usage médical, il n’avait qu’à s’en tenir ou éventuellement améliorer et personnaliser davantage la loi de 2018, qui autorisait déjà l’usage du cannabis à usage médical.
Pourquoi dès lors avoir dépénaliser complètement (ou presque) la vente, l’usage et la consommation de cette drogue sous la condition principale qu’elle ne dépasse pas 0,2 % de THC, substance aphrodisiaque de la plante.
Pourquoi alors, empêcher les amateurs de cannabis devenu « légal » en 2022 de le fumer sans porter atteinte à la liberté individuelle de chacun (en gros, l’interdire dans tous les lieux publics, mais l’autoriser en privé, chez soi ou dans des établissements spécialement dédiés à la consommation, à l’instar des coffee-shops aux Pays-Bas) ?
La loi sur la dépénalisation, a-t-elle été mal rédigée ?
Mr Anutin a-t-il prévu tous les cas où sa loi et son application permettraient des dérives ou des usages commerciaux dont il ne voulait pas ?
Mr Anutin est-il en passe d’être dépassé, débordé par les effets, les lacunes et l’interprétation faite de sa loi ou sa méconnaissance par les Thaïlandais qui se lancent de plus en plus, jour après jour dans cette culture (que lui-même a encouragé en distribuant des millions de plants gratuitement) et dans sa commercialisation auprès des amateurs thaïlandais et étrangers ?
Apparemment, il doit à présent faire marche arrière, car il se trouve confronté à une situation qu’il semble ne pas avoir envisagée et dont il pourrait perdre le contrôle dans un avenir proche…
Je parierais sans prendre trop de risques sur le fait que d’ici quelques mois, si la situation actuelle évolue vers un développement anarchique d’un commerce du cannabis libre de tout obstacle juridique, il devra revoir sa loi de dépénalisation en profondeur pour n’en garder que les principes légaux concernant l’usage médical … autrement dit revenir à une situation quasi-identique à la loi de 2018, ce qui reviendrait à pénaliser à nouveau tout usage récréatif, en interdire la vente libre, le commerce, la prolifération des « cannabis-shops », la culture hors usage personnel etc, etc…
Mr Anutin a lancé le loup dans la bergerie en mettant en place une libéralisation très rapide et largement laxiste de cette drogue strictement interdite il y a encore quelques mois !!!
À lui de l’en faire sortir avant qu’il ne soit dépassé par la réalité qui pourrait bien dépasser sa fiction des résultats espérés !
Sur ces bonnes paroles… vais m’en griller une !